tag:blogger.com,1999:blog-41375747063366717802024-03-25T07:09:46.838+01:00Consultant intelligence économique et stratégique à BruxellesConseil en intelligence économique et veille stratégique en Belgique. L'information stratégique pour faire des affaires et la diplomatie économique en BelgiqueSofian Parisihttp://www.blogger.com/profile/10321261295417448120noreply@blogger.comBlogger265125tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-32811926273858941832021-11-22T13:34:00.000+01:002021-11-22T13:34:00.864+01:00Un espion de l'armée francaise au coeur de l'ONU<p> L'entreprise Thales à la manoeuvre<span style="background-color: white; font-size: 11pt;"> a introduit une taupe à
l’ONU</span></p><p>
</p><div class="page" title="Page 34">
<div class="section" style="background-color: rgb(100.000000%, 100.000000%, 100.000000%);">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">De 2016 à 2019, un officier de réserve
de l’armée française travaillait à l’ONU
dans un département stratégique. En
réalité, il œuvrait secrètement pour le
groupe Thales, qui l’a rémunéré selon des
documents consultés par Mediapart. Une
partie de l’administration française savait.
Révélations.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">New York, 16 juillet 2017. Dans la tour de
verre qui abrite le siège de l’Organisation
des Nations unies (ONU), le commandant
Philippe Schifferling est plus inquiet que
jamais. Cet officier de réserve de l’armée
de l’air a un problème: son détachement
à l’ONU par le ministère des armées
s’achève deux mois plus tard, et il ne
sait toujours pas à quelle sauce il va être
mangé.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Lui souhaite être prolongé dans ses
fonctions, mais il va peut-être devoir
rentrer à Paris. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Ces incertitudes génèrent
bien évidemment du stress dont je n’avais
aucunement besoin. Ma mission étant déjà
suffisamment compliquée de par sa nature
et son risque»</span><span style="font-size: 10pt;">, se plaint-il par courriel à ses
responsables. Celui-ci n’est pas envoyé à
sa hiérarchie militaire, comme on pourrait
l’imaginer, mais à ses supérieurs chez
Thales, le géant français des équipements
aéronautiques et militaires, pour qui il
travaille en réalité.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Car Philippe Schifferling est un espion
qui avance masqué. Pour ses collègues de
bureau à New York, c’est un militaire à la
retraite rémunéré par l’État, gracieusement
prêté par la France à l’ONU. Il était
en réalité payé (secrètement) par Thales
avec pour mission d’infiltrer le service
chargé de l’informatique, des télécoms et
de la sécurité des missions de maintien
de la paix des Nations unies. Lequel a </span><span style="font-size: 10pt;">Cette mission rocambolesque aurait dû
rester secrète. Elle menace désormais le
puissant groupe, dirigé par Patrice Caine
et contrôlé à parité par Dassault et l’État
français, depuis l’ouverture fin 2020 par
le parquet national financier (PNF) d’une
enquête judiciaire pour des faits présumés
de «corruption» et «trafic d’influence»,
</span><span style="font-size: 10pt; font-weight: 700;">ainsi que l’a révélé </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic; font-weight: 700;">La Lettre A</span><span style="font-size: 10pt;">.</span></p>
<div class="page" title="Page 34">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Les documents versés au dossier
judiciaire, auxquels Mediapart a eu accès,
dévoilent comment Thales a infiltré, de
2015 à 2017, un des services stratégiques
de l’ONU pour l’achat de matériel,
et mettent en lumière l’imbrication des
intérêts entre l’industrie de l’armement et
l’État français.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Selon des courriels internes, le cas
de Philippe Schifferling était connu de
plusieurs cadres dirigeants de Thales
mais aussi de hauts fonctionnaires des
ministères de la défense et des affaires
étrangères qui ont validé sa couverture.
L’agent de Thales écrit qu’il était
également un </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«informateur et un élément
d’influence» </span><span style="font-size: 10pt;">pour la représentation
permanente de la France à l’ONU.
Il était notamment en relation directe
avec le conseiller militaire de l’ancien
ambassadeur de France aux Nations unies,
François Delattre, aujourd’hui secrétaire
général du Quai d’Orsay.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">La position de Philippe Schifferling a
représenté un avantage considérable pour
Thales. Pendant sa mission auprès de
l’ONU, de septembre 2016 à septembre
2017, l’agent a en effet transmis, semaine
après semaine, des informations de
première main sur la définition des </span><span style="font-size: 10pt;">marchés en cours d’élaboration, et s’est
même vanté d’avoir modifié des appels
d’offres en faveur de Thales, selon
les documents consultés par Mediapart.
Sollicité à plusieurs reprises, il n’a pas
donné suite à nos demandes d’entretien.</span></p>
<div class="page" title="Page 35">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Philippe Schifferling était affecté à
l’ICTD, le service «informatique et
communications» de l’ONU, notamment
chargé de la rédaction des contrats pour
la sécurisation des missions de maintien
de la paix de l’ONU, dont la Minusma,
au Mali, où 122Casques bleus sont morts
depuis 2013. Pour protéger les Casques
bleus, l’ICTD a acheté à Thales un
réseau de communication sécurisé et des
équipements de surveillance (caméras,
détecteurs de tirs ennemis) des camps de
Gao et Kidal, fiefs des djihadistes au nord
du pays.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Ancien commandant de l’armée de l’air
spécialisé dans l’informatique, Philippe
Schifferling avait été débauché à la fin
des années 2000 par Thales SIX GTS, la
division du groupe chargée des systèmes
d'information, de communication et de
sécurité, tout en restant </span><span style="font-size: 10pt; font-weight: 700;">officier de
réserve</span><span style="font-size: 10pt;">. Chez Thales SIX, il est
affecté à la division «services »,
dirigée par Florence Gourgeon, fille de
l’ancien patron d’Air France, Pierre-Henri
Gourgeon, et diplômée de l’ENA dans la
promotion d’Emmanuel Macron.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Avant lui, de septembre 2015 à septembre
2016, un premier retraité militaire
employé par Thales, Philippe Maucotel,
colonel de réserve de l’armée de terre,
avait déjà été prêté à l’ICTD par la France
tout en restant secrètement rémunéré par le
groupe français. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«De 2015 à 2016, j’étais
là-bas au titre du ministère de la défense,
en tant qu’officier de réserve»</span><span style="font-size: 10pt;">, a expliqué
l’ancien militaire à Mediapart, tout en
confirmant qu’un </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«protocole» </span><span style="font-size: 10pt;">avait été
signé entre Thales et le ministère avant de
l’envoyer à New York.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Contacté et malgré plusieurs relances, le
ministères des armées et le Quai d'Orsay
n’ont pas souhaité commenter la situation.
Également questionné, l’actuel ministre
des affaires étrangères, Jean-Yves Le
Drian, ministre des armées sous François </span><span style="font-size: 10pt;">Hollande (2012-2017), a répondu que
ni lui ni son cabinet n’ont </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«jamais été
informés des éléments en question»</span><span style="font-size: 10pt;">.</span></p>
<div class="page" title="Page 35">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Les services du secrétaire général des
Nations unies expliquent pour leur part
que dans le cadre d’un accord signé avec le
gouvernement français, celui-ci a </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«fourni
les deux agents à titre gracieux»</span><span style="font-size: 10pt;">. L’ONU
n’avait en revanche </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«pas connaissance
des détails des paiements effectués à ce
personnel»</span><span style="font-size: 10pt;">, et ne savait donc rien du rôle
de Thales.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Le groupe industriel a pour sa part
répondu que le détachement de ses
salariésà l’ONU était balisé, côté
français, par </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«une convention relative aux
modalités d’intervention des réservistes
opérationnels admis à servir auprès du
groupe Thales conclue entre Thales et
le ministère des armées»</span><span style="font-size: 10pt;">. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«La première
convention de soutien à la politique de
la réserve militaire entre le ministère
des armées et Thales a été signée en
2006»</span><span style="font-size: 10pt;">, ajoute le groupe. Par ce biais,
Thales </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«participe au soutien des forces
armées en opération» </span><span style="font-size: 10pt;">et </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«accompagne
des opérations d’exportation relevant du
domaine de la défense»</span><span style="font-size: 10pt;">. L’entreprise
soutient également que le personnel
détaché </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«n’était pas en lien avec le
département des achats de l’ONU et
ne participait aucunement aux prises de
décisions»</span><span style="font-size: 10pt;">.</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Depuis 2015, Thales SIX a remporté
plusieurs marchés de sécurisation de la
Minusma, apparaissant ainsi aux deux
bouts de la chaîne. D’un côté, l’ICTD a
passé des marchés en utilisant la procédure
de la «lettre d’assistance» (LoA), qui
permet d’acheter auprès d’États membres
de l’ONU, de gré à gré, sans appels
d’offres. Philippe Schifferling a suivi </span><span style="font-size: 10pt;">la rédaction de ces LoA, intervenant
notamment sur des points techniques
importants, avant que l’ICTD en confie
l’exécution à la France.</span></p>
<div class="page" title="Page 35">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Ces LoA étaient signées entre l’ONU et
Expertise France, l’agence de coopération
placée sous la tutelle des ministères des
finances et des affaires étrangères, qui
confiait les prestations à Thales sans appel
d’offres. Des documents consultés par
Mediapart montrent que le fonctionnaire
d’Expertise France chargé de ces contrats
maliens était informé de la situation
problématique de Philippe Schifferling.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Dans un rapport sur ses missions pour
la Minusma, édité en janvier 2018,
Expertise France s’était félicitée de s’être
appuyée sur le </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«réseau institutionnel
français (Affaires étrangères, Économie et
finances, Défense)» </span><span style="font-size: 10pt;">et d’avoir su </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«nouer
une relation étroite» </span><span style="font-size: 10pt;">avec l’ONU.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Sollicité sur les conditions de rédaction de
LoA puis d’octroi des marchés à Thales,
Expertise France n’a pas répondu à nos
questions, malgré plusieurs relances et
après avoir pourtant promis de revenir vers
nous.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">De son côté, Thales indique que les LoA
ont été signées dans le cadre d’un accord
intergouvernemental conclu en 2013 entre
l’ONU et l’État français, permettant à
la France d’apporter son assistance aux
Nations unies, en soutien de la Minusma.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">C’est dans ce cadre qu’un </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«GME
(Groupement Momentané d’Entreprises)
a été mis en place par les autorités
françaises entre Expertise France </span><span style="font-size: 10pt;">[...] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">et
des fournisseurs sélectionnés pour leur
compétence»</span><span style="font-size: 10pt;">, et que Thales SIX GTS a été
choisi </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«en accord avec les ministères des
armées et des affaires étrangères»</span><span style="font-size: 10pt;">, ajoute
le groupe </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">(lire l’intégralité de la réponse
dans l’onglet Prolonger)</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Dans le dédale institutionnel complexe
des Nations unies, les interventions de
Philippe Schifferling, qui disposait aussi
d’une adresse mail chez Thales et était en
relation avec les lobbyistes du groupe, ont
souvent été précieuses. Comme lorsqu’il
transmet par courriel, le 29octobre 2016,
à plusieurs cadres de Thales, la biographie </span><span style="font-size: 10pt;">d’un lieutenant-colonel allemand, Philippe
Lemm. Le militaire occupe depuis un mois
un poste clé: c’est le nouveau chef de
l’ICTD.</span></p>
<div class="page" title="Page 36">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Philippe Schifferling résume son parcours
mais fournit aussi des éléments sur sa
vie privée: Lemm se trouve en </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«célibat
géographique» </span><span style="font-size: 10pt;">à New York, sa famille
étant restée en Europe. Le lieutenant-
colonel </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«n’étant pas un ingénieur Comms/
IT et n’étant pas dote# d’une grande
connaissance et expérience technico-
ope#rationnelle du domaine»</span><span style="font-size: 10pt;">, il se repose
beaucoup sur son adjoint, </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«mais aussi
désormais sur moi-même»</span><span style="font-size: 10pt;">, ajoute Philippe
Schifferling avant de se féliciter d’avoir
pu établir une </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«relation de confiance et de
proximité particulière» </span><span style="font-size: 10pt;">avec lui.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Toutes les semaines, dans des rapports
intitulés </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«CR </span><span style="font-size: 10pt;">[compte rendu – ndlr]
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">de la semaine» </span><span style="font-size: 10pt;">adressés à Jean-
Pierre Maingam, cadre dirigeant du
département «communications et sécurité
» chez Thales, et son adjoint Emeric
Tamboise, l’agent infiltré fait un point
détaillé sur l’avancement des différentes
LoA intéressant l’industriel français, en
utilisant un langage d’initiés truffé de
nombreux acronymes.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 27 juillet 2017 par exemple, dans
son compte rendu numéro29, Philippe
Schifferling informe la direction de Thales
que le brouillon de la «lettre d’assistance»
pour la sécurisation du camp de Gao est
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«toujours en attente de validation par
MINUSMA CITS </span><span style="font-size: 10pt;">[le chef de la section
des communications et des technologies
de l’information de la Minusma – ndlr] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">et
DMS </span><span style="font-size: 10pt;">[division du support de la mission –
ndlr]</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">« Le délai de validation pris par CITS
est plus lie# a# l’identification du budget
nécessaire qu’au contenu de la LoA»</span><span style="font-size: 10pt;">,
rassure Philippe Schifferling, qui annonce
que le brouillon inclut </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«une option de
provision d’un mât de 45m par la France
pour un coût de 495000 euros»</span><span style="font-size: 10pt;">. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«CITS et
ICTD ont demandé a# EF un devis pour la
provision optionnelle d’un mât 45m moins
coûteux, CITS acceptant des spécifications
de stabilité moins élevées»</span><span style="font-size: 10pt;">, prévient-il. </span></p>
<div class="page" title="Page 36">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">À d’autres moments, l’agent revendique
d’influencer la rédaction de marchés pour
le compte de Thales. En juin 2017, l’ONU
a lancé un processus d’établissement
d’un «contrat-cadre» pour un système
de détection de projectiles balistiques et
d’alerte (</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Sense & Warn system » </span><span style="font-size: 10pt;">). Un
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Statement of Work » </span><span style="font-size: 10pt;">(SOW), c’est-à-dire
un projet d’appel d’offres, est alors en
cours de re#daction a# ICTD.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Phillipe Schifferling transmet non
seulement des informations sur
l’élaboration (non publique) de ce
document à Thales, mais revendique
aussi, en coordination avec l’industriel,
la modification du SOW en fonction
des besoins du groupe. Les modifications
portent notamment sur le système GA10
(commercialisé par Thales) qui aurait pu
être techniquement disqualifié dans la
rédaction initiale. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Statement of Work
toujours en cours de finalisation a#
DFS ICTD. </span><span style="font-size: 10pt;">[...] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">Apre#s coordination
interne, j’ai pu faire inte#grer au draft
SOW des e#le#ments techniques </span><span style="font-size: 10pt;">[...] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">sans
lesquels le GA10 aurait pu e#tre exclu des
fournisseurs potentiels»</span><span style="font-size: 10pt;">, écrit ainsi l’agent
dans son compte rendu du 16juillet 2017.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 2 juillet 2017, Philippe Schifferling
décolle pour Bamako, où il doit animer
une session de travail sur les équipements
de sécurité avec les responsables de la
Minusma et une délégation de Thales.
Les personnels de l’ONU ne doivent pas
remarquer que Philippe Schifferling les
connaît.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">À peine arrivé, il informe plusieurs
cadres de Thales que la </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«lettre
d’assistance» </span><span style="font-size: 10pt;">(LoA) pour la sécurisation
du camp de Gao devrait être validée
bientôt et que la Minusma envisage
d’étendre le réseau de communication
sécurisé opéré par Thales. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Discrétion
totale de rigueur sur ce sujet avec les
interlocuteurs ONU. La représentation
française à l’ONU est informée de
cette expression de besoin qui reste à
confirmer»</span><span style="font-size: 10pt;">, écrit-il.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Nicolas Ferrier, commercial du groupe
chargé des Nations unies, le félicite
pour ces </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«informations de bonne augure
</span><span style="font-size: 10pt;">[</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">sic</span><span style="font-size: 10pt;">]</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">» </span><span style="font-size: 10pt;">et pour sa </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«performance» </span><span style="font-size: 10pt;">lors du </span><span style="font-size: 10pt;">séminaire de travail à Bamako: </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Tes
talents d’animation, tout en restant à
ta place officielle, ont été appréciés
de tous.»«Merci infiniment pour tes
commentaires appréciés et pour ta
perception de la difficulté de ma mission,
qui je l’espère concourt au développement
du business»</span><span style="font-size: 10pt;">, lui répond l’agent infiltré.</span></p>
<div class="page" title="Page 36">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 11pt; font-weight: 700;">Des tensions avec le ministère des
armées pour le renouvellement du
contrat
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 10 août 2017, Philippe Schifferling
transmet par courriel une nouvelle
information décisive: un projet d’appel
d’offres (</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Scope of Work» </span><span style="font-size: 10pt;">ou SOW)
en cours d’élaboration pour la fourniture
de moyens de protection, d’alerte et
surveillance à l’ensemble des camps de la
Minusma au Mali.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">C’est un enjeu crucial pour Thales. Cette
nouvelle procédure vise à lancer un appel
d’offres global, avec mise en concurrence,
pour remplacer les différents contrats de
gré à gré dont bénéficie Thales grâce aux
«lettres d’assistance». Avec pour objectif
de déployer les équipements d’abord au
Mali, puis dans les autres pays où l’ONU
a envoyé des Casques bleus. Un énorme
marché en perspective.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Schifferling joint à son courriel une
première mouture du SOW de 28pages, sur
laquelle travaillent en toute confidentialité
les fonctionnaires onusiens, avec ses
propres annotations. Une information très
privilégiée, puisque l’appel d’offres final
ne sera lancé qu’en février 2019, soit un an
et demi plus tard.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">La mission de Philippe Schifferling est
donc plus importante que jamais pour
Thales. Mais en cet été 2017, le temps
presse: son détachement par la France
à l’ONU s’arrête le 14septembre. Et </span><span style="font-size: 10pt;">le ministère des armées, qui assure sa
couverture en faisant croire qu’il est payé
par l’État français, rechigne à le prolonger. </span></p>
<div class="page" title="Page 37">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Philippe Schifferling s’en est ouvert
au général Thierry Lion, chef de la
mission militaire de la représentation
française à l’ONU, c’est-à-dire conseiller
défense de l’ambassadeur de France. Le
général a </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«donné son accord» </span><span style="font-size: 10pt;">pour une
prolongation, mais n’a </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«toujours pas de
confirmation»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Emeric Tamboise, cadre chez Thales SIX,
s’en inquiète le 16juillet 2017 auprès
de ses supérieurs hiérarchiques, Jean-
Pierre Maingam et Florence Gourgeon.
Il souligne </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«le rôle clé de P.Schifferling,
qu’il serait souhaitable de prolonger de
6mois. Pour cela, il nous faut obtenir
l’accord de la DGRIS </span><span style="font-size: 10pt;">[direction générale
des relations internationales et de la
stratégie du ministère des armées – ndlr] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">et
de la direction des ressources humaines»
</span><span style="font-size: 10pt;">de l’armée de l’air.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 21 juillet, une conférence téléphonique
de crise est organisée entre Emeric
Tamboise, Philippe Schifferling, le
général Lion et son adjoint. Jean-Pierre
Maingam, qui ne peut pas y assister, insiste
auprès du général: </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Je reste bien entendu
concerné par cette mission très importante
et nous chercherons avec Emeric et avec
vous l’option la plus pertinente pour
prolonger la mission de Philippe.»
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Mais la situation se complique, comme
l’explique Jean-Pierre Maingam le 2août
dans un courriel adressé à plusieurs
cadres du groupe, au général Lion, et au
fonctionnaire d’Expertise France qui fait
l’intermédiaire entre l’ONU et Thales pour
l’attribution des contrats.</span></p>
<div class="page" title="Page 37">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">La direction des ressources humaines
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«veut entrer dans un process plus
académique </span><span style="font-size: 10pt;">[...], écrit Maingam. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">De
plus, apparemment, ce sujet risque d’être
présenté au cabinet du ministre </span><span style="font-size: 10pt;">[des
armées, Florence Parly – ndlr]</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">, ce qui
probablement va compromettre la suite de
la mission»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le cadre de Thales a pris l’attache avec
un responsable de la direction générale de
l’armement, qui a </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«bien compris l’intérêt»
</span><span style="font-size: 10pt;">et aurait accepté de tenter de convaincre
l’administration du ministère des armées
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«de ne pas impliquer le cabinet du
ministre»</span><span style="font-size: 10pt;">. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Thales confirme sa volonté
de tout mettre en œuvre pour faciliter
la poursuite de la mission»</span><span style="font-size: 10pt;">, conclut
Maingam.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Malgré ces manœuvres, le couperet tombe
le 4septembre 2017: le ministère refuse
de prolonger le détachement de Philippe
Schifferling à l’ONU. Désormais sans
couverture, il doit précipitamment faire
ses valises dix jours plus tard. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Ce
n’est pas comme cela qu’on traite un
officier, de surcroît mis à disposition du
ministère des armées par Thales. Faites-
le savoir diplomatiquement»</span><span style="font-size: 10pt;">, se plaint-il
auprès de ses supérieurs. Le commandant
Schifferling souligne que son départ aura
aussi des conséquences négatives pour
l’État français. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«La mission de défense de
la représentation française à l’ONU perd
un informateur et un élément d’influence»</span><span style="font-size: 10pt;">,
écrit-il.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Philippe Schifferling rentre donc à Paris
et réintègre les équipes de Thales à la mi-
septembre 2017. En avril 2018, il parvient
à retrouver un poste au département
de soutien opérationnel des missions de
maintien de la paix de l’ONU. Mais cette
fois en tant que fonctionnaire des Nations
unies, qui le rémunèrent directement.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">À peine revenu à New York, le
commandant de réserve reprend sa
mission pour le compte du groupe français.
Il est en liaison avec plusieurs cadres sur
Citadel, la messagerie sécurisée mise au
point par Thales. L’agent Schifferling, qui
pratique le golf, a adopté le pseudonyme
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Woody Tiger»</span><span style="font-size: 10pt;">, en référence au mythique
champion Tiger Woods.</span></p>
<div class="page" title="Page 37">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Il est en relation avec le service chargé du
lobbying de Thales auprès de l’OTAN, de
l’ONU et de l’Union européenne, dirigé
par Marc Cathelineau. Dans un courriel
interne, il rappelle </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«les règles définies par
le groupe» </span><span style="font-size: 10pt;">au sujet de la confidentialité
des informations fournies par Philippe
Schifferling: seul Emeric Tamboise, de
Thales SIX, et le responsable de la
sécurité Pierre-Jean Lassalle doivent en
être destinataires, </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«charge pour eux de les
transmettre aux responsables de Six ayant
à en connaître de façon confidentielle et en
supprimant toute référence aux sources»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 26 juin 2018, Paul Houot, l’un
des lobbyistes dirigés par Cathelineau,
envoie justement à Emeric Tamboise
des documents confidentiels de l’ONU
que Schifferling a photographiés, </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«à ne
pas diffuser largement ni en dehors
de Thales s’il te plaît»</span><span style="font-size: 10pt;">.Il s’agit de
captures d’écran de documents signés le
9mai 2018 par le général de division
Jean-Paul Deconinck, commandant de la
force Minusma, validant l’extension de la
mission. Le dossier se trouve </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«enfin» </span><span style="font-size: 10pt;">sur le
bureau du directeur support de la mission,
qui doit le transmettre à l’ICTD à New
York pour engager Expertise France, et
donc Thales, se félicite Paul Houot.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Mais pour un agent, Philippe Schifferling
est un peu trop bavard. En décembre 2018,
il a discuté à New York avec Vincent
de Raucourt, un commercial de Thales
chargé de l’ONU, et lui a demandé de
transmettre un message à la patronne
de l’activité «services » de Thales SIX,
Florence Gourgeon.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Vincent de Raucourt s’exécute par courriel
le 7janvier 2019 en mettant plusieurs
cadres en copie: </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Philippe m’a appris
que son contrat avec l’ONU était annuel,
que son chef était content de lui et qu’il
pensait être renouvelé au cours des 2-3
prochaines années. Cependant, à toutes
fins utiles, il m’a demandé de te rappeler
ton engagement à le réembaucher chez
SSC </span><span style="font-size: 10pt;">[l’ancien nom de Thales SIX – ndlr]
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">le cas échéant.»
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">« Il n’y a pas eu d’engagement de ma
part et de mémoire, il n’y a pas de clause
spécifique dans son contrat sur le sujet </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">(tbc) </span><span style="font-size: 10pt;">[à confirmer - ndlr]</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">, mais un message
positif sur le fait que son expérience
passée et actuelle serait d’intérêt pour
Thales»</span><span style="font-size: 10pt;">, réagit Florence Gourgeon.</span></p>
<div class="page" title="Page 38">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Vincent de Raucourt lui répond qu’il
passera le message à Philippe Schifferling,
mais avec cet avertissement: </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Cela ne
va certainement pas le rassurer mais le
pousser à asseoir sa position à l’ONU.
Le risque, c’est qu’il ne tienne pas les
engagements informels qu’il a pris à ton
égard et d’autre part qu’il évacue son
angoisse en continuant à s’en ouvrir aux
uns et autres imprudemment.»
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">En clair, Philippe Schifferling pourrait
cesser sa mission de renseignement.
Emeric Tamboise, son agent traitant chez
Thales, intervient: </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«On en parle tous deux
s’il te plaît afin de se mettre d’accord sur
le langage» </span><span style="font-size: 10pt;">à tenir à Schifferling.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Trois semaines plus tard, coup de théâtre:
la haute direction de Thales ordonne de
couper tout contact avec l’agent infiltré.
C’est ce que raconte Marc Cathelineau
</span></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">er
</span><span style="font-size: 10pt;">dansuncourrieldu1 février2019adressé
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">à neuf cadres du groupe concernés par les
contrats avec l’ONU.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">« Comme convenu avec la direction
du groupe, j’ai rencontré Philippe
Schifferling mardi 29/1 à New York</span><span style="font-size: 10pt;">, écrit
Cathelineau. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">Je l’ai informé de la nécessité
de stopper les relations professionnelles
avec les collaborateurs du groupe. Il
l’a bien compris et a immédiatement
quitté devant moi les différentes “rooms”
Citadel auxquelles il participait. Je vous
remercie en conséquence de vous assurer
que vos équipes n’entretiennent plus de
relations professionnelles avec lui.»
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">« Pour faire suite aux bruits relayés par
certains collaborateurs de Thales» </span><span style="font-size: 10pt;">sur
le fait que Schifferling </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«attendrait d’être
réintégré </span><span style="font-size: 10pt;">[...] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">à l’issue de sa mission à
l’ONU»</span><span style="font-size: 10pt;">, le lobbyiste précise que Thales
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«n’a plus d’obligation à son égard»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Je vous remercie de vous assurer que
le contenu du présent e-mail ne filtre
en aucun cas au-delà des destinataires»</span><span style="font-size: 10pt;">,
insiste-t-il. <br /></span><span style="font-size: 10pt;"><br /></span></p>
<div class="page" title="Page 38">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Philippe Schifferling a-t-il cessé sa
mission à la suite de ce courriel? En tout
cas, quatre mois plus tard, il continuait
à vanter les mérites de son ancien
employeur.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 9 juin 2019, lors d’une réunion de
travail avec l’ensemble des commandants
des missions de maintien de la paix de
l’ONU, Schifferling a vanté la </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«success
story» </span><span style="font-size: 10pt;">des équipements électroniques
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«fournis par le gouvernement français» </span><span style="font-size: 10pt;">(et
surtout Thales) en 2017 pour protéger le
camp de la Minusma à Kidal, dans le nord
du Mali.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">« La technologie de sécurité du camp s’est
révélée très efficace. Il a été unanimement
reconnu depuis 2017 que cette technologie
</span><span style="font-size: 10pt;">[...] </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">a contribué à mieux protéger nos
agents de maintien de la paix et a sauvé de
nombreuses vies!»</span><span style="font-size: 10pt;">, a lancé l’ex-salarié de
Thales.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Entre-temps, Thales a répondu à
l’appel pour la fourniture de moyens
de protection, d’alerte et surveillance
des camps de la Minusma, dont
Philippe Schifferling avait transmis les
informations liminaires dès l’été 2017.
Le marché a finalement été publié en
février 2019, un an et demi plus tard, avec
date limite de remise des offres le 8mars
2019 et ouverture des plis le 5avril 2019.
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«Thales Six Gts a perdu cet appel d’offres
en juillet 2020 contre un panel de trois
sociétés israéliennes»</span><span style="font-size: 10pt;">, explique le groupe
français à Mediapart.
</span></p>
<p><span style="font-size: 11pt; font-weight: 700;">Une ancienne cadre de Thales lance
l’alerte: elle est ensuite licenciée
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Que s’est-il passé pendant la mise en
place de cet appel d’offres compliqué?
Une cadre de Thales, responsable du
développement des marchés à export, et
qui avait alerté sa hiérarchie depuis deux
ans sur le cas de Philippe Schifferling, a
formellement signalé les faits au comité
d’éthique de Thales en mars 2019, en
écrivant au directeur de l’éthique du
groupe, Dominique Lamoureux, remplacé
trois mois plus tard par Jean-Baptiste
Siproudhis. </span><span style="font-size: 10pt;">Dans son signalement, cette ancienne
cadre indique que, lors de son départ pour
l’ONU en avril 2018, Philippe Schifferling
n’aurait pas démissionné, comme cela
avait été annoncé en interne, mais aurait
bénéficié d’un </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«contrat de licenciement
avec des indemnités»</span><span style="font-size: 10pt;">, ainsi que d’un
préavis de six mois, non effectué, qui lui
aurait été </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«versé sur un compte séparé créé
à cet effet alors qu’il était déjà embauché
par l’ONU»</span><span style="font-size: 10pt;">.</span></p>
<div class="page" title="Page 38">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Contacté par Mediapart, Thales conteste
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«les allégations mensongères proférées
par cette ancienne salariée» </span><span style="font-size: 10pt;">et indique
vouloir </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«déposer une plainte auprès des
autorités judiciaires compétentes pour
dénonciation calomnieuse»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le 5 octobre dernier, Thales avait affirmé
à l’AFP qu’après analyse du dossier,
son comité d’éthique avait jugé que les
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«allégations» </span><span style="font-size: 10pt;">de la lanceuse d’alerte au
sujet de Philippe Schifferling </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«étaient
sans fondement»</span><span style="font-size: 10pt;">. C’est faux: dans un
document interne consulté par Mediapart,
le comité d’éthique indique avoir envoyé
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«des rappels formels écrits, aux personnes
concernées, des règles éthiques du groupe
en juillet 2019»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Le comité d’éthique de Thales reconnaît
donc qu’il y a eu un problème, mais ne
prononce aucune sanction et ne signale
surtout pas le dossier à la justice. Bref,
Thales a enterré le dossier alors même que
le groupe vante son grand plan d’action
anticorruption lancé en 2019, et que son
ancien directeur de l’éthique, Dominique
Lamoureux, siège au conseil stratégique
de l’Agence française anticorruption.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Alors que la lanceuse d’alerte l’avait
directement sollicité le 13mars 2019, ce
dernier explique à Mediapart avoir pris sa
retraite </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«au 31 mars 2019 après un préavis
non effectué de 6mois»</span><span style="font-size: 10pt;">. </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«J’ai donc cessé
toute activité avec mon ancien employeur
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">à compter du 1</span><span style="font-size: 8pt; font-style: italic; vertical-align: 4pt;">er</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">octobre 2018. Je n’ai
jamais eu à traiter le dossier que vous
évoquez»</span><span style="font-size: 10pt;">, soutient-il ainsi, même si son
adresse mail professionnelle était encore
active quand il a reçu l’alerte du 13mars.</span></p>
<div class="page" title="Page 39">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">L’ancienne cadre de Thales a finalement
été licenciée en mai 2020 ; ce qu’elle a
vécu comme une mesure de représailles
liée à son signalement: elle a demandé
l’annulation de son licenciement en référé
devant les prud’hommes de Nanterre,
estimant que Thales aurait violé ses
obligations légales de protection des
lanceurs d’alerte définies par la loi
«SapinII ».
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">La justice a refusé d’annuler le
licenciement en référé, en première
instance et en appel. La lanceuse d’alerte
de Thales s’est pourvue en cassation.
L’affaire doit désormais être jugée sur le
fond par le conseil des prud’hommes.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Elle avait pourtant reçu le soutien, lors
de la procédure en référé, du syndicat
UNSA de Thales, de la Maison des
lanceurs d’alerte, et de la Défenseure des
droits, Claire Hédon. Dans une décision
d’octobre 2020, Claire Hédon, qui dirige
cette autorité administrative indépendante,
concluait que l’ex-cadre de Thales était
bien une lanceuse d’alerte au regard des
critères de la loi «Sapin II », qu’elle a
dénoncé les faits </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«de bonne foi» </span><span style="font-size: 10pt;">et qu’elle
a été licenciée en </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«représailles» </span><span style="font-size: 10pt;">à son
signalement.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Thales déclare que lors de la procédure
en référé, la justice a </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«constaté </span><span style="font-size: 10pt;">[...]
</span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">qu’il n’y avait pas de lien évident entre
“le fait d’avoir lancé une alerte et le
licenciement pour cause réelle et sérieuse
et qu’il n’y a pas eu violation du
statut protecteur applicable aux lanceurs
d’alerte»</span><span style="font-size: 10pt;">. Le groupe dit avoir licencié
sa salariée uniquement </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«en raison de
différends graves et persistants avec son
management»</span><span style="font-size: 10pt;">. Sauf que le </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«management»
</span><span style="font-size: 10pt;">en question était directement mis en cause
par son signalement.
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-size: 10pt;">Joint par Mediapart, l’avocat de la
lanceuse d’alerte, Frédéric Benoist,
indique que sa cliente souhaite rester
anonyme afin d’éviter les représailles et
se refuse à tout commentaire sur l’affaire
de corruption présumée en raison des
procédures judiciaires en cours.</span></p>
<div class="page" title="Page 39">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-size: 10pt;">Au sujet du conflit prudhommal, son avocat indique qu'il est faux </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">d’affirmer, comme le fait Thales, que
les juridictions saisies auraient considéré
qu’il n’y aurait aucun lien entre le
licenciement de ma cliente et les alertes
qu’elle a été amenée à lancer» </span><span style="font-size: 10pt;">puisque
les tribunaux, saisis en référé, n’ont pas </span><span style="font-size: 10pt;">examiné le dossier sur le fond.</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">À l’été 2020, la lanceuse d’alerte a
signalé les faits à l’Agence française
anticorruption (AFA). Le directeur de
l’agence, Charles Duchaine, nous a
indiqué qu’un contrôle de Thales était
déjà en cours à l’époque, ce dont il
avait informé le parquet national financier
(PNF). Le PNF a réquisitionné des
documents auprès de l’AFA, sur la
base desquels il a ouvert une enquête
préliminaire en novembre 2020 pour
corruption et trafic d'influence.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">La suite semble montrer un certain
embarras des autorités au sujet de cette
affaire sensible. Selon nos informations,
le PNF a informé Thales de l’enquête
peu après qu’elle a été ouverte, mais n’a
toujours pas perquisitionné le groupe après
onze mois de procédure, malgré le risque
de déperdition des preuves.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">Interrogé par Mediapart, le parquet
national financier précise avoir choisi, au
début de l’enquête, d’envoyer </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«plusieurs
réquisitions à la société Thales auxquelles
cette dernière a répondu»</span><span style="font-size: 10pt;">. Une façon
plus douce d’obtenir des documents
qu’une perquisition. Le PNF a refusé de
commenter davantage </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«s’agissant d’une
enquête en cours»</span><span style="font-size: 10pt;">.
</span></p>
<p><span style="font-size: 10pt;">De son côté, l’AFA a le pouvoir de
sanctionner les entreprises en cas de
manquement à leurs obligations légales
anticorruption inscrites dans la loi «Sapin
II ». Mais plus d’un an après le
lancementdu contrôle du groupe Thales,
celui-ci </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«n’est pas achevé»</span><span style="font-size: 10pt;">, indique le
directeur de l’AFA, Charles Duchaine,
pourtant soucieux de réduire les </span><span style="font-size: 10pt; font-weight: 700;">durées
parfois «excessives» des procédures
lancées</span><span style="font-size: 10pt;">. Il a refusé de nous </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«en
dire davantage» </span><span style="font-size: 10pt;">en raison </span><span style="font-size: 10pt; font-style: italic;">«du secret
professionnel»</span><span style="font-size: 10pt;">.</span></p></div></div></div></div>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="background-color: white; font-size: 11pt;"><br /></span></p>
<p><br /></p>Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374917.917404163821153 -32.942501 74.537871836178851 37.369999tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-16146235901047313542021-02-17T16:35:00.005+01:002021-02-17T16:35:50.301+01:00Guerre de l’information en Afrique : la France épinglée<p><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 18pt;">Facebook a identifié de faux profils
liés à la France et à la Russie</span></p><p>
</p><div class="page" title="Page 8">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">La révélation, le 15 décem</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">bre, par Facebook, de
l’identification de faux
profils se livrant pour le
compte de la Russie et de la France </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">à de la « guerre informationnelle »
dans plusieurs pays d’Afrique, sus-
cite de nombreux émois. En parti-
culier au Tchad, où le gouverne-
ment a annoncé, jeudi 17 décem-
bre, avoir saisi la justice et a appelé
</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">« tous les pays africains victimes de
ces agissements » </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">à envisager </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">« un
cadre conjoint», </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">pour mieux se
prémunir contre ces </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">« nouvelles </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">formes d’atteinte à leurs intérêts »</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">.
A ce stade, ces réactions appa-
raissent plus comme une néces-
sité politique que comme la garan-
tie d’un réel branle-bas de combat.
Elles viennent toutefois apporter
de l’eau au moulin des détracteurs
de la France en Afrique, offrant au
passage du crédit à une informa-
tion dont l’état-major des armées
et la diplomatie française se se-
raient bien passés. Et ce, alors que
Paris finance des formations de
journalisme en Afrique, et peine à
trouver une voie de sortie pour
l’opération « Barkhane » au Sahel
voisin, notamment en raison des </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">velléités russes dans la région.</span></p><div class="page" title="Page 8"><div class="layoutArea"><div class="column"><p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">
Ces révélations de Facebook − qui
s’appuient sur un rapport de
Graphika, une agence spécialisée
dans l’analyse des réseaux so-
ciaux − mettent en exergue des
manœuvres de « guerre informa-
tionnelle » françaises. Relative-
ment limitées, elles auraient dé-
buté au printemps 2018 et se se-
raient accélérées depuis janvier
2020. Mais c’est la première fois
que Paris se trouve ouvertement
pointé du doigt pour ce type de
pratiques. Facebook a ainsi identi-
fié l’usage détourné, </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">« par des indi-
vidus associés à des militaires fran-
çais »</span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">, d’environ 80 comptes, six
pages − dont un faux forum anti</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">« fake news » − neuf groupes,
14 comptes Instagram, deux chaî-
nes YouTube et une vingtaine de
profils Twitter. Ils couvraient une
actualité concernant la Centra-
frique, le Niger, le Burkina Faso ou
le Tchad. Ces comptes avaient une
influence très limitée, avec sou-
vent moins de 150 followers et
moins de 20 «like» ou «partage»
par information. Soit un </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">« écho qui
ne dépassait pas leur propre cham-
bre »</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">, de l’aveu de Facebook.</span></p></div></div></div></div></div></div><p></p><div class="layoutArea"><div class="column">
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'StagSans'; font-size: 8.000000pt; font-weight: 600;">Secret-défense
</span></p>
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">En Centrafrique, les comptes con-
sidérés comme œuvrant pour la
France semblent avoir eu pour li-
gne rouge les </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">« sujets électoraux »</span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">.
Alors que le pays est en proie à des
tensions à l’approche d’élections
générales prévues le 27 décembre,
aucune publication sur la campa-
gne en cours ou ses candidats n’a
été identifiée. Ces comptes se con-
tentaient, selon Facebook, de ci-
bler </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">« exclusivement » </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">les interfé-
rences russes en Centrafrique, sou-
tenue par Moscou, notamment
via l’envoi de mercenaires liés à la
controversée société Wagner.
</span></p>
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">Le seul pays pour lequel les ma-
nipulations de l’information attri-
buées à des militaires français
semblent avoir été en mesure
d’avoir un impact − bien que </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">« mo-
deste »</span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">, selon Graphika − est le
Mali. Une page Facebook a atteint
4 750 followers, et le plus grand
groupe réunissait 490 membres.
Certains contenus, en particulier
vidéo, relevaient du contre-dis-
cours djihadiste, comme cela a pu
être fait en France par le biais de la
plate-forme officielle « Stop-djiha-
disme », pilotée par le service d’in-
formation du gouvernement,
sous tutelle de Matignon.
</span></p>
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">Ce n’est pas la première fois que
Facebook épingle des pays pour
leurs manipulations sur son ré</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">seau. Graphika publie deux à
quatre rapports par mois sur le su-
jet. Mais d’ordinaire, ces mises en
cause sont réservées à des Etats
comme l’Iran, la Birmanie, l’Irak
ou la Russie. Dans ce dernier rap-
port, Facebook pointe d’ailleurs la
très forte audience des faux comp-
tes œuvrant pour les intérêts rus-
ses en Afrique : 1 000 followers au
minimum, et jusqu’à 50 000,
voire 140 000 pour des pages dé-
diées au président centrafricain.</span></p>
<div class="page" title="Page 8">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">Pour obtenir ces audiences, la
Russie − qui assume investir le
champ de la guerre information-
nelle − aurait payé pour promou-
voir ses contenus. Un coût que
Facebook estime à 38 000 euros,
soit peu de frais. A la différence de
la France, les sujets politiques
n’auraient pas été un frein. Au
contraire, ces interférences
étaient même l’</span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">« objectif-clé » </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">de
ceux animant ces comptes, selon
Graphika. Pour les faire vivre, les
autorités russes se seraient ap-
puyées sur des ressortissants des
pays visés : surtout, de Centrafri-
que,d’AfriqueduSudetd’Egypte.
</span></p>
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">A la suite de ce rapport, l’état-ma-
jor français des armées a formulé
une réponse circonstanciée, con-
firmant implicitement son enga-
gement, tout en s’abstenant de dé-
signer la Russie et en préservant le </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">secret-défense autour de sa doc-
trine en matière de ce qu’elle ap-
pelle la « lutte informatique d’in-
fluence » (LII). </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">« Les armées ont
identifié depuis longtemps l’espace
informationnel comme un champ
de conflictualité. Les possibilités of-
fertes par les réseaux sociaux en
font tout naturellement l’espace pri-
vilégié de l’expression de ces conflic-
tualités »</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">, a-t-il ainsi été indiqué au
</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">Monde </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">comme à d’autres médias.</span></p>
<p><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">« Les armées françaises ont cons-
taté le développement d’actions de
désinformation dans plusieurs
pays où elles sont déployées, au
Mali et en Centrafrique notam-
ment. Ces actions contribuent à la
déstabilisation de la situation
sécuritaire et, à ce titre, elles doi-
vent être mises à jour et empê-
chées. </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">(...) </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">Nous </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">[les] </span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt; font-style: italic;">condam-
nons »</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">, a aussi précisé le porte-pa-
role de l’état-major des armées, le
colonel Frédéric Barbry.</span></p>
<div class="page" title="Page 8">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">Alors que le rapport de Facebook
renvoie dos à dos Russes et Fran-
çais, particulièrement dans leurs
opérations d’influence en Centra-
frique, une source proche de l’ar-
mée française décrypte : </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">« L’inten-
tion n’est pas de rentrer dans une
guerre de communication avec les
Russes, mais de les avertir en leur
disant : “Ne vous essuyez pas les
pieds sur nous car l’on peut répon-
dre.</span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">” </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt; font-style: italic;">» </span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;">D’autant que la Russie est
un pays avec qui la France échange
en matière de renseignement.
</span></p>
<p><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'StagSans'; font-size: 8.000000pt; font-weight: 600;">Contexte tendu
</span></p>
</div>
</div>
</div><p><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">D’autres interlocuteurs mettent en
avant le contexte tendu dans
lequel Facebook a dévoilé son
rapport. A la suite d’une décision,
en juillet, de la Cour de justice de
l’Union européenne – dite
Schrems II –, Facebook, comme
d’autres géants du Web, ne peut
plus, en théorie, transférer les don-
nées des ressortissants de l’UE vers
les Etats-Unis. La CJUE a considéré
qu’en raison notamment des im-
portants pouvoirs de surveillance
de la NSA, l’Agence de sécurité na-
tionale, leur vie privée n’était pas
assez protégée outre-Atlantique.
Facebook a déposé un recours,
mais l’arrêt de la CJUE s’inscrit
dans un contexte très durci en Eu-
rope vis-à-vis des GAFA, particuliè</span><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">rement à l’initiative de la France.
Or c’est le 15 décembre, soit le jour
de la publication du rapport de Fa-
cebook, que l’Union européenne,
par la voix de Thierry Breton, com-
missaire européen chargé notam-
ment du numérique et de la dé-
fense, a présenté son Digital Servi-
ces Act. Un nouveau paquet de me-
sures qui vise justement à obtenir
davantage de transparence sur les
algorithmes des réseaux sociaux,
et à leur imposer plus de responsa-
bilité dans la gestion des contenus.</span></p>
<p><span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB; font-size: 9pt;">Cette mise à l’index des métho-
des françaises par Facebook n’en
demeure pas moins incommo-
dante pour Paris. Les stratèges du
ministère de la défense, du quai
d’Orsay et, plus largement, de l’en-
semble de la communauté du ren-
seignement, planchent sur le sujet
depuis longtemps. Mais à la diffé-
rence d’autres pays comme les
Etats-Unis ou le Royaume-Uni, la
France a toujours fait preuve de
prévention, voire d’inhibition en
matière de « lutte informatique
d’influence », consciente de ses
possibles effets dévastateurs.</span><span style="color: rgb(10.888700%, 5.490110%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 9.000000pt;"> </span></p>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374917.917404163821153 -32.942501 74.537871836178851 37.369999tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-38096519091744703852020-10-13T12:05:00.002+02:002020-10-13T12:05:10.936+02:00Des éléments secrets de l’accord UE-Mercosur<h2 style="text-align: left;"><span style="background-color: #fff1e0; font-family: Coranto; font-weight: 700;">Greenpeace révèle le contenu de
l’Accord entre l’UE et les pays du
Mercosur, et déplore que la lutte
pour le climat et la biodiversité
n’y soient pas des «éléments
essentiels».</span></h2><div class="page" title="Page 1"><div class="section" style="background-color: rgb(100.000000%, 94.531300%, 87.890600%);"><div class="layoutArea"><div class="column">
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">L’accord commercial entre l’Union
européenne et les pays latino-américains du Mercosur a du plomb dans
l’aile, et la fuite de l’Accord d’associa-
tion qui l’encadre ne risque pas de
l’aider à prendre son envol.
</span></p>
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">«Il manque deux éléments à
presque tous les aspects de protection environnementale et climatique dans l’accord: un engagement
contraignant et une force exécutoire», observe l’ONG environnementale Greenpeace, qui a obtenu et
diffuse ce vendredi une version de
cet accord datée du 18 juin.
</span></p>
<p><span style="font-family: 'ARSMaquette'; font-size: 10.000000pt; font-weight: 700;">Légitime, pas essentiel
</span></p>
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">Ainsi, ni la lutte contre le réchauffement climatique ni la protection de
la biodiversité n’ont le statut d’«élément essentiel» de l’accord, contrairement au respect des principes
démocratiques, ou à l’engagement à
mettre en œuvre les traités de
non-prolifération d’armes
nucléaires. Or ce statut est un puissant levier puisque si l’une des parties considère qu’une autre
contrevient à un tel élément, elle
peut prendre des «mesures appropriées», y compris – en dernier resort – la suspension partielle ou </span><span style="font-family: Coranto2; font-size: 9pt;">complète du traité. En mai dernier,
la France et les Pays-Bas avaient
demandé de faire de l’Accord de
Paris sur le climat un «élément
essentiel» de tout accord de commerce européen – y compris ceux en
cours de négociation.</span></p><div class="page" title="Page 1"><div class="section"><div class="layoutArea"><div class="column">
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">La protection de l’environnement
n’est pas davantage classée parmi les
«principes directeurs» de l’accord,
comme l’est le développement économique et social. Elle est reléguée
aux «objectifs politiques légitimes»,
en vertu desquels les parties ont pleinement le droit de réguler.
</span></p>
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">Cette semaine, le Parlement européen s’est opposé à la ratification de
l’accord UE-Mercosur, mais sans que
les élus aient connaissance du volet
dévoilé aujourd’hui. «La transparence n’est pas de mise, il est incroyable qu’on ait connaissance des
dossiers via des fuites», indique
l’écologiste Saskia Bricmont, seule
eurodéputée belge francophone
membre de la commission du Commerce international (Inta).<br />
Inquiet de la politique environnementale du président brésilien Jair
Bolsonaro, en contradiction avec les
engagements de l’Accord de Paris, le
Parlement européen «souligne que,
dans ces conditions, l’accord
UE-Mercosur ne peut être ratifié en
l’état», indique la résolution adoptée
mercredi.
</span></p>
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">Les directives de négociation de
l’Union européenne avec les quatre
pays du Mercosur (Argentine, Brésil,
Paraguay, Uruguay) ont été définies
en 1999, un accord politique a été </span><span style="font-family: Coranto2; font-size: 9pt;">annoncé vingt ans plus tard. Son
volet commercial doit lever la majorité des taxes sur les exportations européennes (4 milliards d’euros par
an), il reconnaît 350 indications géo-graphiques protégées européennes
et ouvre les marchés publics aux entreprises, notamment.</span></p>
<div class="page" title="Page 1">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-family: 'ARSMaquette'; font-size: 10.000000pt; font-weight: 700;">Sérieux doutes
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-family: Coranto2; font-size: 9pt;">L’accord est depuis longtemps la
cible d’attaques soutenues de la
société civile, et notamment des
associations de défense de l’environnement. «Il est tout à fait possible de
faire des accords commerciaux qui
garantissent la justice sociale et
répondent à la crise du climat et de
la biodiversité, mais on est face à un
accord du siècle dernier, </span><span style="font-family: Coranto2; font-size: 9pt;">inconsistant avec la stratégie européenne du Pacte vert», abonde Matteo De Vos, chargé de campagne
chez Greenpeace.</span></p>
<div class="page" title="Page 1">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">Depuis un an, les remises en
cause se multiplient chez certains
décideurs politiques européens. À
l’été 2019, Emmanuel Macron annonçait retirer son soutien au traité,
dénonçant l’inaction du Brésil, en
matière de climat et de biodiversité.
Il a été soutenu par l’Irlande et le
Luxembourg. Le parlement autrichien a voté contre l’accord commercial, suivie de celui des Pays-Bas,
mais aussi en Belgique des instances
wallonnes et bruxelloises. Et en août,
en pleine présidence allemande de
l’UE, c’est la chancelière Angela Merkel qui a émis de «sérieux doutes»
sur l’avenir de l’accord, dont devait
pourtant débattre bientôt le Conseil.
</span></p>
<p><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;">Vendredi dernier, le commissaire
au Commerce Valdis Dombrovskis a
lui aussi émis des réserves: «Nous allons avoir besoin de résultats, d’engagements substantiels de la part
des pays du Mercosur avant de pouvoir procéder à la ratification», reconnaissant aussi que la mise en
œuvre des chapitres sur le développement durable des autres accords
commerciaux passés par l’Union
«n’est pas suffisamment forte».
</span></p>
</div>
</div>
</div>
</div><p><span style="font-family: Coranto2; font-size: 9pt;">L’Accord d’association avec le
Mercosur doit être adopté par tous
les parlements nationaux européens. Si le volet commercial est
scindé en un traité distinct, celui-ci
pourrait être adopté à la majorité
par les législateurs européens.</span><span style="font-family: 'Coranto2'; font-size: 9.000000pt;"> </span></p>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>
</div>Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374917.917404163821153 -32.942501 74.537871836178851 37.369999tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-84322499708092768762020-06-22T19:57:00.004+02:002020-06-22T19:57:28.948+02:00Un logiciel espion contre un journaliste marocain qui dérange<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<br />
<div class="page" title="Page 5">
<div class="section">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<span style="color: rgb(10.900000%, 5.490000%, 0.000000%); font-family: 'TheAntiquaB'; font-size: 14.000000pt; font-weight: 300;">Une enquête d’Amnesty International révèle que l’iPhone d’Omar
Radi a été infiltré avec la technologie de la société israélienne NSO
</span><br />
</div>
</div>
</div>
</div>
<br /><br />
Pour un journaliste ou un militant, rien n'est plus senssible qu'un téléphone portable. Ses sources, ses projets d'enquetes, ses secrets, sa vie intime... tout y est méthodiquement consigné. Y accéder, le mettre à nu, c’est offrir la possibilité de le réduire au silence. Depuis une dizaine d’années, l’industrie opaque de la cybersurveillance s’est engouffrée dans cette brèche et fait peser une menace grandissante sur les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme. Officiellement destinées à lutter contre le terrorisme ou la cybercriminalité, leurs technologies, capables de contourner les protections informatiques les plus sophistiquées, sont souvent détournées par les Etats qui les achètent pour espionner leurs opposants. L’histoire du journaliste marocain Omar Radi en est un exemple édifiant.<br /> En avril 2019, ce journaliste d’investigation marocain, très connu dans son pays et poil à gratter du régime, se fend d’un Tweet au vitriol. Alors que la justice de son pays vient de condamner des membres du mouvement de contestation du Hirak à de lourdes peines de prison, il s’en prend frontalement au magistrat qui a prononcé les peines, le qualifiant de « bourreau ». « Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ! », écrit il. Rapidement, les autorités ouvrent une enquête pour outrage à magistrat et entendent le journaliste. En décembre 2019, il est inculpé puis incarcéré, déclenchant une vague de protestations au Maroc, chez les ONG et sur les réseaux sociaux. Il a été condamné en mars à quatre mois de prison avec sursis. <br /><br />Logiciel sophistiqué <br /><br />Alors même qu’il était inquiété par la police, son téléphone a été discrètement infiltré par le très sophistiqué logiciel d’espionnage Pegasus, révèle aujourd’hui une enquête de l’ONG Amnesty Inter national. Dans un rapport très détaillé, fourni en avant première au collectif de médias Forbidden Stories, dont Le Monde, le Guardian, la Süddeutsche Zeitung, Die Zeit, Radio France, et le Washing ton Post, Amnesty dénonce l’implication de la société israélienne NSO, fabricant du logiciel Pegasus. <br /><br />L’analyse de l’iPhone de M. Radi montre qu’il a été ciblé à plusieurs reprises, depuis début 2019 et jusqu’à janvier 2020, par des pirates, qui ont laissé des traces techniques très proches de celles retrouvées précédemment par Amnesty International sur les télé phones de militants des droits de l’homme au Maroc. Pour l’ONG, ces traces, et plus largement l’infrastructure technique utilisée pour lancer l’attaque sur l’iPhone de M. Radi, pointent dans une seule direction : la société NSO.<br /><br />NSO est loin d’être le seul marchand d’armes du monde numérique. Elle est, cependant, la tête de proue de cette nouvelle industrie, sans doute parce qu’elle en est un exemple parfait. Elle a été fondée en Israël, comme tant de ses homologues, là où la porosité entre les services de renseignement « cyber » – parmi les meilleurs au monde – et le milieu des startup est totale. Elle consacre aujourd’hui de gigantesques efforts de recherche pour identifier les interstices dans les produits numériques susceptibles de laisser passer ses logiciels espions. Ainsi est elle accusée par Facebook d’avoir utilisé une faille dans la messagerie Whats App (qui appartient au réseau so cial) pour « infecter » des centaines de victimes. <br /><br />Elle est surtout régulièrement accusée de vendre ses outils à des régimes peu sensibles à la question des droits de l’homme ou de fermer les yeux lorsqu’ils sont utilisés contre des dissidents ou des militants. L’entreprise est aussi accusée d’être impliquée dans la surveillance électronique du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, que des hommes envoyés par Riyad ont assassiné et démembré dans le consulat de l’Arabie saoudite à Istanbul (Turquie), en 2018. <br /><br />Pegasus, connu pour être le produit phare de NSO, est réputé être le nec plus ultra des logiciels d’espionnage de téléphones portables. Les fonctionnalités exactes ne sont pas toutes connues, mais Pegasus serait capable d’aspirer tout le contenu – messages, enregistrements sonores, photos, activité Web, etc. – du téléphone sur lequel il est installé. <br /><br />Amnesty International n’a pas trouvé de trace directe de la présence de ce logiciel sur le téléphone d’Omar Radi. Comme des policiers constatant la serrure forcée par un cambrioleur, l’ONG est, cependant, parvenue à retrouver la porte d’entrée, révélant les marques de NSO, utilisée pour infecter le téléphone. <br /><br />Les éléments techniques recueillis par l’ONG montrent qu’il s’agit de voleurs extrêmement compétents, puisque le logiciel malveillant a été installé sans aucune action de la part d’Omar Radi. Dans la vaste majorité des cas, les logiciels espions ont besoin que la personne ciblée clique sur un lien ou un fichier pour s’installer sur leur téléphone. <br /><br />Dans le cas du journaliste marocain, les assaillants ont très vraisemblablement intercepté au vol sa navigation Internet et remplacé un site Web qu’il souhaitait consulter par une page contenant le virus. Cette technique, dite d’« injection réseau », «est, en un sens, plus insidieuse et plus difficile à identifier et à dé jouer, car elle ne laisse pas vraiment de traces », explique Claudio Guarnieri, qui dirige le laboratoire de sécurité d’Amnesty International, et a étudié l’appareil d’Omar Radi. « Tout se passe de manière quasiment invisible. » <br /><br />Réaliser ce type d’attaque n’est possible que dans deux cas : soit avec la collaboration de l’opérateur téléphonique de la victime, soit en ayant recours à des équipements d’espionnage de proximité conçus pour intercepter le trafic du téléphone « à la volée ». Des équipements que NSO a justement déjà présentés dans certains salons professionnels. Dans les deux cas, il faut disposer de moyens importants, ou de complices très haut placés, pour par venir à installer de la sorte un logiciel espion sur un smartphone. <br /><br />Les soupçons d’Amnesty se portent sans surprise sur les services de sécurité marocains : l’entreprise NSO ne fournit officiellement son service d’espionnage, très onéreux, qu’aux Etats et aux forces de sécurité. Et M. Radi, qui a publié plusieurs enquêtes sur la corruption au Maroc, couvrait notamment les manifestations anti gouvernementales dans la région du Rif. C’est d’ailleurs pour son Tweet dénonçant la condamnation à des peines de prison de militants de ce mouvement qu’il a été condamné à la mi-mars. <br /><br />« Je m’en doutais un peu » <br /><br />Les éléments techniques recueillis par Amnesty International montrent que son téléphone a été attaqué dans les jours suivant son inculpation, après une première offensive en début d’année 2019. Les autorités marocaines n’ont pas donné suite aux sollicitations du consortium Forbidden Stories. <br /><br />Lorsque Amnesty a expliqué à Omar Radi qu’il avait été mis sous surveillance, cela ne l’a pas véritablement surpris : « Je m’en doutais un peu. Les autorités marocaines sont acheteuses de toutes les solutions possibles et imaginables de surveillance et d’espionnage. Elles veulent tout savoir », a expliqué Omar Radi dans un entretien réalisé par le collectif Forbidden Stories au nom de tous les médias partenaires. <br /><br />Les révélations d’Amnesty vont relancer un débat lancinant, celui d’une industrie opaque dont les productions sont régulièrement utilisées contre des journalistes ou des militants des droits de l’homme.<br /><br /> Sollicité par les membres de Forbidden Stories, un porteparole de NSO a refusé «de confirmer ou d’infirmer le fait que les autorités en question ont utilisé [leur] technologie », citant des accords de confidentialité avec ses clients. Utilisant des termes rarement employés par l’entreprise, ce porteparole s’est, cependant, dit « profondément troublé » par les révélations d’Amnesty International. « Nous étudions ces informations et lancerons une enquête si nécessaire », a t'il poursuivi. <br /><br />« En accord avec notre politique en matière de droits de l’homme, NSO prend au sérieux notre responsabilité de protection de ces derniers. Nous nous sommes engagés à éviter de causer, de contribuer ou d’être directement liés à des impacts négatifs sur les droits de l’ homme », explique ton de même source. <br /><br />En 2019, après son rachat par le fonds d’investissements britannique Novalpina Capital, NSO s’était, en effet, engagée à mettre sur pied un «comité de la gouvernance, des risques et du respect des règles juridiques ». Trois jours après l’annonce de ces « nouvel les règles pour la protection des droits de l’homme», le téléphone d’Omar Radi était pourtant visé par un logiciel espion. <div class="page" title="Page 5">
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374934.972911499999995 -18.440548 57.4823645 22.868046tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-70515937715233666222020-04-29T20:07:00.001+02:002020-04-29T20:07:26.722+02:00Libre-échange: l’UE signe un accord avec le Mexique<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
La Commission européenne a annoncé ce mardi l’aboutissement des négociations pour un accord de libre-échange entre l’UE et le Mexique, lancées en 2016. Malgré la crise du Covid-19, le libre- échange reste un pilier de l’Union. <br /><br />La Commission européenne a apporté ce mardi 28 avril la preuve que la pandémie en cours ne remettait en cause aucune de ses certitudes en matière de libre- échange : son commissaire au commerce, le conservateur irlandais Phil Hogan, a annoncé l’aboutissement des négociations d’un accord de libre-échange avec le Mexique, lancées en 2016. <br /><br />« Tandis que la plupart de nos efforts des derniers jours portaient sur la crise du coronavirus, nous avons aussi fait avancer notre agenda pour un libre-échange ouvert et juste, un agenda qui reste très important », s’est réjoui Hogan. Un accord intermédiaire avait été conclu en 2018. Le parcours reste encore long, avant une éventuelle entrée en vigueur de ce nouvel accord : la mise en conformité juridique du texte consolidé – qui peut prendre de longs mois –, puis sa ratification, au Parlement européen, puis par chacune des capitales de l’UE.<br /><br />Le Mexique, qui compte 128 millions d’habitants, est le deuxième partenaire commercial de l’UE en Amérique latine, après le Brésil. Les partisans du texte assurent que 400 000 emplois dans l’UE dépendent déjà, directement ou non, des exportations européennes vers le Mexique, et que ce nombre progressera dans les années à venir. Cet accord de libre- échange, qui prévoit, selon l’exécutif européen, le respect de l’Accord de Paris, a valeur de test, alors que l’avenir du texte de libre-échange en chantier entre l’UE et le Mercosur (dont le Brésil et l’Argentine), semble bien incertain. <br /><br />Les journaux vous expliquait comment Hogan mettait la pression sur certains de ses services pour boucler des accords, en pleine pandémie. Alors que la crise du Covid-19 relance les débats sur la nécessité d’une « démondialisation », Phil Hogan a défendu une nouvelle fois, dans un entretien au Financial Times le 23 avril, les vertus du libre-échange à ses yeux : « L’autonomie stratégique ne signifie pas que nous devons faire de l’auto-suffisance notre objectif. » Et d’insister : « Étant donné la complexité des chaînes d’approvisionnement de l’Union européenne, ce serait un objectif impossible à atteindre. » <br /><br />Au Parlement européen, les délégations du PPE (dont LR) et Renew (dont Renaissance - LREM) se sont félicités de cet accord, mardi en fin d'après-midi, la première y voyant une « lueur d'espoir » dans la crise en cours. <br /></div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374934.972911499999995 -18.440548 57.4823645 22.868046tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-47079457403609082362020-04-19T16:51:00.003+02:002020-04-19T16:51:34.086+02:00Le marché du blé dans le monde<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
Graphique des pays producteur de blé</h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl1j5b4JwuNIJ8daLi0Eot3Z7MuxihLJdmtrI_ILicyB7ojGuj8E6U_Vt0Zvah02jiMH0_rKa777yH5S0lxoP_DdTwNpbuON9ZBL-9nN6jHx4rrvoI505Ly93YdG9X7pWL0ToqFK7G8kfD/s1600/ble%25CC%2581.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Marché du blé dans le monde" border="0" data-original-height="926" data-original-width="1600" height="370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl1j5b4JwuNIJ8daLi0Eot3Z7MuxihLJdmtrI_ILicyB7ojGuj8E6U_Vt0Zvah02jiMH0_rKa777yH5S0lxoP_DdTwNpbuON9ZBL-9nN6jHx4rrvoI505Ly93YdG9X7pWL0ToqFK7G8kfD/s640/ble%25CC%2581.jpg" title="Marché du blé dans le monde" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Marché du blé dans le monde</td></tr>
</tbody></table>
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374934.972911499999995 -18.440548 57.4823645 22.868046tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-58833075129118131692020-03-24T12:59:00.003+01:002020-03-24T12:59:49.932+01:00Le Covid19, nouvel acteur sur la scène mondiale du pétrole<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<span style="color: #1c0e00; font-family: TheAntiquaB;"><span style="font-size: 18pt;">Dans le sillage de l’épidémie, qui a fait chuter
la demande pétrolière en Chine, l’Arabie
saoudite et la Russie remettent en cause
leur alliance </span><span style="font-size: 24px;">pétrolière</span><span style="font-size: 18pt;"> et s’attaquent aux EtatsUnis
</span></span><br />
</div>
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<br /><br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDMnDEpoqlWBIU4-24d-rVGZQqIGwJXAb0w1w-TH57tWVRENAVlrFzzS3ED1NSAJ_p-Ykr49JRf_AG-GECcSCll0uWSXLPXHIRyuxfyL8B2z4nPdNvhHPr6-bZgVJNZE9oCUXqPKr4Hvc2/s1600/covid.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Covid 19" border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1225" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDMnDEpoqlWBIU4-24d-rVGZQqIGwJXAb0w1w-TH57tWVRENAVlrFzzS3ED1NSAJ_p-Ykr49JRf_AG-GECcSCll0uWSXLPXHIRyuxfyL8B2z4nPdNvhHPr6-bZgVJNZE9oCUXqPKr4Hvc2/s640/covid.jpg" title="Covid 19" width="489" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Covid 19 </td></tr>
</tbody></table>
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374934.972911499999995 -18.440548 57.4823645 22.868046tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-84822349195846881722020-03-20T10:23:00.002+01:002020-03-20T10:23:53.506+01:00Les grands patrons spéculent sur l'effondrement de la Bourse<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Les cours des actions plongent, les PDG du CAC 40 savent en profiter personnellement.<br />
<br />
ASSEZ de pessimisme.Tout ne va pas si mal. à la Bourse. C’est, en tout cas, la leçon que donnent les grands patrons et banquiers qui rachete a tours de bras- et pour leur compte personnel - les<br />
actions massacrées de leurs sociétés.<br />
Depuis un mois, le CAC 40 s'est effondré de 35%. Certaines grandes valeurs - celles liées au tourisme, notamment au pétrole ou à la finance - ont même perdu jusqu'à 75 % de leur valeur. Un drame ? Non. Plutôt l' occasion de faire de très bonnes affaires pour ceux qui ont les moyens d'acheter les actions qui sont aujourd'hui bradées -, commente un analyste.<br />
De fait, la lièvre acheteuse des patrons s’est brusquement réveillée, a partir du 20 février, avec la chute libre du CAC. Ce n'est pas Bernard Arnault, le patron de LVMH, homme le plus riche du France - et, selon les cours du jour, du monde —, qui le contredira. Depuis le 1" janvier, la valeur de l'action de son groupe a baissé de pres de 30%. Cette chute ne l'a pas dissuade d’acheter, via ses sociétés personnelles Financière Jean Goujon, Financière Agache, quelque 160 000 actions autour de 350 euros - Soit emiion 25 % moins cher que leur valeur avant la crise. Economie pour ses finances : 20 millions.<br />
Chez le groupe hôtelier Accor qui, en deux mois, a perdu plus de 40 % de sa valeur, Sébastien Bazin, le pédégé, a acheté, le 12 mars, via sa holding Bazeo Europe, 50 000 actions a 23 euros l’une - contre 40 euros avant la chute. L’un des principaux administrateurs, Sarmad Zok, en a<br />
raflé, quant à lui plus de 40 000, à environ 35 euros. Quant à Paul Dubrûle, cofondateur du groupe - et encore administrateur -. il a acquis 15 000 actions à environ 34 euros.<br />
<br />
<b>Finances bien gérées</b><br />
<br />
Chez PSA, la famille Peugeot, qui possède 13 % du capital, ne s'est pas oubliée. La chute au cours (- 40 % en deux mois aurait dû la désoler ; elle lui a, au contraire, ouvert l'appétit. Sa holding patrimoniale FFP a annonce un plan d’achat de quelque 40 millions d actions, afin de tenter<br />
de faire jeu égal avec la famille Agnelli, au terme de la fusion avec Fiat Chrysler. Une opération prévue de longue date mais qui. grâce à la chute de la Bourse, a commencé à se faire à très bon compte : 14 euros, au lieu de 20 il y a deux mois.<br />
Autre famille très active dans la tourmente : la branche française des Rothschild. Alexandre et David - directement ou à travers la holding Concordia - ont racheté en deux jours, les 11 et 12 mars, 570 000 actions de la banque Rothschild & C’o pour un prix inférieur de plus d'un tiers à ce qu’il était un mois plus tôt (16.60 euros, contre 25.50).<br />
Et pour faire bonne mesure, le gérant de la banque, François Pérol ex-secrétaire général de l'Elysée<br />
sous Sarkozy, a aussi cotisé pour 10 000 actions, le 11 mars, mais à 17,40 euros. Histoire de ne pas vexer le patron en faisant un plus gros bénef ? Dans la finance, toujours, le patron de la BNP, Jean Lemierre, a acheté, les 8 et 13 mars 5 000 titres de sa boite à environ 34 euros, alors qu'ils en valaient 50 un mois plus tôt. Le directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, s’est offert, lui aussi, 10 000 actions, mais à un prix légèrement supérieur : 38 euros.<br />
Chez Dassault, on spécule en famille : Groupe industriel Marcel Dassault, la holding familiale, a acquis quelque 160 000 actions Dassault Systèmes au prix moyen d'environ 135 euros, soit 15 % de moins que deux semaines auparavant. D’autres membres de la famille - Laurent, le président du groupe, et Catherine et François, administrateurs - se sont partagé un peu plus de 10 000 actions au même prix.<br />
De nombreux dirigeants de boîtes dans le luxe (Hermès), la distribution Fnac, Carrefour, le BTP (Vinci, Eiffage/, l’immobilier Unibail), la comunication (Vivendi), la communication (Vivendi), l'alimentation ( Pernod, les services ( Veolia), la banque (Société générale) ou l’industrie Renault ont aussi profité de la manne boursière. Connaissant parfaitement leur groupe et étant en quelque sorte des initiés, ils ne font pourtant rien d'illégal.<br />
Il est en tout cas rassurant de constater que ces patrons sont convaincus que la Bourse gagnera la<br />
guerre contre le virus.</div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374934.972911499999995 -18.440548 57.4823645 22.868046tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-83759368964103908482020-02-26T16:29:00.005+01:002020-02-26T16:29:45.252+01:00D’anciennes gloires des Affaires étrangères ne sont pas étrangères aux affaires... <div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2>
Appâtés par de plantureuses rémunérations, beaucoup d’anciens ambassadeurs mettent leurs carnets d’adresses au service de boîtes françaises mais aussi — plus délicat — d’autres Etats. </h2>
<br />PASSER du Quai d’Orsay au privé ? Pour les éminences du ministère des Affaires étrangères, la commission de déontologie chargée de réguler le pantouflage se montre particulièrement... diplomate. Normalement, un ancien représentant de la France en Bordurie moldo-valaque devenu businessman n'a pas le droit de commercer avec ce pays pendant trois ans après la fin de ses fonctions. Mais la commission ferme souvent les yeux. Surtout, comme le montrent les exemples qui suivent, lorsque l’intéressé porte à vie le titre rare et prestigieux d’ambassadeur de France. <br /><br />Etats de services au service d’Etats <br /><br />En quarante ans de carrière, Gérard Errera, 76 ans, a enchaîné les postes prestigieux : ambassadeur au Royaume-Uni, auprès de l’Otan à Bruxelles, secrétaire général du Quai d’Orsay. En 2009, quand il annonce qu’il prend la présidence de la filiale française du fonds géant d’investissement américain Blackstone, la commission de déontologie tamponne son visa. <br /><br />Plus rare. Errera, ex-secrétaire général du Quai sous Bernard Kouchner, a accepté de siéger au comité consultatif de Huawei International. Autrement dit au service du gouvernement chinois... Voilà donc un lobbyiste supplémentaire pour le cador des télécoms, qui à tout prix tente d’imposer ses équipements 5G en France et au-delà en Europe. <br /><br />Carnet d’adresses dans la valise diplo <br /><br />Moins voyante mais très rentable, l’arrivée de Loïc Hennekinne, 79 ans, ex-ambassadeur à Rome, au sein du conseil d’administration de l’assureur italien Generali, révélée par Vincent Jauvert dans « La Face cachée du Quai d’Orsay ». <br /><br />Naguère ambassadeur en Haïti, l’ancien coordonnateur du Renseignement Didier Le Bret, 56 ans, en pince quant à lui pour l’intelligence économique. Chez ESL & Network (qui compte parmi ses clients des Etats étrangers tel le Cameroun), « il a eu accès à des informations confidentiel défense, et cette reconversion ne semble choquer personne », s’offusque un expert de l’Afrique. <br /><br />Une bonne dizaine d’ambassadeurs à la retraite se sont dotés de leurs propres structures de conseil aux entreprises. Souvent lucratives... En 2018, JDL Conseil, la boîte fondée par Jean-David Levitte, 73 ans, l’ex-sherpa de Nicolas Sarkozy, a réalisé un chiffre d’affaires de près de 1 million d’euros. Celui d’Alain Azouaou Advisors s’élève en 2017 à 1,726 million. Son fondateur, Alain Azouaou, 67 ans, ex-ambassadeur aux Emirats arabes unis, n’a pas prêché dans le désert... <br /><br />Pas plus que Bertrand Besancenot, 67 ans, qui durant neuf ans (un record) a dirigé notre représentation en Arabie Saoudite. Début 2019, il a créé la société Palmelys. Après les cheikhs, les provisions. <br /><br />Jean-Marc Simon (Côte d’ivoire), Jean de Gliniasty (Russie) et Pierre Menât (Pays-Bas) avaient déjà ouvert la voie du business. Mention spéciale à Thierry Dana, 63 ans, pionnier du rétro-pantouflage diplomatique. Directeur Asie du Quai, puis représentant personnel du président Chirac à Pékin, il lance, en 2005, TD Conseil, destiné aux boîtes françaises souhaitant s’installer en Chine. <br />Dix ans plus tard, il revient dans la carrière grâce à Laurent Fabius, oui le nomme ambassadeur au Japon. Banzai <br /><br />Visa pour les boîtes françaises <br /><br />Ambassadeur au Japon, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Chine, ex-conseiller diplomatique de Jacques Chirac, Maurice Courdault Montagne, 66 ans, rêvait d’une seconde vie. Le 19 décembre 2019, il a créé la société de conseil MGM-GO (Global Outlook). Avant d’être nommé le 20 janvier 2020 par le Gifen (syndicat professionnel des entreprises du nucléaire, dont EDF, Orano, etc. ) président du salon World Nuclear Exhibition. Il avait siégé au conseil d’administration d’EDF. Cela ferait-il de lui un éminent expert de l’atome ? <br /><br />A peine ses trois années d’ambassadeur en Inde achevées, Alexandre Ziegler, 50 ans, ex-directeur de cabinet de Laurent Fabius au Quai d’Orsay (2013-2016), s’est laissé enrôler, le 29 août 2019, comme directeur des relations institutionnelles du groupe de défense Safran. Même garde-à-vous pour Marion Paradas, 59 ans, ambassadrice en Slovénie. En 2018, elle est devenue vice-présidente du groupe d’électronique militaire Thaïes. <br /><br />Spécialisé dans le recyclage (écolo), le groupe Suez n’a pas eu de mal, en 2017, à convaincre Jacques Audibert, 59 ans, ex-sherpa de François Hollande, d’endosser le poste de secrétaire général. De son côté. Ponant, propriété de François Pinault, a offert en 2018 à Bruno Joubert (69 ans), ancien ambassadeur du Maroc et conseiller Afrique de Chirac, un titre de « senior advisor pour les questions institutionnelles et internationales ». Un an plus tôt, l’armateur de porte-conteneurs CMA CGM avait embarqué Georges Serre - 67 ans, ambassadeur au Congo, au Cameroun et en Côte d’ivoire - , pour en faire son conseiller Afrique et relations institutionnelles. Ces fins diplomates savent naviguer à vue... <br /><br />Un ambassadeur multi-passeport <br /><br />CHRONIQUEUR au « Point » et sur France Inter, ex-ambassadeur à Tel-Aviv et à New York, Gérard Araud. 66 ans (dont trente-sept au Quai d’Orsay).travaille désormais pour une entreprise de sécurité informatique israélienne. Il a été recruté en septembre 2019 par NSO Group pour - on ne rit pas -<br />protéger les libertés (Libération, 31/10/19). Or NSO est poursuivi par WhatsApp pour avoir permis l’espionnage d’activistes, de journalistes et... de diplomates. Mais ce n’est pas tout ! Araud, qui, pendant la campagne de 2017, s’était rapproché d’Emmanuel Macron, a repris du service pour le compte de Richard Attias et Associates, une entreprise en partie irriguée par des capitaux saoudiens. La boite corn et événementiel, fondé par Richard Attias et son épouse Cecilia ex Sarkozy a été chargé par le ministères des affaires étrangères de la logistique du sommet Afrique-France 2020. Lequel se tiendra en juin à Bordeaux en présence d’Emmanuel Macon et d’une cinquantaine de chefs d’Etat africains.<br />Son Excellence Gérard Araud s’y occupera-t-elle de la sécurité des relations avec la presse ou des échanges diplomatiques ? </div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.21374934.972911499999995 -18.440548 57.4823645 22.868046tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-14389217194258920642020-02-01T17:43:00.004+01:002020-02-01T17:43:34.884+01:00Infiltration des services secrets belge<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Des espions vende des renseignements<br /><br /><br />Le Comité R s’inquiète de possibles infiltrations étrangères des services secrets belges et souhaite examiner comment ces derniers sont en mesure de détecter ces infiltrations.<br /> Une vingtaine d’incidents potentiels ont été répertoriés et sont à l’analyse. Quinze se seraient produits au sein du Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), le service secret de l’armée belge. Cinq incidents concer- nent la Sûreté de l’État. <br /><br />C’est en tout cas ce qu’affirmaient samedi les quotidiens De Tijd et L’Écho, sur base d’une réunion à huis clos qui s’est tenue en décembre dernier au Parlement belge. <br />Le Comité R y a fait référence à son dossier “infiltration”. <br /><br /><h3>
Des dossiers à l’enquête </h3>
<br />Selon les deux quotidiens, le Comité R “souhaite vérifier comment nos services de renseignement gèrent la découverte d’indices permettant de supposer que certains membres de leur personnel sont peut-être sous l’emprise d’autres pays et services de renseignements”. <br /><br />La porte-parole de la Sûreté, Ingrid Van Daele, déclare “qu’en ce moment, nous n’avons connaissance d’aucun cas d’infiltration effective de la Sûreté de l’État”. <br /><br />Aucun cas nouveau d’espionnage potentiel n’est divulgué. <br /><br />Les parlementaires ont été informés du cas d’un capitaine commandant du SGRS à qui l’habilitation “Secret” a été retirée et qui a été licencié. <br /><br />Recruté en 2004, cet homme travaillait pour la division du Renseignement (Div I) du SGRS. Il travaillait aussi dans l’import-export. Il avait notamment de nombreux contacts avec la Russie, en particulier avec un oligarque. <br /><br />Un autre dossier plus délicat est sous enquête au parquet fédéral. Il concerne la mise à pied d’un major soupçonné d’avoir transmis en 2016 des informations sensibles à la Russie par l’entremise d’une femme travaillant pour les services secrets serbes. <br /></div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0Belgique50.503887 4.469935999999961547.917913 -0.69363800000003817 53.089861 9.633509999999962tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-8116238432063302762019-12-29T17:26:00.001+01:002019-12-29T17:26:18.559+01:00La France viole l’embargo de l’ONU en Libye<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<span style="color: #073763;">Alors que l’offensive des forces rebelles du général Haftar piétine, Tripoli vient de conclure un accord militaire avec la Turquie. Un rapport destiné au Conseil de sécurité de l’ONU révèle les livraisons clandestines d’armes aux belligérants et la présence sur le terrain de combattants étrangers. Une escalade susceptible de déstabiliser un peu plus la région.</span></h2>
<br />Après avoir largement contribué, depuis 2011, à armer les groupes djihadistes qui déstabilisent le Sahel, l’interminable guerre civile libyenne peut-elle maintenant menacer l’équilibre stratégique de la Méditerranée orientale ? Le risque d’une évolution aussi inquiétante est plus sérieux que jamais depuis la signature, le 27 novembre, entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU, Faiez Sarraj, d’un accord qui provoque la colère de la Grèce et agite toute la région, de Chypre à l’Égypte, en passant par Israël. <br /><br />Car cet accord sur la délimitation maritime, qui donne à Ankara l’accès à de vastes zones riches en hydrocarbures revendiquées par ses voisins, comporte aussi un volet de coopération sécuritaire qui autorise l’envoi en Libye d’une éventuelle aide militaire turque. Or le GNA, basé à Tripoli, est actuellement confronté à une offensive de l’autre pôle de pouvoir libyen, l’Armée nationale libyenne (ANL), du maréchal autoproclamé Khalifa Haftar, maître de la Cyrénaïque, à l’est du pays. Et Haftar <br />est politiquement et militairement soutenu par l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Jordanie, tous rivaux régionaux d’Ankara. <br /><br />En fait, à travers l’affrontement entre leurs partenaires libyens, c’est à une véritable guerre de basse intensité par procuration que se livrent d’une part la Turquie et le Qatar, alliés du GNA, et d’autre part l’Égypte, les Émirats et la Jordanie, alliés du « maréchal » de Benghazi. Une guerre qu’ils entretiennent, depuis des années, par leurs livraisons d’armes, leurs envois de « conseillers », leur aide financière, leur appui diplomatique et parfois l’intervention directe de leur aviation. Le tout en violation, jusqu’à ce jour impunie, de l’embargo sur les livraisons d’armes décidé par les Nations unies en février 2011. <br /><br />C’est ce que dévoile un rapport remis le 9 décembre au Conseil de sécurité (y accéder ici) par un groupe d’experts chargés d’observer le développement du conflit sur le terrain, en particulier depuis le lancement de l’offensive de Haftar contre Tripoli, le 4 avril 2019. Composé de deux spécialistes des armes, deux spécialistes des groupes armés, un expert en transports, notamment maritimes, et un expert dans le domaine financier, ce groupe a livré un document de 376 pages, dont Mediapart a obtenu une copie, qui contient une analyse détaillée du conflit en cours et une enquête tout aussi précise sur les très nombreuses violations de l’embargo sur les armes et sur les responsables – États, entreprises, personnes – de ces violations. <br /><br />Enseignement majeur de ce rapport : les deux pôles de pouvoir en Libye – le gouvernement de Tripoli, adoubé par la communauté internationale, comme les forces de Haftar, à Benghazi, en rébellion ouverte contre le premier – ont reçu, au moins jusqu’à l’été dernier, des livraisons clandestines d’armes, de munitions et de matériels militaires, et ont, aujourd’hui encore, recours au renfort de mercenaires étrangers, en violation de l’embargo de l’ONU. Le constat avait déjà été dressé, au fil des ans, par les médias, mais il est ici confirmé et documenté par les experts de l’ONU, qui s’appuient sur des témoignages directs et sur de nombreux documents comptables et photographiques. <br /><br />Toutefois, le rapport ne mentionne pas l’aide apportée par certains États, l’Égypte, la Russie ou la France, à Haftar. Sous la forme d’envois d’éléments des Forces spéciales ou de la DGSE, Paris a activement contribué au renseignement tactique et à la formation des combattants de l’ANL. Cette aide, a priori contradictoire avec la reconnaissance officielle du GNA par Paris, s’explique, selon la DGSE et le Quai d’Orsay, par la nécessité de s’appuyer en Libye sur la force militaire la plus crédible pour lutter contre le djihadisme. C’est-à- dire l’armée du pouvoir de Benghazi. <br /><br />Deuxième enseignement du rapport : l’attitude du pouvoir de Tripoli et de celui de Benghazi face à l’embargo des Nations unies jette plus qu’un doute sur la sincérité de leur engagement en faveur de la paix, en réponse aux démarches engagées depuis des années pour rechercher une solution politique négociée au conflit par l’envoyé spécial de l’ONU, l’universitaire libanais Ghassan Salamé. <br /><br />Troisième enseignement d’importance : même si, selon le rapport, les « capacités militaires des deux camps ont été en apparence renforcées par l’apport de combattants étrangers, l’impact de ces renforts sur le déroulement du conflit a été limité. Les opérations ont été dominées par le recours à des munitions guidées de précision tirées par des avions sans pilotes, ce qui a, dans une certaine mesure, limité les dommages collatéraux que l’on peut redouter dans un tel conflit ». Dans ces conditions, relèvent également les experts de l’ONU, « les pertes parmi les combattants et les civils demeurent faibles. Le conflit continue de poser des menaces locales aux civils libyens, forcés à fuir par les combats ou victimes de l’utilisation comme armes ou de l’exploitation financière des institutions vitales de l’État, comme la distribution de l’eau, de l’électricité ou des carburants ». <br /><br />Le rapport ne cite aucun bilan des pertes humaines depuis le début de l’offensive de Haftar contre l’ouest du pays mais d’autres sources de l’ONU évaluent à un millier de morts et plus de 140 000 déplacés le nombre des victimes, civiles et militaires, recensées depuis huit mois. On est loin, en effet, des massacres syriens ou yéménites. <br /><br />Quatrième constat important des experts : les opérations militaires des forces du GNA et de l’armée de Haftar, ainsi que les frappes des forces du commandement américain antiterroriste en Afrique (AFRICOM), continuent à affaiblir les structures organisationnelles des groupes d’Al-Qaïda ou de ce qui reste de Daech, et réduisent au moins temporairement leurs capacités opérationnelles en Libye. Mais, selon le rapport, des cellules dormantes de Daech existent toujours à Tripoli, Misrata, et des groupes autonomes sont signalés à Sebha, Murzuk et Al Qatrum, au sud du pays, alors que le quartier général local de l’organisation semble toujours être dans la région de Bani Walid, à 150 km au sud-est de Tripoli. <br /><br />Les experts relèvent que le 6 juillet 2019, la branche médias de Daech a diffusé une vidéo du chef de l’organisation en Libye, Mahmoud Massoud al-Barassi, également connu comme Abou Moussab Allibi, dans laquelle il affirmait que la Libye était devenue l’un des principaux axes des futures opérations, destinées à compenser la perte des territoires et de l’influence en Syrie. Selon le document, « Daech finance actuellement ses activités dans le pays par le vol, les enlèvements contre rançon, l’extorsion, la contrebande. La taxation des réseaux de trafic d’êtres humains demeure l’une des ressources majeures de l’organisation en Libye ». <br /><br /><h4>
Comment le « Aisling » est devenu le « Karama » </h4>
<br />« L’offensive militaire sur Tripoli par l’ANL de Khalifa Haftar et le conflit qui a suivi ont paralysé le processus politique national, interrompu les réformes, et contribué à l’instabilité générale dans l’ensemble du pays, constatent les auteurs du rapport. Des groupes armés disparates, certains jusque-là en conflit les uns avec les autres, se sont unis pour s’allier soit avec le GNA, soit avec Haftar. Cette nouvelle phase d’instabilité, combinée avec les intérêts de certains acteurs, étatiques ou non, a amplifié le conflit par procuration qui a pris forme après 2011. [...] Toutes les parties en conflit ont reçu des armes et des équipements militaires, un soutien technique, et l’aide de combattants non libyens en violation de l’embargo sur les armes. La Jordanie, la Turquie et les Émirats arabes unis ont régulièrement, et parfois de manière flagrante, fourni des armes en faisant peu d’efforts pour dissimuler la source des livraisons. » <br /><br />C’est le moins que l’on puisse dire à la lecture du rapport et de ses quelque 300 pages d’annexes documentaires. Si, selon le New York Times, la Russie, après quatre ans de soutien financier et diplomatique discret à Haftar, a déployé à bas bruit, l’automne dernier, 200 mercenaires, dont plusieurs équipes de tireurs d’élite appartenant au « Groupe Wagner », une entreprise de mercenariat privée proche du Kremlin, c’est une forme d’aide beaucoup plus ouverte, voire revendiquée qu’apportent Amman et Abou Dabi à Haftar, et Ankara au GNA. <br /><br />Même si leurs livraisons utilisent des bateaux ou des avions gros porteurs enregistrés en Moldavie, au Kazakhstan ou en Ukraine, et suivent parfois des parcours zigzagants avant d’atteindre la Libye, ce sont des armes ou des équipements militaires qu’ils produisent ou qu’ils utilisent dans leurs propres armées qu’ils fournissent la plupart du temps. Ce qui simplifie grandement, selon les experts de l’ONU, l’identification des responsabilités. <br /><br />Il en va ainsi des dizaines de drones de combat Bayraktar, produits en Turquie, livrés en pièces détachées à Tripoli par trois navettes d’avions cargos entre mai et août 2019. Les puissants drones Wing Loong, équipés de missiles air-sol Blue Arrow fournis par les Émirats à Haftar, ne sont pas fabriqués dans le Golfe, mais tous les répertoires d’équipements militaires indiquent qu’Abou Dabi en a constitué un stock considérable dans lequel on puise pour soutenir l’allié libyen. Compte tenu de leurs caractéristiques de vol et de leurs aptitudes militaires – ils peuvent emporter plus de huit fois la charge en munition d’un Bayraktar –, ils constituent un atout considérable entre les mains de Haftar, même si, selon le rapport, ses forces en ont déjà perdu deux sur huit. <br /><br />Pour les blindés à roues, de tous les types, du véhicule de patrouille légèrement protégé au transport de troupes blindé, dont les combattants libyens sont très demandeurs pour remplacer leurs rustiques 4X4 Toyota équipés de mitrailleuses, de canons sans recul ou de lance-missiles antichars, l’identification des sources est encore plus simple : les 14 types de blindés légers qui équipent aujourd’hui les deux pôles de pouvoir sont produits soit en Turquie, comme la cinquantaine de Kirpi débarqués en mai 2019 à Tripoli, soit en Jordanie ou aux Émirats, comme la quasi-totalité de ceux fournis à Haftar. <br /><br />La transaction la plus complexe et financièrement la plus déroutante découverte par les experts concerne le transfert d’un patrouilleur maritime irlandais, le Aisling, sorti des chantiers de Cork en 1979, retiré du service en 2016 et intégré à la force navale de Haftar sous le nom de Karama (« Dignité ») en mai 2018. Entre-temps, le navire a été vendu pour 150 000 euros à une firme néerlando- seychelloise et immatriculé à Belize, cédé pour le triple de ce prix à une firme émiratie, immatriculé au Panama comme « yacht de plaisance », puis revendu à une firme de Benghazi pour 1,5 million de dollars. Après quoi, il a été réarmé des deux canons de 20 mm et du canon de 40 mm qui l’équipaient sous pavillon irlandais, comme le prouve une photo prise à Ras Lanouf en avril 2019, qui figure dans le rapport. Mais les investigations des experts n’ont pas permis de découvrir les raisons de l’augmentation extravagante du prix du navire. Ni d’en identifier les bénéficiaires. <br /><br />On le sait aujourd’hui, la vaste offensive contre Tripoli d’avril dernier pour laquelle Haftar avait demandé et obtenu la majeure partie des armements recensés dans le rapport et qui avait, en réponse, provoqué une intensification des livraisons turques au GNA, s’est enlisée dans les sables. Les forces de Benghazi ont bien enclenché, comme prévu, l’encerclement de la ville par le sud et l’ouest et investi quelques positions indispensables au lancement d’un assaut, mais elles ont dû renoncer à aller au-delà. <br /><br />Selon les experts de l’ONU, la tentative d’arracher Tripoli au déploiement de groupes armés locaux qui protégeaient la ville a échoué car les accords conclus par Haftar avec certains de ces groupes n’ont pas tenu. Nombre de ces groupes ont au contraire fait cause commune avec les puissantes milices de Misrata, alliées au GNA. Le conflit s’est immobilisé sur la ligne de front du moment, à une centaine de kilomètres au sud-est de Tripoli, et lorsque les forces du GNA ont contre- attaqué et repris fin juin la ville stratégique de Gharyan, la crédibilité stratégique de Haftar a été durablement affectée. <br /><br />Pourtant, en vue de cette offensive, le maître de la Cyrénaïque avait singulièrement renforcé sa « légion étrangère », ainsi que le montre le rapport. Face au GNA qui avait obtenu le renfort de 100 Soudanais et de plus de 700 Tchadiens, appartenant à des groupes armés hostiles aux régimes de Khartoum et N’Djamena, il avait mobilisé 700 Tchadiens et plus de 2 000 Soudanais. La moitié du contingent soudanais appartenait à la redoutable Force de soutien rapide (RSF), unité de répression détestée sous l’ancien régime et aujourd’hui ralliée comme son chef, Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemeti, au nouveau pouvoir dont il est devenu l’homme fort. <br /><br />Selon les investigateurs de l’ONU, le recrutement de ces 1 000 combattants soudanais a eu lieu en application d’un contrat conclu entre Hemeti et Ari Ben- Menashe, le président israélo-canadien de la société de lobbying Dickens & Madson, basée à Montréal. Aux termes de ce contrat, dont le texte intégral figure dans les annexes du rapport, Dickens & Madson s’engage en effet à « s’efforcer d’obtenir du commandement militaire dans l’est de la Libye [c’est-à-dire de Haftar – ndlr] des fonds pour le Conseil de transition soudanais en échange d’une aide militaire » aux forces de l’ANL. <br /><br />Malgré ces renforts en combattants et les livraisons continues d’armements et de munitions modernes, en violation toujours impunie de l’embargo de l’ONU, aucun des deux pôles de pouvoir, le rapport le confirme, n’a aujourd’hui « la capacité militaire de prendre l’avantage ». La situation se résume donc, pour l’heure, à un face-à-face entre les forces des deux camps le long de la ligne de front, sur fond d’alliances ou de rivalités changeantes parmi les 30 milices ou groupes armés recensés par les experts dans l’orbite du GNA et les 46 milices ou groupes armés qui gravitent autour de Haftar. <br /><br />Comment briser ce statu quo stratégique ? En demandant aux alliés et protecteurs étrangers une intervention militaire directe ? Haftar l’a déjà fait. En 2017, comme l’a révélé Mediapart, des Rafale vendus par la France à l’Égypte ont bombardé les localités libyennes de Derna et Houn, en soutien aux forces de l’ANL. Et en juillet dernier, le rapport le révèle, des Mirage 2000 livrés par Paris aux Émirats arabes unis ont bombardé un camp militaire du GNA, à Tadjoura, après avoir décollé d’Al Khadim et Jufra, deux bases en territoire tenu par les forces de Benghazi. <br /><br />Après la signature de l’accord de coopération sécuritaire entre Tripoli et Ankara, une telle initiative pourrait fournir à Erdogan le prétexte pour intervenir directement en Libye, comme il en a récemment brandi la menace. Alors que Haftar continue d’annoncer le lancement prochain de la « bataille décisive », il est manifestement temps pour les alliés des deux camps de mesurer les périls qu’une escalade de la guerre en Libye ferait courir à toute la région. Paris, Berlin et Rome viennent de lancer un appel à « toutes les parties libyennes et internationales à cesser toute action militaire [...] et à reprendre un processus de négociation crédible mené par les Nations unies ». Reste à savoir si la livraison continue et impunie aux belligérants d’armes et de munitions est le meilleur moyen de les inciter à négocier... <br /></div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-61921428787285475022019-11-05T16:19:00.002+01:002019-11-06T09:32:31.712+01:00Coopération judiciaire et policière entre le Kazakhstan et la Belgique<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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La justice belge participe à la chasse aux opposants sur le sol belge</h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_emMe43JLz-bgouOtoVFbjlHr4pFqkiGT7EcSjv8bq-_EdGU5vymAuA5qGWJqKTNYw_hkSLB4Tqj3A01VoK0sVSv1GVIw75A5qL7RFJ7Sf3MZE_XUzcN19teGTfsqOFYOUIfI9VL2w05e/s1600/kazakhstan.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Kazakstan" border="0" data-original-height="640" data-original-width="1280" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_emMe43JLz-bgouOtoVFbjlHr4pFqkiGT7EcSjv8bq-_EdGU5vymAuA5qGWJqKTNYw_hkSLB4Tqj3A01VoK0sVSv1GVIw75A5qL7RFJ7Sf3MZE_XUzcN19teGTfsqOFYOUIfI9VL2w05e/s400/kazakhstan.jpg" title="Kazakstan" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'avocate Bota à du fuire la dictature du kazakhstan</td></tr>
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La Belgique a accepté une demande de coopération judiciaire de la part du Kazakhstan visant la réfugiée politique Bota Jardemalie, dont l’habitation a été perquisitionnée en présence vrai- semblablement de deux agents secret kazakhs.<br />
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Plusieurs questions se posent: la Belgique doit-elle donner droit à des demandes émanant d’une dictature comme le Kazakhstan? Que faisaient exactement des agents secret (vraisemblablement kazakhs) au cours de la perquisition ? Enfin, la Belgique est-elle aujourd’hui en mesure de protéger ses réfugiés politiques? Notre pays a le devoir d’accorder l’asile politique aux militants des droits de l’Homme, puis d’en assurer la protection ».<br />
La protection des réfugiés politiques séjournant sur notre territoire, celle aussi de la participation d’agents étrangers à une perquisition réalisée par des services policiers belges ».<br />
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« La Belgique se doit de protéger les réfugiés politiques présents sur son territoire et non de les livrer aux autorités qu’ils fuient ! La justice peut d’ailleurs refuser l’entraide judiciaire pour toute infraction qu’elle considère comme une infraction politique, d’autant que le Parlement européen<br />
demande au Kazakhstan de cesser le harcèlement de ses opposants politiques à l’étranger ! » <br />
<br />
«Effrayant!» <br />
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Cette histoire est hallucinante !, La coopération de nos services de police judiciaire avec les services secret kazakhe à l’encontre d’une avocate qui a obtenu l’asile politique – justement en raison des menaces graves qui pèsent sur sa sécurité de la part de la dictature kazakhe, c’est effrayant ! » Cette perquisition se déroule en l’absence de Me Jadermalie et des informations confidentielles ont été consultées et/ou copiées par les policiers kazakhs. Cette avocate serait accusée de corruption... par un régime tristement célèbre pour son “Kazakhgate” (la corruption de responsables politiques français et belges par l’entourage du président Nazarbaiev). » Membre de la commission de suivi des Comités P et R, chargé du contrôle de nos services de police, Georges Dallemagne promet de demander « toute la lumière sur cette lamentable affaire ». <br />
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<a href="https://parismatch.be/actualites/politique/332927/lincroyable-traque-dune-dissendente-kazakhe-exilee-en-belgique">https://parismatch.be/actualites/politique/332927/lincroyable-traque-dune-dissendente-kazakhe-exilee-en-belgique</a><br />
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<span style="color: #073763;">Eric M. s’estime victime d’une cabale destinée à l’empêcher de prendre la tête du Collège européen du renseignement et attaque l’Etat en justice.</span></h2>
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De mémoire de vieux routier du tribunal administratif de Paris, on n’avait jamais vu une affaire pareille. Le responsable des affaires internationales et de la prospective de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) de 2003 à 2018 attaque l’Etat pour récupérer son habilitation « très secret défense », le plus haut niveau de confidentialité. Elle lui a été retirée après son départ brutal, le 29 mars, de la DGSI. Ce jour là, après l’avoir interrogé pendant cinq heures, l’inspection interne lui demande de quitter les lieux sur le champ. Elle le soupçonne d’avoir été approché par le Mossad et la CIA. L’intéressé, Eric M., dément et dénonce une cabale destinée à faire obstacle à sa nomination à la tête du Collège européen du renseignement. <br />
<br />
La procédure écrite de la justice administrative a beau être très juridique, les mémoires produits par chacune des parties, le 15 octobre, laissent voir la violence de la rupture. Normalien, agrégé d’histoire, Eric M. a été détaché, en 2002, du ministère de l’éducation nationale à la direction du renseignement militaire (DRM) avant d’intégrer, brièvement, le cabinet de la ministre de la défense, Michèle AlliotMarie. Sa carrière dans le renseignement débute réellement le 7 juillet 2003, lors que Pierre de Bousquet de Florian, alors directeur de la direction de la surveillance du territoire (DST, exDGSI), lui demande d’être son conseiller aux relations avec les services partenaires et aux questions de prospective. Peu ou prou, il occupera les mêmes fonctions auprès des quatre successeurs de M. de Bousquet.<br />
<br />
Son habilitation « très secret défense » est renouvelée en 2008 et en 2012. Elle arrivait à échéance le 29 juin 2017. L’enquête diligentée par la DGSI pour un renouvellement conduit à un refus qui lui est notifié le 12 avril 2018. Pour expliquer cette décision, le mémoire en défense présenté par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), pour le compte du premier ministre, assure qu’Eric M. « est à l’origine de graves manquements à la sécurité ». Il aurait « entretenu des relations avec un ressortissant étranger en lien avec les services de renseignement de son pays sans aviser son service». Il a, dit le SGDSN, communiqué avec cette personne au moyen « d’une adresse mail non déclarée et l’a sollicité pour ob tenir son appui dans le cadre d’une candidature à un poste » à l’OTAN. Enfin, il a « utilisé un boîtier de téléphone personnel fourni par l’une de ses connaissances pour y insérer sa puce professionnelle et s’est connecté à Internet », ce qui contrevenait aux règles de la DGSI. <br />
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<b>« Contact épisodique » </b><br />
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Dans sa réponse, l’avocat d’Eric M. tente de démontrer le caractère infondé de ces accusations. Le ressortissant étranger serait Jonathan Paris, un consultant américain en relations internationales vivant à Londres, rencontré il y a quinze ans dans un colloque, alors que son client était à la DRM. Il ne s’agirait que d’« un contact épisodique », venu dîner chez lui à deux reprises. Jonathan Paris aurait lui même proposé son soutien à sa candidature au poste de chef de l’unité de production de renseignement de l’OTAN, car il connaissait le secrétaire général adjoint de l’organisation. Enfin,<br />
l’utilisation d’un mail non déclaré pour échanger avec M. Paris ne serait qu’« une circonstance fortuite ». Eric M. reconnaît une seule infraction : avoir mis sa puce professionnelle dans un iPhone non sécurisé qui n’était pas à son nom, « comme le font de nombreux cadres de la DGSI », écrit il dans son mémoire. <br />
<br />
Pour expliquer sa chute brutale, Eric M. a invité le tribunal administratif à envisager une autre hypothèse. Alors même que la DGSI étudiait le renouvellement de son habilitation, il était sollicité par M. de Bousquet, devenu coordonnateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste, pour animer le futur Collège du renseignement en Europe voulu par Emmanuel Macron. Au terme d’une première réunion, le 23 février 2018, à l’Elysée, M. de Bousquet s’inquiète d’une note de<br />
la DGSI à son sujet, comme l’avait indiqué Le Point, début juillet. <br />
<br />
Membre du service de protection de la communauté juive (SPCJ), Eric M. assure, avec d’autres parents, la surveillance de l’école de ses enfants. Cette activité ainsi que la pratique du krav maga constituaient, selon la DGSI, une vulnérabilité, notamment auprès des services secrets israéliens du Mossad. Rassuré, M. de Bousquet aurait écarté ces soupçons. Le 29 mars 2018, Eric M. est, cette fois ci, convoqué par l’inspection interne de la DGSI. C’est la fin de sa carrière dans le renseignement. Pour lui, cette manœuvre qu’il juge déloyale n’avait qu’un seul but : lui barrer la route du Collège du renseignement en Europe et affaiblir cette structure supranationale. Le tribunal doit rendre sa décision jeudi 24 octobre. <br />
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-64160270494471538792019-09-21T21:48:00.000+02:002019-09-21T21:48:41.029+02:00Les États-Unis arment le Moyen-Orient<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="color: #0c343d;">La France, elle, déjà troisième exportateur mondial d’armes, en vend globalement de plus en plus.</span></h2>
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<span style="font-family: 'National'; font-size: 13.000000pt; font-weight: 700;"><br /></span>
<span style="font-family: 'National'; font-size: 13.000000pt; font-weight: 700;">Top 5 des pays exportateurs d’armes</span><br />
<span style="font-family: 'National'; font-size: 11.000000pt;">Volume en TIV et régions de destination (cumul de 2014 à 2018)
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuKtXSf3PX1FveL2NrsnRlNeybn9efxYe-Cb9zwNAhCOsjaBmNtcT3UXYRq0FG-rnZSne7tUH5kN2YDOnCapk8711SB5SZKg-1xUqB853A-_H-i7rpWVxW2yBOidfpu14YEGtBurYYQP2q/s1600/armes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="exportateurs d’armes" border="0" data-original-height="1308" data-original-width="1600" height="522" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuKtXSf3PX1FveL2NrsnRlNeybn9efxYe-Cb9zwNAhCOsjaBmNtcT3UXYRq0FG-rnZSne7tUH5kN2YDOnCapk8711SB5SZKg-1xUqB853A-_H-i7rpWVxW2yBOidfpu14YEGtBurYYQP2q/s640/armes.jpg" title="exportateurs d’armes" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: National; font-size: 17.3333px; font-weight: 700; text-align: start;">exportateurs d’armes</span></td></tr>
</tbody></table>
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-64872806994136096552019-09-19T22:40:00.000+02:002019-09-19T22:40:11.720+02:00La CIA a eu pendant dix ans une taupe au Kremlin<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="color: #073763;">Cet agent, ex-filtré en 2017, a fourni aux Américains des informations émanant directement du bureau de Poutine.</span></h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihXBPbGjVZarPcpyQ94fEZyM9ab-w1cUdioA0gLVW4QqL0k9nb7QginjSwsr8qKAgoQRit4fYSPFn1NOiEPIbg7W258Fl6auE4TMHkFuxDJPZsvt9Q29Im2auuhFk_jhWDXH7HugBR6Iyr/s1600/cia.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="CIA" border="0" data-original-height="580" data-original-width="1280" height="290" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihXBPbGjVZarPcpyQ94fEZyM9ab-w1cUdioA0gLVW4QqL0k9nb7QginjSwsr8qKAgoQRit4fYSPFn1NOiEPIbg7W258Fl6auE4TMHkFuxDJPZsvt9Q29Im2auuhFk_jhWDXH7HugBR6Iyr/s640/cia.jpg" title="CIA" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La maison de l'espion Russe</td></tr>
</tbody></table>
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Pendant plus de dix ans, un espion de la CIA infiltré au plus haut niveau de l’État russe a fourni aux Américains des informations émanant directement du bureau de Vladimir Poutine. Cette affaire d’espionnage, tout droit sortie de la guerre froide, a éclaté lundi, lorsque CNN a révélé que les services secrets américains avaient exfiltré clandestinement en 2017 l’un de leurs agents en Russie, par crainte d’une indiscrétion de Donald Trump. La chaîne américaine ne mentionne pas le nom de l’espion. Mais, de façon inhabituelle, les médias russes ont dévoilé presque aussitôt le nom du transfuge. <br />
<br />
L’espion s’appelle Oleg Smolenkov. Comme les meilleures taupes, ce diplomate aurait été recruté au début de sa carrière, vraisemblablement entre 2006 et 2008, alors qu’il occupe le poste de deuxième secrétaire de l’ambassade de Russie à Washington. L’ambassadeur de l’époque, Youri Ouchakov, en poste pendant dix ans dans la capitale américaine, est l’un des poids lourds de la diplomatie russe. Appréciant Oleg Smolenkov, il l’entraîne dans son sillage lorsqu’il rentre à Moscou. Spécialiste des États-Unis, Ouchakov devient en 2008 conseiller pour les affaires étrangères de Vladimir Poutine, alors premier ministre. Il conserve son poste quand Poutine redevient président, en 2012. Bras droit et principal collaborateur d’Ouchakov, Smolenkov s’installe avec lui au Kremlin, où il a accès aux rapports secrets destinés à Poutine, notamment ceux des services de renseignement russes, le FSB. <br />
<br />
La présence d’un agent au cœur du pouvoir russe est d’autant plus précieuse pour les Américains que Vladimir Poutine, lui-même ancien agent de renseignement passé par l’école du KGB, est plus prudent que la plupart des chefs d’État. Ses communications sont particulièrement difficiles à intercepter. Il utilise des téléphones filaires, se méfie d’Internet, et reçoit ses rapports par écrit, apportés dans des dossiers de cuir. <br />
<br />
Smolenkov, qui a accès au bureau de Poutine, aurait ainsi pu photographier des documents confidentiels destinés au président russe. Alors que les relations entre la Russie et les États-Unis se tendent sur la scène internationale, de l’Ukraine à la Syrie, il devient rapidement l’une des principales sources d’in formation des Américains sur les intentions de Moscou. La méfiance entre les deux pays atteint un point culminant en 2016, lorsque la CIA soupçonne la Russie d’ingérence dans la campagne présidentielle américaine. D’après le New York Times, les renseignements fournis par Smolenkov permettent d’établir avec certitude que l’opération a été décidée et dirigée par Poutine lui-même. <br />
<br />
Dans l’univers du renseignement, une taupe court trois risques ; celui, peu fréquent, d’être pris en flagrant délit ; celui d’être démasqué par un agent infiltré dans son propre camp ; ou celui d’être victime d’une indiscrétion, générale ment la divulgation d’informations permettant de remonter jusqu’à leur source. Pour éviter ce risque, la CIA remet séparément au président Obama les rapports de Smolenkov, au lieu de les intégrer à la synthèse quotidienne du renseignement. <br />
<br />
Mais cette précaution devient soudain inutile avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2017. La CIA s’inquiète très vite de la légèreté avec laquelle le nouveau président traite les informations confidentielles, ainsi que de ses rapports cordiaux avec Vladimir Poutine et les Russes. En mai de la même année, lorsqu’il reçoit à la Maison-Blanche le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l’ambassadeur de Russie à Washington, Trump mentionne dans la discussion des informations ultrasecrètes sur l’État islamique en Syrie, pourtant classifiées au point de n’être même pas partagées avec les pays alliés. Pour Smolenkov, le danger vient dorénavant du plus haut ni veau de l’appareil d’État américain. La CIA juge que le risque est trop grand devoir son agent involontairement démasqué par le président. La décision est prise de l’exfiltrer. <br />
<br />
<div>
Smolenkov refuse d’abord, faisant craindre aux Américains qu’ils sont victimes d’un agent double. Mais à la deuxième proposition, il accepte de quitter la Russie. En juin 2017, Oleg Smolenkov, sa femme, Antonina, et leurs trois enfants partent en vacances au Monténégro. Ils disparaissent sans<br />
laisser de traces. Du jour au lendemain, leurs comptes sur les réseaux sociaux deviennent muets. La Russie ouvre une enquête pour meurtre, avant de refermer le dossier faute d’éléments. Pendant deux ans, les Smolenkov semblent s’être volatilisés.<br />
<br />
La suite est plus étrange. Aussitôt après les révélations de CNN, son nom est rendu public par le quotidien russe Kommersant. Après une rapide recherche, des journalistes américains découvrent qu’un certain Oleg Smolenkov vit avec sa femme et ses enfants dans une maison cossue à Stafford, en Virginie. Sur les lieux, les journalistes sont accueillis par des agents du gouvernement américain en civil. Selon les voisins, la famille a disparu précipitamment dès lundi soir, laissant des vêtements et des jouets d’enfants traîner dans le jardin. <br />
<br />
Comme souvent dans les affaires d’espionnage, les sources sont anonymes et beaucoup d’informations invérifiables. Beaucoup de questions demeurent. En particulier celle de savoir pourquoi, s’il a bien été exfiltré par la CIA, Smolenkov vivait sous sa véritable identité, à une heure de voiture de Washington, localisable en quelques minutes via Internet. </div>
Ou bien la raison pour laquelle sa défection a été rendue publique deux ans après les faits, par l’une des plus grandes chaînes d’information américaines.Mais les démentis énergiques des protagonistes semblent indiquer la véracité d’une bonne partir de l’histoire de Smolenkov. Du côté américain, la CIA a aussitôt exclu avoir pu prendre la décision d’exfiltrer un espion sur la base d’un manque de confiance à l’égard du président des États-Unis. « Cette histoire est factuellement fausse », a commenté Mike Pompeo, l’actuel secrétaire d’État américain, qui fut le directeur de la CIA à l’époque des faits. Du côté russe, les officiels se sont empressés de minimiser le rôle de Smolenkov. Le porte-parole du Kremlin, Dimi tri Peskov, a confirmé que l’espion avait bien travaillé au sein de l’administration présidentielle, mais démenti que ça été « au plus haut niveau », c’est-à-dire à un poste dont les titulaires sont nommés par le président et qui ont directement accès à lui. Il a ajouté, sans préciser la date, que Smolenkov avait été démis de ses fonctions dans l’administration présidentielle. « Toutes ces spéculations dans les médias américains, selon les quelles quelqu'un aurait exfiltré quelqu'un et ainsi de suite, relèvent du romanà sensation, a dit Peskov. Nous les leur laissons... Le contre-espionnage russe fonctionne parfaitement.</div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-37982771593716587842019-09-16T11:50:00.000+02:002019-09-16T11:50:04.750+02:00Le Timor oriental, un territoire convoité<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="color: #0c343d;">La situation stratégique et les richesses en pétrole et en gaz de cette moitié d’île de l’Asie du Sud-Est suscitent l’appétit des puissances indonésienne, australienne et chinoise.</span></h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTobhF76kTAOzew8lMcmZdzuOSqXMhw032XvFjiOGiwaCunf3mEJ9WRZqzGZGnehInMxO3df_hirwVVXy9g-Elgfa8Lwcv2vVlDr3TAZf4pnJw9d5ja-a7KBm1HysmCUT1mFceSy9_1Kty/s1600/2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Timor oriental" border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1088" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTobhF76kTAOzew8lMcmZdzuOSqXMhw032XvFjiOGiwaCunf3mEJ9WRZqzGZGnehInMxO3df_hirwVVXy9g-Elgfa8Lwcv2vVlDr3TAZf4pnJw9d5ja-a7KBm1HysmCUT1mFceSy9_1Kty/s640/2.jpg" title="Timor oriental" width="435" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Timor oriental</td></tr>
</tbody></table>
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-78927289753896747892019-09-15T04:00:00.000+02:002019-09-15T04:00:02.616+02:00Le futur commissaire européen a la justice impliquée dans des affaires de corruption et de blanchiment<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="p1">
<div class="p1">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="color: #073763;">Le parquet belge enquête sur des allégations de corruption visant Didier Reynders. Une information judiciaire a été ouverte à la suite de l’audition d’un ex-agent de la Sûreté de l’État. Il a fallu a cet agent quitté le service pour dénoncer les faits a la justice alors que durant des années par la sûreté de l'état était bel et bien au courant des affaires de corruption impliquant le futur commissaire européen a la justice.</span></h2>
</div>
<div class="p2">
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<div style="margin: 0px;">
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</style>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoOjL3GAlKOV9_lgmHrLOapKP_q1MAGoT3HHEIdoChQTdNKGQp3Qj75PH-IA4brodq672vIU0FpzDXvc1Djs2rE_x5C6ZThyphenhyphenmNx43gVT0AVeK1bPfKdNrjYb_B4SNGKy9b_nCNExF-8QO2/s1600/Didier_Reynders.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Didier Reynders" border="0" data-original-height="483" data-original-width="346" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoOjL3GAlKOV9_lgmHrLOapKP_q1MAGoT3HHEIdoChQTdNKGQp3Qj75PH-IA4brodq672vIU0FpzDXvc1Djs2rE_x5C6ZThyphenhyphenmNx43gVT0AVeK1bPfKdNrjYb_B4SNGKy9b_nCNExF-8QO2/s400/Didier_Reynders.jpg" title="Didier Reynders" width="286" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: small; text-align: left;">Didier Reynders devra notamment accompagner l'installation du nouveau parquet européen anticorruption, développer la coopération judiciaire et renforcer l'État de droit dans les pays de l'Union.</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
La Justice mène une enquête visant le vice- Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders (MR), comme nous l’a confirmé le parquet de Bruxelles. L’information judiciaire a été ouverte après qu’un ancien agent secret de la Sûreté de l’État s’est rendu, en avril der- nier, à la police judiciaire fédérale pour lui communiquer une série d’allégations de corruption et de blanchiment à l’encontre de Didier Reynders. Les accusations étaient dirigées également contre un fidèle de Reynders, qui était encore à l’époque conseiller à son cabinet. <br />
<br />
Le parquet de Bruxelles se refuse à préciser les actes judiciaires qu’il a déjà entrepris ces derniers mois dans le cadre de ce dossier, mais déclare «que l’enquête suit son cours» et que aucun devoir d'instruction n'a été accompli encore aujourd'hui. Au terme de l’enquête préliminaire, le parquet devra décider si les indices contre Reynders sont suffisants et si le dossier doit être transmis ou non au parquet général de Bruxelles, compte tenu de la qualité de ministre de Reynders. <br />
<br />
Notre rédaction a pu consulter le procès-verbal établi par la police au sujet de l’audition de l’ex-agent de la Sûreté de l’État. On y lit que l’homme en question a travaillé du 1er mars 2007 au 1er mars 2018 pour le service de renseignements et de sécurité du pays, principalement au sein de sa section économique. Dans le cadre de sa fonction, l’ancien agent secret prétend avoir pris connaissance, grâce à ses informateurs et ses propres investigations, de différentes pratiques de corruption et de blanchiment. <br />
<br />
Dans son audition, l’ex-agent de la Sûreté de l’État pointe une série de marchés publics et d’achats de l’État, tels que la construction de l’ambassade belge à Kinshasa, pour lesquels des pots-de-vin ont été versés, selon lui. Dans sa déposition, il cite également des corrupteurs, comme des marchands d’armes, et un candidat à l’élection présidentielle congolaise. Pour chaque accusation, l’ancien agent secret donne également les noms d’autres personnes et entreprises impliquées. <br />
<br />
Lors de son audition, l’ex-agent de la Sûreté de l’État a décrit les méthodes que Reynders et son homme de confiance auraient utilisées pour recevoir de l’argent et le blanchir. Il y est question notamment de vente à des prix surfaits d’œuvres d’art et d’antiquités sans grande valeur. L’ancien agent secret prétend qu’un antiquaire impliqué dans ce blanchiment lui aurait déjà fait des confidences à ce sujet. Parmi les autres méthodes citées, épinglons aussi des transactions immobilières. Le conseiller de Reynders serait devenu ainsi le propriétaire de nombreux logements, un patrimoine impossible à justifier sur la base de ses revenus officiels. <br />
<br />
Autre voie de blanchiment pointée par l’ex-agent de la Sûreté de l’État: des transactions passant par des sociétés-écrans dans des paradis fiscaux. Dans son audition, il cite le nom d’un Néerlandais qui y aurait contribué via des sociétés offshore et celui d’un haut fonctionnaire qui pourrait en dire plus à ce sujet à la Justice. <br />
<br />
Seuls le parquet de Bruxelles et les inspecteurs de police peuvent à présent établir la véracité des déclarations (détaillées) de l’ancien agent secret. <br />
<br />
<h3>
Rapports secrets </h3>
<br />
Notre rédaction a pu consulter cependant cinq rapports secrets que l’ex-agent de la Sûreté de l’État a rédigés durant ses années de fonction. Ces notes, enregistrées dans la banque de données de l’organe de renseignements de l’État, remontent déjà aux années 2009, 2010 et 2011. Elles confirment en tout cas que l’ancien agent pointait déjà les supposées pratiques de corruption dénoncées aujourd’hui à la Justice. <br />
<br />
Ces cinq rapports secrets de la Sûreté de l’État mentionnent déjà une série de noms ainsi que les « astuces » pour blanchir l’argent de la corruption (les transactions factices sur le marché de l’art). <br />
<br />
Les cinq rapports sont des documents officiels confidentiels de la Sûreté de l’État. Mais ils n’ont pas valeur de preuve. Ils contiennent des « informations brutes » que la Sûreté de l’État a recueillies auprès de différents informateurs. Dans une de ces notes, on peut lire ainsi qu’un des informateurs est un fonctionnaire haut placé dans un service public fédéral concerné. Pour autant que nous le sachions, la Sûreté de l’État n’a pas transmis à l’époque ces informations à la Justice. <br />
<br />
La réaction de John Hendrickx, le porte- parole de Reynders, est brève: «Il s’agit sans doute à nouveau d’un montage émanant du même homme malveillant qui tente sans cesse de nuire.» Didier Reynders est actuellement candidat au poste de commissaire européen à la Justice. <br />
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<h2 style="text-align: left;">
L’état des stocks et des traités</h2>
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<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEq9nso-TroihsBE5jBLrUYX9MuxLf_CxsUxye9vkkcjmm6lupblIM2l3IyLmJrb4IRXHK4vzP9veqKcs8SeJO5Kx5Cec8vJQXgvkyqJHiR34ShfKNw8qy7VOXNk1W1UYcmIx73MMYl_4Q/s1600/armes-nucleaire.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Armes nucléaire" border="0" data-original-height="1553" data-original-width="1600" height="620" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEq9nso-TroihsBE5jBLrUYX9MuxLf_CxsUxye9vkkcjmm6lupblIM2l3IyLmJrb4IRXHK4vzP9veqKcs8SeJO5Kx5Cec8vJQXgvkyqJHiR34ShfKNw8qy7VOXNk1W1UYcmIx73MMYl_4Q/s640/armes-nucleaire.jpg" title="Armes nucléaire" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ajouter une légende</td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-75834019987470206492019-06-22T21:05:00.003+02:002019-06-22T21:05:34.166+02:00L’espion russe du Conseil de l’Europe<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="background-color: #fcfcfd; color: #0c343d; font-family: "marr sans condensed" , , "roboto condensed" , "arial narrow" , sans-serif; font-size: 19px; letter-spacing: 1.3px; text-transform: uppercase;">ENQUÊTE</span></h2>
<span style="background-color: #fcfcfd; color: #2a303b; font-family: "marr sans condensed" , , "roboto condensed" , "arial narrow" , sans-serif; font-size: 19px; letter-spacing: 1.3px; text-transform: uppercase;"><br /></span>
<span style="background-color: #fcfcfd; color: #2a303b; font-family: "marr sans condensed" , , "roboto condensed" , "arial narrow" , sans-serif; font-size: 19px; letter-spacing: 1.3px; text-transform: uppercase;"><br /></span>
<span style="background-color: #fcfcfd; color: #2a303b; font-family: "marr sans condensed" , , "roboto condensed" , "arial narrow" , sans-serif; font-size: 19px; letter-spacing: 1.3px; text-transform: uppercase;"><br /></span>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdFnTDmA3QpUG-p9a0CJv3tgmKlJkagRqqPOuFQjc1PzPEFqZ1Xz8Jj3a2ZAeJ4If0tJWcOjUS60lpMSWW-L4X-mPRGQKwymiDvnXYF3VIkupQU-C6ib0vC2oT1NqOtR5cjcP8kzI2MV9V/s1600/espion-russe.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Espion Russe" border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1190" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdFnTDmA3QpUG-p9a0CJv3tgmKlJkagRqqPOuFQjc1PzPEFqZ1Xz8Jj3a2ZAeJ4If0tJWcOjUS60lpMSWW-L4X-mPRGQKwymiDvnXYF3VIkupQU-C6ib0vC2oT1NqOtR5cjcP8kzI2MV9V/s400/espion-russe.jpg" title="Espion Russe" width="297" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'espion Russe
<br />
<div class="page" title="Page 17">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<span style="color: #625d58; font-family: "theantiquab"; font-size: 18pt;">Valery Levitsky<br />
</span></div>
</div>
</div>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<div class="page" title="Page 17">
<div class="layoutArea">
<div class="column">
<span style="color: #625d58; font-family: "theantiquab"; font-size: 18pt;">Nommé consul général de Russie à Strasbourg,
en 2015, Valery Levitsky a été prié de quitter la France, en avril 2018. « Le Monde » révèle
que son expulsion est la conséquence de ses
activités clandestines au sein de l’institution.</span><br />
<span style="color: #625d58; font-family: "theantiquab"; font-size: 18pt;"><br /></span>
<br />
<br /><br />Cet homme-là a l’art de la dissimulation. Rien ne transparaît, ni tension ni fatigue, dans le regard du consul général de Russie à Strasbourg, Valery Levitsky, ce 28 mars 2018, à la fois jour d’anniversaire et pot de départ dans les locaux consulaires. A le voir poser sur la photo avec une quinzaine de personnes, on se dit que sa maîtrise est totale. Pourtant, quelques jours plus tôt, la nouvelle est tom- bée, brutale: les autorités françaises lui ont notifié son expulsion pour faits d’espionnage et appartenance au service de renseignement militaire russe (GRU, devenu GU). Le 1er avril, il sera dans l’avion pour Moscou. <br /><br />Avec lui, trois autres diplomates russes en poste en France, membres du même service, ont été priés de quitter le territoire. Sans y être liés, ils paient l’affaire Sergueï Skripal, du nom de cet ex-agent russe passé à l’ennemi britannique, victime, avec sa fille, deux semaines plus tôt, d’une tentative d’empoisonnement, dans le sud de l’Angleterre, par deux agents du GRU. Sans cette mesure de solidarité avec Londres décidée par Paris, M.Levitsky serait toujours en France à l’heure actuelle, et poursuivrait ses activités clandestines tout en sacrifiant le reste de son temps à sa couverture officielle : gérer le consulat, participer à des visites mémorielles et protocolaires, à des événements associatifs, culturels et autres cérémonies de jumelage. <br /><br />Mieux vaut ne pas trop se fier à ce visage rond et à cette carrure rassurante. Valery Levitsky, un homme âgé d’une cinquantaine d’années, ne chômait pas dans son autre vie, celle d’espion. «Il commençait même à nous gonfler ! On le voyait trop », assure-t-on, sans détour, du côté du contre-espionnage français, où l’on a profité de l’affaire Skripal pour inscrire son nom sur la liste des «indésirables» sur le sol national. Il faut dire que l’agent de renseignement Levitsky, sous cou- vert de son titre de consul général, s’était fait remarquer sur un terrain qualifié de «prédilection» par ceux qui étaient alors sur ses talons : le Conseil de l’Europe, à Strasbourg. <br /><br />Cette institution, peu connue du grand public, qui accueille 47 pays, dont la Russie et la Turquie, et des pays observateurs, n’est pas sans intérêt pour les autorités de Moscou. Leur pays a souvent été placé en porte-à-faux sur la scène internationale par ce Conseil, tout entier focalisé sur les questions de droits de l’homme, d’Etat de droit et de démocratie. « Cette place diplomatique strasbourgeoise, assez dense mais de second rang, permet à la Russie de gagner l’adhésion d’autres pays membres à ses thèses et de saper les positions de ceux qui dénoncent ses pratiques anti-démocratiques, confirme un officiel français. En tant que membre, elle peut aussi agir de l’intérieur, peser sur le discours du Conseil de l’Europe et affaiblir le poids de l’Europe. » <br /><br />De fait, dans la ville alsacienne, les espions et les diplomates sont moins surveillés qu’à Genève, Bruxelles ou New York. La large délégation russe auprès du Conseil est un moyen d’envoyer des espions sous couverture diplomatique avec la possibilité de rayonner dans toute l’Europe de l’Ouest. C’est aussi l’endroit idéal pour aller à la pêche aux informations et tenter de recruter des sources. Les informateurs potentiels ne manquent pas : le Conseil emploie 2 300 personnes, essentiellement des fonctionnaires des Etats membres mis à disposition et bénéficiant de l’immunité de fonctionnaire européen, aux quels il convient d’ajouter 1 000 diplomates. Enfin, les bâtiments de l’institution jouis- sent d’une inviolabilité reconnue par les traités. Même les policiers français doivent laisser leurs armes à l’entrée. Sans oublier que le chef de la sécurité est russe...<br /><br /><br />Divers recoupements ont permis à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) de mettre en évidence les agissements hostiles de M. Levitsky. Les contre-espions français, dont certains passent des heures dans la cafétéria du Conseil, haut lieu du «tamponnage » de cibles – la phase d’approche, dans le jargon de ce monde très particulier –, ont d’abord fait remonter certaines observations. Puis ces soupçons ont été étayés par des interceptions techniques et des éléments transmis par des services partenaires. <br /><br />Les agents français n’ont pas surpris le consul en train de remettre des fonds à un informateur contre la remise de documents confidentiels. M. Levitsky a été expulsé pour avoir servi de relais à des agents d’influence russes très agressifs, voire à d’autres espions itinérants. Il leur ouvrait des portes et obtenait des rendez-vous auprès de personnalités généralement inaccessibles. Il se livrait, enfin, lui aussi, à des activités d’influence et de collecte de renseignement auprès de diplomates de haut niveau. Au point de peser, dans l’ombre, sur certaines décisions stratégiques de l’institution. <br /><br />UN ŒIL SUR LE CAUCASE </div>
<div class="column">
<br />Cette omniprésence dans la vie du Conseil de l’Europe, sans lien avec sa fonction officielle de consul, n’est pas due au hasard. Arrivé, le 11 juin 2015, à Strasbourg, cela faisait en réa- lité des années que Levitsky était au contact de l’institution. Avant de venir en France, il travaillait, à Moscou, au sein de l’administra- tion de la Douma, le Parlement russe, en tant que directeur adjoint du bureau de coopération internationale. Une autre couverture du GRU. Le 24 mars 2010, il cornaquait déjà la visite, en Ingouchie, une République musulmane voisine de la Tchétchénie, de Dick Marty, alors rapporteur de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sur les droits de l’homme du Caucase du Nord. <br /><br />A l’époque, l’Ingouchie compte parmi ces petites Républiques du sud de la Fédération de Russie dont certaines sont rongées par une guerre larvée entre les forces de sécurité russe et des guérillas islamistes. Le pays est la proie des exactions des forces de sécurité russes, qui, au nom de la lutte antiterroriste, kidnappent, torturent et font disparaître les contestataires. Les parents de disparus qui font appel à la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, doivent vite quitter le pays. Lors du séjour de M. Marty, M. Levitsky est censé représenter la Douma. En réalité, c’est l’œil du GRU, chargé de surveiller les rencontres avec les opposants et activistes ingouches. Il assiste même à la discussion avec le président Iounous Bek Evkourov, nommé par le Kremlin en 2008, mais qui n’hésite pas à consulter les militants des droits de l’homme. <br /><br />Peu médiatisées, ces visites de rapporteurs du Conseil de l’Europe dans de petits pays sous l’emprise de régimes autoritaires ou en proie à des tensions politiques ont une grande importance pour les défenseurs locaux des droits de l’homme. Pour la Russie, ce regard extérieur sur ce qu’elle considère être son pré carré est vécu comme une ingérence. D’où l’implication active du GRU. Au Conseil de l’Europe, qui a refusé de répondre aux questions du Monde sur le cas Levitsky, on évoque, sous couvert d’anonymat, le sou- venir de missions difficiles du comité contre la torture dans ces Républiques du Caucase. Des voyages au cours desquels ses membres avaient fait l’objet de menaces et d’opérations de déstabilisation. <br /><br />Le 21 mai 2013, Valery Levitsky apparaît cette fois-ci, à Moscou, toujours comme directeur adjoint du bureau de coopération internationale de la Douma, à la rencontre entre le patriarche orthodoxe, Kirill, et le secrétaire général du Conseil de l’Europe, le Norvégien Thorbjorn Jagland. Pour M. Levitsky, c’est un moyen d’étoffer son réseau au plus haut niveau. Les 11 et 12 septembre 2014, à Oslo, lors de la Conférence européenne des présidents de Parlement, il cumule ses fonctions à la Douma et celles de secrétaire de la délégation russe de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Cette assemblée est composée de parlementaires désignés par les Parlements nationaux des Etats membres du Conseil de l’Europe. <br /><br />DIPLOMATES SOUS SURVEILLANCE <br /><br />Ses contacts au sein de l’institution européenne sont donc anciens, et bien antérieurs à sa nomination à Strasbourg. Comme l’enseigne et le veut la culture russe du renseignement, c’est un investissement à long terme. Une école et une doctrine qui valent autant pour les agents sous couverture, comme lui, que pour ceux, baptisés les « illégaux », envoyés sous une fausse identité dans des pays où ils vivent des dizaines d’années. <br /><br />Quand il prend ses fonctions de consul général de Russie à Strasbourg, en 2015, Levitsky dispose déjà de son propre carnet d’adresses et d’un accès privilégié à Thorbjorn Jagland, réélu, en 2014, secrétaire général du Conseil. Il est à son aise et se déplace avec une grande liberté au sein de l’institution, notamment le mercredi, jour de la réunion hebdomadaire des 47 ambassadeurs auprès du Conseil. <br /><br />Si la plupart des accusations d’espionnage visant le diplomate russe paraissent se cantonner au Conseil, des interrogations ont également pu exister sur des liens noués avec des élus français dans le cadre de ses fonctions consulaires. Le 9 décembre 2016, il est auprès de Laurent Garcia, alors maire (ap- parenté MoDem) de Laxou, en Lorraine. «Il était venu à Nancy en février, l’événement était culturel et lié au partenariat Lorraine- Russie», se souvient M. Garcia, qui lui avait alors remis la médaille de la ville. Elu député, en 2017, ce dernier intègre le groupe d’amitié franco-russe à l’Assemblée. «Je n’ai reçu aucun coup de fil de ce monsieur ni fait l’objet d’approches, assure-t-il aujourd’hui. Notre travail au sein du groupe d’amitié est encadré par l’Assemblée, et la jeunesse en politique des autres membres n’a pas, à ma connaissance, généré d’imprudences particulières. » <br /><br />Avec ou sans Valery Levitsky, le consulat général de Russie à Strasbourg demeure sous haute surveillance. Les caméras placées au centre du carrefour de la place Sébastien- Brant, face au bâtiment, ne servent pas qu’à surveiller la circulation. Elles ne ratent rien des allées et venues. Les contre-espions français peuvent aussi s’installer quai Rouget-de- Lisle, qui borde un affluent du Rhin, à l’arrière du consulat, d’où sortent les véhicules des diplomates russes. Le successeur du consul expulsé, Sergueï Galiatkonov, arrivé en juin 2018, n’est resté que trois mois. Son visa n’a pas été renouvelé à cause d’un CV d’espion trop voyant, selon les dires d’un diplomate français. En novembre 2018, Youri Soloviev, au profil plus discret, s’installait, pour de bon, dans le fauteuil de consul général. Sollicité, il n’a pas souhaité répondre aux questions sur les accusations portées sur les activités du consulat russe. <br /><br />Début mai, l’épouse de Valery Levitsky, Elena, a publié sur son compte Facebook des photos de la présentation, dans une librairie moscovite, de son dernier livre pour enfants, un ouvrage bilingue franco-russe de 144 pages. A l’origine, elle devait célébrer cette sortie à Strasbourg, mais le déménagement précipité des Levitsky a contrarié ce projet. De retour en Russie, son mari avait alors assuré à un média local ne pas connaître le motif de son expulsion. Il pensait que cela devait avoir un lien avec l’affaire Skripal et qualifiait cette décision de « nouvelle provocation euro-atlantique ».</div>
</div>
</div>
<div class="page" title="Page 17">
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<span style="font-family: "theantiquab"; font-size: 9.000000pt;"><br /></span>
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<span style="background-color: #fcfcfd; color: #2a303b; font-family: "marr sans condensed" , , "roboto condensed" , "arial narrow" , sans-serif; font-size: 19px; letter-spacing: 1.3px; text-transform: uppercase;"><br /></span>
<div class="page" title="Page 17">
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-67648371096466250292019-06-03T20:03:00.000+02:002019-06-03T20:03:02.467+02:00Espionnage économique<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="color: #073763;">Le laboratoire Menarini s’est procuré des documents confidentiels de ses concurrents </span></h2>
<br />
<br />
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIbja9JOUgi6Xql1n3F6b1E5TqM3SAjXN7YTXaZm41fhORnXWDFISTAe73ZwTsqIejtC_vheuJLWVdouFnA564_9KSBk6WOsvv3HMw5z2H6NbC2a3634yonuboe6FgTp6JmcyBXM_jMImf/s1600/Menarini+France.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Menarini France" border="0" data-original-height="347" data-original-width="661" height="208" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIbja9JOUgi6Xql1n3F6b1E5TqM3SAjXN7YTXaZm41fhORnXWDFISTAe73ZwTsqIejtC_vheuJLWVdouFnA564_9KSBk6WOsvv3HMw5z2H6NbC2a3634yonuboe6FgTp6JmcyBXM_jMImf/s400/Menarini+France.png" title="Menarini France" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">
<div class="page" title="Page 33">
<div class="section" style="background-color: rgb(100.000000%, 100.000000%, 100.000000%);">
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<div class="column">
<span style="font-size: 7pt;">Le siege de Menarini France </span><br />
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</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<br />
La filiale française du laboratoire pharmaceutique italien s’est procuré des documents appartenant à deux de ses concurrents. L’un d’entre eux, provenant du groupe français Sanofi, a été envoyé directement au PDG de Menarini France. Le laboratoire italien dément l’implication de son patron et affirme qu’il s’agit d’une initiative isolée d’anciens salariés. <br />
<br />
En matière économique, tous les coups sont parfois permis. Des documents confidentiels obtenus par Mediapart montrent que la filiale française du laboratoire pharmaceutique italien Menarini a eu recours à des méthodes d’espionnage économique musclées et juridiquement problématiques. <br />
<br />
Selon nos informations, le plus gros laboratoire italien est parvenu à obtenir, au début des années 2010, des documents confidentiels issus de deux de ses concurrents, le japonais Takeda et le français Sanofi. Un courriel interne indique que le document propriété de Sanofi a été obtenu à la demande du PDG de Menarini France, Thierry Poiraud.<br />
<br />
Confronté par Mediapart, Menarini France a reconnu les faits, mais a rejeté la responsabilité sur deux de ses anciens salariés. « La société Menarini et l’ensemble de la chaîne managériale, incluant son président- directeur général, n’a jamais sollicité d’informations confidentielles », nous a répondu un porte-parole de la filiale française.<br />
<br />
Menarini affirme aussi que les documents n’étaient pas « confidentiels », soit parce qu’ils étaient incomplets, soit parce qu’il s’agissait d’études « environnementales » réalisées par des prestataires externes. Sauf que ces documents appartenaient bien à Takeda et Sanofi, et ont été obtenus par Menarini sans leur autorisation. <br />
<br />
Le premier document concerne une activité stratégique de l’industrie pharmaceutique. Confrontés à une crise de leur recherche interne, les gros laboratoires recherchent de plus en plus de nouveaux médicaments à l’extérieur, en rachetant des start-up qui développent des molécules prometteuses ou en passant des accords de licence avec elles. D’où une concurrence acharnée pour repérer les meilleurs et exploiter leurs molécules au meilleur prix. <br />
<br />
Menarini cherchait manifestement à savoir comment procédaient certains de ses concurrents. La filiale française du laboratoire a obtenu en 2013 un document qui décrit la méthodologie utilisée par son concurrent français Sanofi pour évaluer les partenariats ou acquisitions qu’il envisage de passer avec des entreprises extérieures. <br />
<br />
Ce document de huit pages, réalisé pour Sanofi par le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), est un résumé : il décrit très précisément l’ensemble des critères à évaluer avant d’engager des fonds dans des partenariats (potentiel de la molécule visée, synergies possibles, ou encore risques à clarifier), mais sans dévoiler la manière dont chacun d’entre eux est quantifié.<br />
<br />
Il n’empêche : Menarini a eu connaissance de la méthodologie globale de son concurrent. Et il est très étonnant que le laboratoire italien ait pu se procurer un document issu d’une entreprise aussi sensible que Sanofi, plus gros laboratoire français et numéro 5 mondial.<br />
<br />
Plus embarrassant encore, un courriel interne confidentiel indique que le PDG de Menarini France, Thierry Poiraud, a reçu le document de Sanofi par courriel à l’été 2013, et suggère qu’il a été à l’initiative de l’opération. « Comme convenu, voici le template d’évaluation BD Sanofi. Je reste à ton service », lui écrit son correspondant, un salarié du laboratoire. <br />
<br />
Contacté par Mediapart, Menarini France répond que « son président- directeur général n’a jamais sollicité d’informations confidentielles » au sujet d’un concurrent. Le laboratoire affirme que le document provenant de Sanofi a été « remis à l’initiative d’un salarié (passé par Sanofi) qui a quitté la société et avec qui nous sommes actuellement en conflit ». Menarini relativise enfin l’importance du document : « C’est un formulaire vierge ne contenant pas d’information confidentielle, il s’agit seulement d’une check-list d’informations à recueillir dans le cadre d’un éventuel projet de licence avec un partenaire. » <br />
<br />
Le second cas problématique remonte à la fin 2012. Menarini prépare le lancement en France du Bretaris Genuair, un médicament contre la broncho- pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une grave maladie des poumons. Selon nos informations, le laboratoire italien a réussi à se procurer deux études réalisées pour le lancement d’une molécule concurrente : le Daxas, du laboratoire suisse Nycomed, lequel venait d’être racheté par le japonais Takeda.<br />
<br />
Ces études, réalisées en 2010 et 2011 pour Nycomed par les cabinets Cegedim et Axess Research, détaillaient, sur 105 pages au total, le marché de la BPCO grâce à un questionnaire « administré » à 180 médecins. Résultat : une foule de données et de tableaux sur l’origine des prescriptions et les médicaments les plus appréciés, le type de médecins les plus influents, ou encore les différences d’approche et de comportement entre pneumologues de ville et hospitaliers. <br />
<br />
Bref, Menarini a pu s’inspirer du travail de son concurrent pour préparer le lancement de sa propre molécule, Bretaris Genuair. Même si l’histoire s’est mal terminée : ni le Daxas ni le Bretaris n’ont finalement été commercialisés en France, après que la Haute Autorité de santé a émis en avril 2013 un avis défavorable à leur remboursement par la Sécurité sociale pour cause d’efficacité insuffisante. <br />
<br />
Là encore, Menarini charge ses collaborateurs, affirmant que « ces données ont été présentées par une salariée qui en avait eu connaissance dans le cadre de ses expériences antérieures ». Le laboratoire ne dément pas que ces études appartenaient à Nycomed/Takeda, mais indique qu’elles « ne contiennent pas d’information de nature confidentielle concernant [ces] sociétés », car « il s’agit de données environnementales et de pratiques de prescriptions réalisées par un prestataire ». <br />
<br />
Le laboratoire indique enfin que les faits que nous rapportons « sont antérieurs à la formalisation par notre société, en 2016, de son code de conduite qui contient une section dédiée au principe de respect des données confidentielles », que les salariés s’engagent par écrit à respecter et au sujet duquel ils sont formés.<br />
<br />
Peu connu du grand public en France, Menarini est une institution en Italie, où il a été au centre d’un scandale retentissant. La famille Aleotti, propriétaire du labo et détentrice d’une des plus grosses fortunes de la Péninsule, a été poursuivie pour avoir surfacturé le prix des médicaments vendus par Menarini, et avoir transféré les profits de l’opération, à hauteur de 1 milliard d’euros, via un montage complexe de sociétés offshore immatriculées dans les paradis fiscaux. <br />
<br />
Lucia et Alberto Aleotti, les enfants du fondateur (décédé en 2014), ont été condamnés en 2016 à dix et sept ans de prison ferme pour blanchiment dans cette affaire, mais ont été acquittés en appel en 2018. La famille a été sauvée par une loi d’amnistie votée par Silvio Berlusconi, qui lui a permis de rapatrier leur milliard en Italie sans crainte de sanctions. La cour d’appel a donc finalement jugé que les Aleotti ne pouvaient pas être condamnés pour blanchiment, puisque le retour des fonds s’est fait en respectant la loi d’amnistie. </div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-87936771481762632512019-05-29T15:19:00.002+02:002019-06-22T21:06:38.120+02:00La justice belge veut obliger Skype à fournir des renseignements sans respecter les lois.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<br />
<div class="p1">
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</div>
<div class="p1">
<span style="color: #073763; font-size: large;">L'extraterroriatilité de droit belge sur le grand duché du Luxembourg</span></div>
<div class="p1">
<br /></div>
<div class="p1">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6rT5DeHmIQrDpc43h9l5cE63Sao1KR-hkkT_1h9lAtNp4heDGbzHGyu7qbMahYhhAw6y-XuyEZg4KA25OfIORCZ5L-D9A-gQ6wFP1UngAZ8L9Qkybh914NSzfu4sioRAKpAUmN8yZvLlA/s1600/skype-surveillance.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Skype Luxembourg" border="0" data-original-height="285" data-original-width="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6rT5DeHmIQrDpc43h9l5cE63Sao1KR-hkkT_1h9lAtNp4heDGbzHGyu7qbMahYhhAw6y-XuyEZg4KA25OfIORCZ5L-D9A-gQ6wFP1UngAZ8L9Qkybh914NSzfu4sioRAKpAUmN8yZvLlA/s1600/skype-surveillance.jpg" title="Skype Luxembourg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Skype Luxembourg</td></tr>
</tbody></table>
<div class="p1">
<span style="color: #073763; font-size: large;"><br /></span></div>
C'est un proces qui sait déroulé en 2017, Skype Communications SARL, qui est établie au grand-duché du Luxembourg, avait été condamnée par la cour d’appel d’Anvers (Belgique) à une amende de 30 000 euros pour avoir refusé à un juge d’instruction de Malines de lui fournir une assistance technique dans le cadre d’une mesure d’écoute liée à une enquête judiciaire en cours. <br />
<br />
POUR SKYPE, LA BELGIQUE et sont juge d'instruction de Malines ne pouvait s’adresser directement à elle mais devait demander l’entraide judiciaire aux autorités luxembourgeoises. Skype ajoutait que, devant respecter le droit luxembourgeois, il lui était interdit d’intercepter de telles communications tel que le demandait le juge belge.
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p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px Helvetica; color: #000000}
</style>
Toute interception de communication doit se faire avec l'accord des autorités judiciaires luxembourgeoises, c'est ainsi que fonctionne les lois et droit du pays ou établis l'entreprise. <br />
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Cour de cassation de Belgique : pour elle, le juge d’instruction belge peut s’adressser directement à l’opérateur de télécommunication ou au fournisseur d’un service de messagerie électro- nique sans devoir adresser sa demande d’entraide à l’État où le siège de cet opérateur ou de ce fournisseur est situé ou a son infrastructure, et l’opérateur (ici: Skype) ne peut se retrancher derrière la législation de ce pays pour refuser la demande du juge belge. </div>
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<div>
L’arrêt de la Cour de cassation, plus haute juridiction du pays, donne tort à Skype : un juge d’instruction belge peut adresser directement une ordonnance à chaque opérateur d’un réseau de télécommunication ainsi qu’à chaque fournisseur d’un service de messagerie électronique (l’arrêt du 19 février 2019 a donc une portée générale) dont l’activité économique s’adresse activement aux consommateurs en Belgique, indépendamment du lieu où cet opérateur ou ce fournisseur est établi ou du lieu où se situe l’infrastructure requise pour donner suite à la demande du juge. <br />
<br />
<br /></div>
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-18865151959914148912019-05-17T12:06:00.006+02:002019-05-17T12:06:48.413+02:00L’Europe doit défendre ses entreprises<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2 style="text-align: left;">
<span style="color: #0b5394;">Dans une note parue jeudi, le Conseil d’analyse économique propose de créer un « procureur commercial » </span></h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwUXQTiJYc4pQw9ep3auY5qjw6RR5R3dijBgVzi2mqRMbnZNDirMmW6W6AbhVTQPglq1m0-cB8zEEfNP89sV4Ow_eTPcwnpk8HAjXIEVuWyKeJJgERN10SzMUQ2_yUvBsUrpJPIq93Ptej/s1600/entreprise.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Europe entreprise" border="0" data-original-height="539" data-original-width="688" height="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwUXQTiJYc4pQw9ep3auY5qjw6RR5R3dijBgVzi2mqRMbnZNDirMmW6W6AbhVTQPglq1m0-cB8zEEfNP89sV4Ow_eTPcwnpk8HAjXIEVuWyKeJJgERN10SzMUQ2_yUvBsUrpJPIq93Ptej/s640/entreprise.jpg" title="Europe entreprise" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Europe entreprise</td></tr>
</tbody></table>
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Pourquoi l’Europe est-elle incapable de se doter de champions industriels mondiaux ? Comment résister au rouleau compresseur chinois si nos entreprises échouent à grandir hors de leurs frontières ? Début février, le rejet de la fusion entre Alstom et Siemens par Bruxelles a relancé le débat sur la pertinence de la politique de concurrence européenne, jugée trop zélée par une partie de la classe politique française. Dans la foulée, Paris et Berlin ont adopté un manifeste commun « pour une politique industrielle européenne adaptée au XXIe siècle», appelant à revoir les règles concurrentielles pour permettre l’émergence de poids lourds continentaux – notamment dans la filière des batteries électriques. Un dossier sensible auquel la prochaine Commission devra s’attaquer, après les élections européennes de fin mai.<br />
<br />
Pour apporter sa pierre au débat, le Conseil d’analyse économique (CAE), centre de réflexion placé sous la houlette du premier ministre, a publié une note sur le sujet, jeudi 16 mai. Intitulée « Concurrence et commerce : quelles politiques pour l’Europe ? », elle passe au crible l’efficacité des mesures communautaires en la matière. Son premier constat a de quoi surprendre : « Rien ne suggère que l’Europe ait une politique de concurrence excessivement rigoureuse », assurent les auteurs, Sébastien Jean, Anne Perrot et Thomas Philippon, tout trois membres du CAE.<br />
<br />
<h3 style="text-align: left;">
Défense du pouvoir d’achat</h3>
<br />
De fait, sur 2 980 opérations de concentration notifiées à la Commission européenne entre 2010 et 2018, seules 7 ont été refusées. Parmi celles acceptées : la fusion de Luxottica et Essilor dans l’optique, ou de Lafarge et Holcim, dans le ciment. Preuve que la concurrence n’empêche pas l’émergence de champions européens, estiment les auteurs.<br />
<br />
Surtout, celle-ci se montre efficace en matière de défense du pouvoir d’achat, son objectif premier. A cet égard, la comparaison avec les Etats-Unis est éclairante. Depuis quinze ans, Washington se montre plus laxiste en concurrence sur son territoire, si bien que la concentration des entreprises s’y est renforcée. Résultat : depuis 2000, les prix y ont, en moyenne, augmenté de 15 % de plus qu’en Europe où, dans certains pays, des mesures pro-concurrence ont eu des effets notoirement positifs. Exemple : l’octroi d’une quatrième licence à Free en France, en 2011, a fait baisser de 40 % les prix des services de télécommunications, désormais plus bas qu’outre-Atlantique.<br />
<br />
Certes, les entreprises américaines, dont beaucoup sont en position dominante sur leur secteur, ont vu leurs profits augmenter bien plus vite que leurs homologues du Vieux Continent. Mais moins stimulées par la concurrence, elles ont utilisé cet argent pour distribuer plus de dividendes ou racheter leurs propres actions, tandis que leurs investissements, notamment en R&D, ont baissé. Dans le même temps, ceux-ci sont restés stables en Europe... Dit autrement : le problème européen ne vient pas de sa politique de concurrence, même si elle est perfectible, estime la note. Mais plutôt, « de l’articulation de celle-ci avec la politique commerciale ».<br />
<br />
Si la première encadre le marché intérieur, la seconde définit nos relations avec l’extérieur, dans le respect des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’est là que le bât blesse : à l’heure où le multilatéralisme est menacé par la fièvre protectionniste de Donald Trump, ce cadre ne suffit plus. « L’Europe doit s’armer pour défendre ses intérêts économiques », insistent les auteurs, égrenant les cas où les règles européennes sont peu efficaces. Ainsi, le délai de traitement des abus de position dominante est si long que, parfois, les entreprises indûment concurrencées disparaissent avant la résolution du dossier.<br />
<br />
De même, les « acquisitions tueuses d’innovation », lorsqu’un grand groupe étranger – notamment les Gafam – achète une start-up française ou allemande pour tuer la concurrence dans l’œuf, échappent bien trop aux radars de Bruxelles. Comment les distinguer des acquisitions classiques ? Le CAE propose d’instaurer la possibilité d’un contrôle ex post de l’autorité de concurrence, et d’autoriser un démantèlement dans les situations jugées critiques, comme aux Etats-Unis.<br />
<br />
Mais le cas le plus problématique est peut-être celui des subventions d’Etat. L’OMC définit celles-ci comme les contributions financières clairement identifiées d’un gouvernement ou d’une entité publique à une entreprise. « Or, dans le cas chinois, le caractère protéiforme des subventions, prenant souvent la forme d’accès privilégié au capital, transitant par une multitude de canaux, dépasse très largement ce cadre », prévient le CAE. <br />
<br />
<h3 style="text-align: left;">
Réformer l’accord de l’OMC </h3>
<br />
Ce dernier suggère donc de réformer l’accord de l’OMC sur le sujet, en renforçant les obligations de transparence, et en facilitant l’adoption de mesures compensatoires lorsque de telles subventions sont préjudiciables. <br />
<br />
Parce que la réciprocité sur l’ouverture des marchés publics est difficile à faire respecter, parce que la confusion autour des règles désavantage l’Europe face à la puissance chinoise, le CAE suggère également la création d’un « procureur commercial » européen. Nommé par la Commission, doté de moyens d’enquête sérieux et capable de prendre des mesures de sauvegarde, il permettrait aux Européens de parler d’une voix plus forte et «de régler les problèmes les plus importants ». <br />
<br />
On peut regretter que la note n’en dise pas plus sur la politique industrielle, l’autre volet susceptible d’aider l’Europe à fabriquer des champions. Elle souligne, néanmoins, l’existence des « projets importants d’intérêts européens communs » (PIIEC), qui autorisent les aides publiques non pas à une entreprise, mais à un secteur industriel réparti sur plusieurs Etats. C’est dans ce cadre que Paris et Berlin espèrent bâtir une filière européenne des batteries électriques, susceptible de concurrencer celle de la Chine. Mais de tels projets, concluent les auteurs, ne pourront fonctionner que si les Etats membres parviennent à dépasser leurs intérêts nationaux pour s’entendre... <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-1595836515989277242019-05-11T11:37:00.002+02:002019-05-11T11:37:36.725+02:00Comment Moscou tire les ficelles de l’Opep<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h2>
<span style="color: #073763;">Bien qu’elle ne fasse pas partie du cartel, la Russie joue un rôle capital dans les négociations entre pays exportateurs de pétrole.</span></h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHoxG7ewcegJzD3pczFJwzVoKX1c3PjPWkHbhHlgQgPDupQcL-YS2wpCi3tkSf5B34W4oC0YKBWBePm5xSmDHsxA8dmpXBn2Ds9dZZ-FaoeR0wSiOcIvpBFFWX8ufj57LoHDuMvWXLHsQW/s1600/opep.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="OPEP" border="0" data-original-height="822" data-original-width="1600" height="205" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHoxG7ewcegJzD3pczFJwzVoKX1c3PjPWkHbhHlgQgPDupQcL-YS2wpCi3tkSf5B34W4oC0YKBWBePm5xSmDHsxA8dmpXBn2Ds9dZZ-FaoeR0wSiOcIvpBFFWX8ufj57LoHDuMvWXLHsQW/s400/opep.png" title="OPEP" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">OPEP</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Quand l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est réunie à Vienne en décembre du 5 au 7 elle était au bord de l’implosion. Les cours du pétrole avaient chuté, des pays membres tels que l’Iran, le Venezuela et la Libye refusaient de réduire leur production, le Qatar avait quitté l’organisation et le président des États-Unis, Donald Trump, faisait pression sur l’Arabie Saoudite pour qu’elle maintienne les prix à un bas niveau. <br />
<br />
Alors que les négociations étaient sur le point de capoter, le secours est arrivé de là où l’on ne l’attendait pas : de la Russie, qui n’est même pas membre de l’Opep. Vladimir Poutine, son président, a en effet finalement accepté de réduire la production pétrolière de son pays, conformément aux souhaits de l’Opep, à condition que l’Iran puisse continuer à extraire du brut. Ni l’animosité qui régnait lors de cette réunion, ni le rôle essentiel joué par la Russie n’avaient filtré jusqu’alors. Pourtant, ce qui s’est passé à l’époque a marqué un tournant pour la Russie qui, jusque-là, ne coopérait pas du tout avec l’Opep, et qui en est devenue un partenaire indispensable. <br />
<br />
Alors que le cartel avançait cahin-caha d’une crise à une autre (miné par l’effondrement des prix, les changements de régime dans certains pays membres, les luttes internes et les attaques fréquentes de Donald Trump), la Russie a mis à profit l’autorité que lui confère son statut de grand pays producteur de pétrole pour lui venir en aide. Vladimir Poutine a ainsi acquis une influence considérable sur le pilotage du marché mondial du pétrole brut, évalué à 1 700 milliards de dollars [par an], tout en étendant son pouvoir au Moyen-Orient. <br />
<br />
“La Russie est désormais la thérapeute de l’Opep”, estime Helima Croft, directrice de la stratégie pour les matières premières de [la banque d’investissement canadienne] RBC Capital Markets.<br />
<h4 style="text-align: left;">
Plaisanterie.</h4>
Le ministre saoudien de l'énergie remaquer récemment en plaisantant qu’il discutait davantage avec son homologue russe Alexander Novak qu’avec certains de c'est collegue. “Nous nous sommes rencontrés à douze reprises en 2018”, a-t-il confié lors d’une conférennce de presse en mars.<br />
Lors de la prochaine réunion de l’Opep <br />
<br />
[le Comité ministériel de suivi Opep et non-Opep devrait se réunir le 19 mai à Djeddah, en Arabie Saoudite, pour préparer la conférence de l’Opep du 25 juin à Vienne], les Russe et l’Arabie Saoudite vont chercher à formaliser ce qui n’est pour l’instant qu’une alliance provisoire. Les Etas-Unis ont considéré l’Arabie Saoudite comme l’un de leurs plus proches alliés géopolitiques, lui ont vendu des armes et l’ont encouragée à jouer un rôle stabilisateur au Moyen-Orient. En contrepartie, Washington exigeait un approvisionnement stable en pétrole des marchés mondiaux pour atténuer les flambées de prix préjudiciables à l’économie américaine. <br />
<div>
Mais depuis qu’elle dispose d’un nouvel allié en la personne de la Russie, l’Arabie Saoudite n’est plus redevable uniquement à Washington. <br />
<br />
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont revu leur position de non-intervention qu’ils avaient depuis longtemps à l’égard du cartel. Donald Trump a posté plusieurs tweets demandant à l’Opep d’accroître sa production pour faire baisser les prix du pétrole, il a même téléphoné directement au gouvernement saoudien pour lui demander d’ouvrir les robinets. “Les liens entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite ont une importance vitale pour le maintien de la stabilité au Moyen-Orient et d’une pression maximale sur l’Iran”, explique un haut responsable de l’administration américaine, qui assure que “ces liens restent forts”. <br />
<br />
Cependant, le meurtre du journaliste dissident Jamal Khashoggi dans le consulat de l’Arabie Saoudite en Turquie en octobre 2018 a créé une fêlure entre les deux pays – et a offert une occasion à la Russie de renforcer sa présence auprès de l’Opep. <br />
<br />
En fait, l’alliance entre la Russie et l’Opep a vu le jour il y a plus de deux ans avec la nomination de trois nouveaux dirigeants. Tout d’abord, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le fils du roi Salmane, s’est mis à jouer un rôle plus actif dans la politique pétrolière de son pays, en rupture complète avec ce qui se faisait ces dernières années quand la cour royale laissait le soin à des hauts fonctionnaires du ministère de l’Énergie de s’en occuper. Mi-2016, il a remplacé, à la tête du ministère du Pétrole, Ali Al-Naïmi, qui incarnait la politique pétrolière saoudienne depuis des lustres, par Khaled Al-Faleh, qui a longtemps exercé des fonctions dirigeantes au sein de la compagnie nationale d’hydrocarbures Aramco. De son côté, Vladimir Poutine a chargé Alexander Novak de la stratégie pétrolière internationale du pays. Enfin, l’Opep a nommé le Nigérian Mohammed Barkindo au poste le plus élevé de secrétaire général. <br />
<br />
Les cours s’étaient effondrés en 2016 et ne semblaient pas près de rebondir. Ces trois hommes avaient besoin d’arriver à un accord pour réduire la production afin de faire remonter les prix. La Russie et l’Opep ont alors accepté d’extraire moins de brut. À la mi-2018, les prix du brut étaient repartis à la hausse, du fait de cette baisse de production ainsi que d’un regain d’espoir de croissance économique mondiale. Mais, à la fin de l’année, les perspectives économiques mondiales étaient assez sombres à cause de la guerre commerciale entre les États- Unis et la Chine. <br />
<br />
Quelque temps avant la réunion de décembre de l’Opep, les cours du pétrole avaient perdu près de 30 % en six semaines. Pour soutenir les prix, les Saoudiens doivent alors arriver à un accord à l’unanimité sur la réduction de la production. L’Iran, déjà handicapé par les sanctions américaines appliquées depuis novembre, est réticent. La Libye et le Venezuela, en proie à des troubles internes, traînent également les pieds. <br />
<br />
Alors que le cartel est sur le point de se réunir à Vienne, le Qatar ébranle les marchés pétroliers mondiaux en annonçant [le 3 décembre] son départ de l’Opep. Il fait partie d’un petit groupe de pays membres qui se sentent marginalisés par le renforcement de l’alliance russo- saoudienne. À l’Opep, “quasiment tout tourne autour de ce que veulent le prince Mohammed et son copain Poutine”, regrette un haut fonctionnaire qatari. <br />
<br />
Lors d’entretiens accordés au Wall Street Journal, des responsables de pays membres de l’Opep ainsi que des hauts fonctionnaires russes ont raconté les négociations tendues qui s’en sont suivies. <br />
<br />
Dès le début de la réunion [le 6 décembre], Khaled Al-Faleh, le ministre saoudien de l’Énergie, doit faire face à des demandes contradictoires. D’un côté, Donald Trump exerce des pressions en privé sur le prince héritier saoudien pour qu’il maintienne les cours du pétrole à un bas niveau, et incite publiquement sur Twitter l’Opep à faire de même. “Espérons que l’Opep maintiendra en l’état ses flux pétroliers sans les restreindre, tweetait le président américain le 5 décembre. Le monde ne veut pas et n’a pas besoin d’un pétrole plus cher !” <br />
<br />
De l’autre côté, Khaled Al-Faleh doit garantir des recettes pétrolières suffisantes à son pays – une incitation à faire monter les prix. En effet, près de 87 % des rentrées budgétaires de l’Arabie Saoudite proviennent du pétrole. <br />
<br />
Quand Khaled Al-Faleh demande à l’Iran de baisser sa production comme les autres, le ministre du Pétrole iranien, Bijan Zanganeh, refuse, reprochant aux pays du Golfe d’avoir pris les parts de marché perdues par l’Iran à cause des sanctions internationales. Selon une source présente lors du débat, il aurait pointé du doigt Suhail Al-Mazroui, le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis et président de l’Opep, en lui lançant : “Vous êtes l’ennemi de mon pays !” Il menace ensuite de se retirer de l’Opep. <br />
<br />
L’organisation est censée parvenir à un consensus dans la journée et le lendemain se réunir avec le groupe des pays non membres de l’Opep [dit “Opep +”], dirigé par la Russie et qui comprend notamment le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan [mais aussi le Mexique, Oman, la Malaisie...], afin de parvenir à un accord plus large. Mais Suhail Al-Mazroui est contraint de lever la séance sans avoir abouti à un accord. <br />
<h4 style="text-align: left;">
Promesse. </h4>
</div>
<div style="text-align: left;">
Le russe Alexander Novak, qui était à Vienne, rentre à Saint- Pétersbourg en début de journée pour consulter Vladimir Poutine. Ce dernier lui donne alors son aval pour proposer une diminution de la production russe plus importante que prévu, et lui demande de s’assurer que la réunion ne se conclura pas sans accord. <br />
<br />
De retour à Vienne, Alexander Novak rencontre son homologue iranien et lui promet d’amener les Saoudiens à exempter Téhéran de toute diminution de production, toujours selon des responsables de l’Opep. Lors d’une rencontre en aparté avec Khaled Al-Faleh, Alexander Novak accède à la demande de l’Arabie Saoudite de voir la Russie réduire ses volumes dans les mêmes proportions qu’elle, en échange de la promesse de Riyad d’autoriser l’Iran à continuer à pomper du brut. Novak reconnaît que la Russie a tout intérêt à ce que l’Opep réduise sa production. “Nous avons besoin d’un baril à 60 dollars, déclare-t-il, et nous sommes encore sous le coup de sanctions.” <br />
<br />
Khaled Al-Faleh est tout sourire lorsqu’il retourne dans la salle des négociations de l’Opep. <br />
<br />
La coalition a commencé à diminuer sa production en janvier. Depuis, les cours du pétrole se sont relevés de 30 %. L’Arabie Saoudite affirme avoir davantage réduit ses volumes que ce qu’elle avait promis. De son côté, la Russie s’était engagée à diminuer sa production de 230 000 barils par jour, mais en mars, elle ne l’aurait fait que de 120 000 barils par jour, selon des représentants de l’Opep et de la Russie. <br />
<br />
Néanmoins, Riyad est prêt à fermer les yeux sur les manquements de la Russie car il a besoin de soutien sur la scène internationale. “Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre les Russes”, affirme un responsable saoudien.<br />
<br />
<h3>
Contamination </h3>
Voilà qui est “embarrassant pour la Russie et qui ternit son image de fournisseur fiable de pétrole”, note le Financial Times. “Aux alentours de Pâques, raconte Fortune, des rumeurs ont commencé à circuler dans les compagnies pétrolières occidentales, selon lesquelles le pétrole russe transporté par l’oléoduc Droujba [...] était pollué par du chlorure organique.” Ce produit très corrosif est utilisé dans certains puits de pétrole mais doit être retiré ensuite, sous peine d’endommager les pipelines et les raffineries. La contamination – d’origine encore indéterminée – affecterait l’équivalent de “30 millions de barils, soit 15 supertankers”, ajoute Bloomberg. En Biélorussie, l’oléoduc Droujba se divise en deux branches : le tronçon nord va en Allemagne via la Pologne, le tronçon sud passe par l’Ukraine, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie. Plusieurs de ces pays doivent désormais puiser dans leurs réserves stratégiques de brut pour alimenter leurs raffineries. L’incident a alimenté la hausse des cours du pétrole ces dernières semaines. <br />
<br />
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<span style="color: #073763;">Ces dernières années, la justice s’est muée en arme au service du pouvoir politique </span></h2>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtY1Xsy-0THNavm947EwhrDr4vhuiVJh4nNBKPWqz7IEu48xo19mMdfDqzOTE3pSFJeEXz56a23dKWUrFVQbhn6PZam16egSzKhCYtZOHmrGBzssuw-fg3vLVt7CeGQbcn4gUmo-HMBqtR/s1600/poutine.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="Vladimir Poutine" border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1153" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtY1Xsy-0THNavm947EwhrDr4vhuiVJh4nNBKPWqz7IEu48xo19mMdfDqzOTE3pSFJeEXz56a23dKWUrFVQbhn6PZam16egSzKhCYtZOHmrGBzssuw-fg3vLVt7CeGQbcn4gUmo-HMBqtR/s640/poutine.jpg" title="Vladimir Poutine" width="460" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Vladimir Poutine</td></tr>
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Avec moi, en prison, il y avait beaucoup d’ hommes d’affaires condamnés à des peines de cinq ou six ans », se souvient Oleg Navalny, de passage à Paris avec son frère Alexeï, l’opposant russe qui porte plainte contre la société française Yves Rocher pour « dénonciation calomnieuse ». « Beaucoup d’entre eux s’étaient simplement opposés à la saisie de leurs actifs par des re présentants du pouvoir, ou avaient refusé de se faire racketter. »</div>
<br />
Ces dernières années, la justice s’est de plus en plus transformée, en Russie, en un outil de résolution de conflits commerciaux, ou en arme au service du pouvoir politique. S’il n’a pas été le premier condamné dans une affaire économique manifestement fabriquée, l’opposant Alexeï Navalny, grand frère d’Oleg, fait partie des précurseurs. <br />
<br />
« En 2012, quand l’affaire Yves Rocher a démarré, ces accusations étaient encore exceptionnelles, assure t'il. A l’époque, le pouvoir cherchait n’importe quoi pour me faire taire, sans pour autant faire de moi un prisonnier politique. Il a été jusqu’à solliciter des anciens de mon école, à évoquer des cas de braconnage... L’affaire Yves Rocher, qui plus est portée par une firme étrangère, leur convenait parfaitement. » <br />
<br />
De fait, en se faisant accuser d’escroquerie, M. Navalny se voyait ainsi attaqué sur son propre terrain. En effet, l’ancien avocat s’est imposé au sein de l’opposition par ses enquêtes sur la corruption des caciques du régime. En 2011, sa formule faisant de Russie unie, le parti au pouvoir, «le parti des voleurs et des escrocs » fait florès. <br />
<br />
<h4>
« Affaires fabriquées » </h4>
<br />
Dès juillet 2012, une première affaire, dite Kirovles, avait été ouverte contre lui, qui aboutira à une condamnation pour un détournement supposé. Comme dans l’affaire Yves Rocher, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a évoqué un procès « arbitraire » et « de nature politique ». <br />
<br />
Depuis, les procès pour corruption de hauts dirigeants sont monnaie courante, avec quelques cas retentissants, comme ceux, en 2016, du ministre de l’économie Alexeï Oulioukaïev ou du gouverneur de Kirov Nikita Bielykh. Dernière affaire en date, en mars 2019, les accusations de détournement contre l’exministre du « gouvernement ouvert », Mikhaïl Abyzov, qui font suite à plusieurs arrestations de gouverneurs ou de hauts fonctionnaires. <br />
<br />
« Oulioukaïev et Abyzov sont des voleurs, des gens sur lesquels nous avons enquêté. Mais nous ne pouvons pas crier victoire, explique Alexeï Navalny, car leurs affaires ont aussi été fabriquées. Ce que nous exigeons, ce sont de vrais tribunaux et une vraie lutte contre la corruption, pas quelques victimes des luttes de clans qui sont ensuite recyclées en une prétendue lutte contre la corruption. Sinon les “petits”, ceux qui dérangent, continueront, eux aussi, d’être victimes. » <br />
<br />
Des simples hommes d’affaires aux opposants locaux, les cas d’accusations de crimes économiques – fraude, escroquerie, blanchiment, détournement... – sont de plus en plus en nombreux. « Techniquement, rien n’est plus simple que de fabriquer une affaire, assure M. Navalny. Il suffit d’un document quelconque avec quelques chiffres écrits dessus, qui servira de preuve, et d’un juge aux ordres ou acheté, dont le travail se limite à recopier l’acte d’accusation dans son verdict. » <br />
<br />
Quant au nombre toujours plus élevé de membres de l’élite dirigeante inquiétés, elle s’expliquerait, selon M. Navalny, par la mise en retrait du président Vladimir Poutine des affaires intérieures. « Avant, pour attaquer un ministre ou un gros poisson, il fallait un ordre direct de Poutine. Aujourd’hui, le président est occupé à ses jeux géopolitiques, et n’importe quel général du FSB [les services de sécurité] peut rentrer dans ce jeu pour obtenir des galons ou de l’argent. » D’après lui, la logique à l’œuvre se rait la même s’agissant des dirigeants américain et français du fonds d’investissement Baring Vostok, en conflit commercial avec un banquier influent et à présent poursuivis pour fraude.<br />
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Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007tag:blogger.com,1999:blog-4137574706336671780.post-92053013284737570402019-05-02T20:47:00.002+02:002019-05-02T20:48:42.223+02:00La nouvelle guerre du GPS et ses risques<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="page" title="Page 25">
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<span style="color: rgb(0.000000% , 38.452100% , 53.320300%); font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13.000000pt; font-weight: 700;">LES ETATS-UNIS
NE SE PRIVENT PAS
D’EMPLOYER </span><span style="color: #006288; font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13pt; font-weight: 700;">L’ARME DE </span><span style="color: #006288; font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13pt; font-weight: 700;">LA GUERRE
ÉLECTRONIQUE,
MAIS, EN </span><span style="color: #006288; font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13pt; font-weight: 700;">CE DOMAINE,
LES RUSSES
RIVALISENT </span><br />
<span style="color: #006288; font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13pt; font-weight: 700;"><br /></span>
<span style="color: #006288; font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13pt; font-weight: 700;"><br /></span>
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<span style="color: #006288; font-family: "bentonsanscompressed"; font-size: 13pt; font-weight: 700;"><br /></span>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhznfVxsdBjLzBIWv5fxKbGDnbOO3GJZt5UtmsPUtAa8m-h_X9L3UXZ6Q9dqKkFWuIzn5w7g8mBVpEcfGsSY_TmGHfkMyXP5UxOwNxo7KFolqZmuCaKJsS23X3uVDlsvc_v6hTIRChKCJAs/s1600/GPS.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="GPS" border="0" data-original-height="516" data-original-width="688" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhznfVxsdBjLzBIWv5fxKbGDnbOO3GJZt5UtmsPUtAa8m-h_X9L3UXZ6Q9dqKkFWuIzn5w7g8mBVpEcfGsSY_TmGHfkMyXP5UxOwNxo7KFolqZmuCaKJsS23X3uVDlsvc_v6hTIRChKCJAs/s640/GPS.jpg" title="GPS" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Giove A2, un des GPS satellites du système GPS Galileo</td></tr>
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Naviguer le long des côtes de la Syrie, au large des bases russes de Lattaquié, Khmeimim et Tartous installées dans ce pays, peut revenir à avancer les yeux bandés. «La zone est complètement brouillée », confiait récemment un officier français. Dans les zones de tension sévit la guerre du GPS (Global Positioning System), ce précieux système par satellite auquel se sont habituées les armées occidentales pour ses fonctions de positionnement, de navigation et d’horlogerie. <br />
<br />
Le GPS est aisé à brouiller, y compris par des groupes armés peu équipés. Il peut aussi être sujet à « usurpation » (spoofing en anglais) : cette manipulation plus complexe consiste à envoyer de fausses coordonnées au terminal GPS des navires quand ceux-ci recalent leur position, par l’intermédiaire d’un appareil qui a pris la place du satellite habituel. Plus grave, si l’heure de référence fournie par le système (on parle de sa fonction timing) n’est plus fiable, des systèmes de télécommunication ou des radars militaires, agissant à la milliseconde près, seront perturbés. De quoi, au final, dégrader la précision de missiles tirés sur coordonnées ou empêcher d’utiliser l’outil qui localise les « forces amies » au sol. <br />
<br />
Sur le spectre électromagnétique, la guerre n’est pas neuve, mais elle se déroule désormais à grande échelle. En théorie, tous les services de navigation par satellite peuvent être attaqués – GPS américain, Glonass russe, Galileo européen, NaviC indien, Beidou chinois, QZSS japonais. Les Etats-Unis ne se privent pas d’employer l’arme de la guerre électronique, mais, en ce domaine, les Russes rivalisent. «Dans certaines zones, le GPS est tellement brouillé que certains alliés de l’OTAN utilisent ponctuellement le Glonass », confie un spécialiste. <br />
<br />
Face à la supériorité technologique des systèmes de commandement et de contrôle de l’OTAN, « la Russie a fait du développement de moyens asymétriques de guerre électronique une priorité pour usurper, dégrader et bloquer les services de positionnement », a établi l’ex- pert américain de la Jamestown Foundation, Roger Mc Dermott. Fin 2018, la Norvège et la Finlande ont protesté contre la mise en danger de la navigation civile par des actions de brouillage russes, au moment où se tenait un large exercice de l’OTAN dans la région. <br />
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<h4>
Affecter le transport civil </h4>
<br />
« En l’état, la Chine et la Russie sont les seules puissances au seuil du combat cyber-électro- nique qui disposent d’un arsenal complet de moyens en mesure d’affecter le spectre électro- magnétique dans l’ensemble des milieux, y compris spatial», a estimé, en 2018, Philippe Gros. Ce chercheur a évalué les menaces pour le compte de l’état-major français dans le cadre de l’Observatoire des conflits futurs (consortium de la FRS, l’IFRI et Geo4i). «Les capacités des autres acteurs restent au mieux lacunaires », affirmait-il. Récemment, le groupe C4ADS (Center for Advanced Defense <br />
Studies) a démontré que l’usage des perturbations GPS par Moscou est supérieur à ce qui était estimé jusqu’alors et qu’il affectait largement les activités du transport civil. Ces experts ont travaillé avec l’université du Texas et l’entreprise Palantir pour analyser les données. Entre février 2016 et novem- bre 2018, ils ont recensé 9883 cas d’usurpation, affectant 1311 bateaux civils. A partir de bases en Russie, en Crimée et en Syrie. <br />
<br />
Des lieux étaient déjà identifiés comme abritant des matériels d’usurpation : Mos- cou, Saint-Pétersbourg, Sotchi et Guelendjik, sur la mer Noire, ou encore Kaliningrad. C4ADS dit « apporter la preuve de telles activi- tés à Arkhangelsk, dans le Grand Nord russe, Vladivostok, à l’est, le détroit de Kerch, près de la frontière avec l’Ukraine, Sébastopol et Olyva, dans la péninsule de Crimée». Le groupe a mis en évidence les activités anti- GPS de la base russe de Khmeimim, en Syrie. Il souligne «n’avoir pas établi que ces opérations sont utilisées pour viser délibérément des cibles », mais précise qu’elles gênent « de façon indifférenciée » navires et avions croisant dans leur rayon, même... russes. <br />
<br />
Pour Moscou, cette guerre du signal permet de couvrir les déplacements de hautes personnalités. Le 15 mai 2018, quand le président Vladimir Poutine a inauguré le pont de Kerch, plusieurs dizaines de bateaux ont fait part d’un positionnement erroné. Les actions de leurrage, ensuite, protègent les installations stratégiques, du Kremlin aux datchas des oligarques. Depuis l’aéroport de Guelendjiik, <br />
<br />
Moscou place sous cloche le plus grand port en eaux profondes de Russie à Novorossiïsk, qui abrite la flotte militaire de la mer Noire. <br />
<br />
Il s’agit, enfin, de sécuriser les bases russes de l’étranger tout en recueillant du renseignement électromagnétique sur les forces adverses. « La Syrie est un banc de test pour de nouveaux matériels de guerre électronique. En avril 2018, le commandant des forces spéciales américaines en avait parlé comme de l’environnement électronique le plus agressif du monde», souligne C4ADS. Sur la base de Khmeimim, où Moscou a placé ses meilleures défenses aériennes S400 et ses avions furtifs SU-57, «les signaux de brouillage se- raient 500 fois plus forts que les vrais signaux GPS pour les avions volant dans la ligne de mire de l’émetteur, ce qui présente un risque direct pour la sûreté de l’aviation commerciale », écrivent ces experts. <br />
<br />
Les armées occidentales peuvent se passer du GPS. Des centrales inertielles permettent aux navires de se situer. La « liaison 16 » de l’OTAN, qui possède son horlogerie, équipe avions et navires. Mais « les puissances, Etats- Unis en tête, investissent pour renforcer les signaux satellitaires du GPS et développer des technologies alternatives pour le positionne- ment, la navigation et le timing», indique Philippe Gros. La France, moins avancée, vient de lancer un programme pour créer un service de navigation combinant le GPS et Galileo, donc moins vulnérable. </div>
Intikahttp://www.blogger.com/profile/06723076593463856638noreply@blogger.com0France46.227638 2.213749000000007134.972911499999995 -18.440547999999993 57.4823645 22.868046000000007