“Les perspectives d’emploi sont importantes en Wallonie, plus que dans les autres Régions du pays” , constate Vincent Bertieaux, Sales&Operations Director South chez Manpower Belgium. “La Wallonie est à + 7 %, Bruxelles à + 6 % et la Flandre à + 2 %.”
Les secteurs porteurs ? “La construction. Avec les conséquences que cela peut avoir sur d’autres secteurs.” Le secteur pharmaceutique aussi. “Des groupes comme GSK et UCB sont de grands pourvoyeurs d’emplois. La biotechnologie est également porteuse.”
C’est la variété du tissu économique qui caractérise la Wallonie, estime Vincent Bertieaux qui propose plusieurs segmentations. Tout d’abord, les cinq grands secteurs d’emploi, selon la classification du SPF Emploi.
Ainsi, 38 % des travailleurs en Wallonie sont employés dans la finance, les services et l’immobilier; 28 % dans l’horeca, le commerce et les transports; 21 % dans l’industrie manufacturière avec deux grands axes : la pharmacie (28 %) et la métallurgie (17 %); 9 % dans la construction; et 4 % dans l’énergie.
Une classification par secteurs d’activité est aussi possible. Pointons la logistique, tout d’abord, avec deux pôles d’attractivité : les zones aéroportuaires (Liège, Charleroi, Zaventem) et portuaires. “On sous-estime souvent le côté portuaire de Liège et de Bruxelles. Ce sont pourtant des axes logistiques importants.”
Autre secteur : la métallurgie “qui a encore un poids important car il faut distinguer les fours à chaud et les fours à froid qui eux sont assez porteurs pour l’avenir” . Troisième secteur : la distribution, avec le commerce de détail et les supermarchés. “En lien avec la logistique” , précise Vincent Bertieaux, qui pointe notamment le centre de distribution de Colruyt à Hal et ceux de Carrefour à Nivelles et Zaventem.
La pharmacie, autre secteur important, est implantée du côté du Brabant wallon, avec GSK à Wavre et Rixensart et UCB à Braine-L’alleud. La Recherche&Développement en biotechnologie et IT est plutôt présente dans des zones de développement, à l’Aéropole de Charleroi et en Brabant wallon. Les services se retrouvent surtout dans les grandes villes.
Quant à l’agriculture et l’alimentaire, “on en trouve encore beaucoup dans le Hainaut occidental, avec une entreprise comme Lutosa installée à Leuze-en-Hainaut”. “Il y a toute une dynamique autour de l’alimentaire, avec une présence dans toute la Wallonie” , estime, pour sa part Sophie Bertholet, directrice chez Randstad. “C’est un secteur d’avenir car tout le monde va continuer à manger.”
Une segmentation peut se faire suivant la taille de l’entreprise.
Le tissu économique de la Wallonie et de Bruxelles est composé à 80 % de PME. “Si l’on prend le top 350 des entreprises belges, seulement une quarantaine sont implantées sur le sol wallon” , note Sophie Bertholet. “Les PME, on les trouve surtout à Bruxelles et en Brabant wallon, ainsi que du côté de Liège. Les grandes entreprises sont implantées dans le bassin liégeois et le bassin carolo, qui inclut La Louvière”, note Vincent Bertieaux, qui constate que, du côté de Liège, on retrouve pas mal de nouvelles entreprises qui ressemblent à celles qu’on a en Brabant wallon.
Vincent Bertieaux voit encore une autre segmentation liée au nombre d’habitants. Avec trois zones : Bruxelles, Liège et Charleroi. “Ces villes sont interdépendantes d’autres mais qui ne sont pas toujours situées en Belgique. Liège est en liaison avec des villes comme Maastricht ou l’Allemagne .”
La force de la Wallonie, c’est sa diversité, estiment Sophie Bertholet et Vincent Bertieaux. “Celle-ci n’existe pas toujours dans tous les pays. C’est un atout car quand un secteur se porte un peu moins bien, un autre prend le relais” , précise Vincent Bertieaux. “Toutes les régions ont été touchées par la crise” , estime encore Sophie Bertholet. “Mais par contre on voit des différences dans la reprise. Namur se redresse bien en ce qui concerne les perspectives d’emploi et a retrouvé son niveau de 2008. Le Luxembourg est à + 3 %, mais Liège à - 6 % et le Hainaut à - 13 %.”
L’impact du plan Marshall est aussi positif, estime Sophie Bertholet. “Il concerne les secteurs d’avenir porteurs de croissance, comme l’aéronautique, la biotechnologie, la pharmacie, l’alimentaire, la logistique ou encore l’économie verte. On a assisté, à Liège par exemple, au développement de nombreuses petites PME dont l’avenir est plutôt assuré. Mais il faut avoir un peu de patience pour que le volume d’emploi soit suffisant. Nous sommes vraiment à une charnière entre les secteurs d’activité porteurs d’emploi par le passé, comme la métallurgie et le textile, et l’arrivée de nouveaux acteurs soutenus par le Plan Marshall et tournés vers l’avenir.”
Source La libre