08/02/2015

Hausse en vue des prix des terres rares



Terres rares


La baisse des prix des terres rares ne serait que temporaire. La Chine prépare la parade pour consolider son monopole dans ce secteur stratégique malgré la fin récente des quotas.

Malgré la fin des quotas à l’exportation de terres rares, la Chine ne risque pas de perdre avant longtemps son monopole sur cette matière première indispensable à l’industrie électronique, du high-tech à l’automobile, en passant par le nucléaire. L’empire du Milieu, qui produit 98 à 99% des terres rares de la planète, met actuellement tout en œuvre pour pérenniser sa domination sur le marché mondial. Selon les informations et les bruits de couloir, cette situation devrait entraîner, à moyen terme, une remontée des prix des terres rares, alors que ceux-ci sont orientés à la baisse depuis deux ans.

Pour rappel, au début de cette année, la Chine a mis fin aux quotas à l’exportation qu’elle avait imposés durant dix ans sur les terres rares. L’Europe, les Etats-Unis et le Japon ont réussi à la faire plier à travers l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Mais cela veut-il dire, pour autant, que la Chine a abandonné ses velléités monopolistiques? La stratégie et les objectifs de la Chine n’ont pas changé, c’est juste la méthode qui évolué. Suite au rachat du Français Rhodia, le groupe de chimie belge est devenu leader mondial des formulations à base de terres rares.

Pékin consolide son monopole


Le gouvernement chinois met en place actuellement une stratégie qui devrait aboutir au même résultat que les quotas.

Comment? D’une part, Pékin est occupé à consolider son industrie des terres rares en la regroupant autour de six grandes entreprises, dont les plus importantes sont Baotu High Tech et China Mine Métal. C’est la fin des petites entreprises qui se multipliaient dans le désordre.
Les entreprises européennes ou américaines qui voudraient concurrencer ces six géants risquent de se heurter à un mur. Pour l’instant, les deux seules sociétés occidentales encore en activité, Lynas (Australie) et Molycorp (Californie), sont proches de la faillite.

D’autre part, la Chine se prépare à remplacer la taxe à l’exportation, décriée par l’OMC, par une taxe sur la production des ressources minières. Celle-ci devrait faire remonter les prix vers le haut. De même que les nouvelles réglementations environnementales chinoises. La baisse actuelle des prix est toute relative. Certaines terres rares sont d’ailleurs plus chères qu’avant la crise»,

Projets occidentaux à court de financement


Pour tenter de briser le monopole chinois, plusieurs pays ont relancé des investissements dans ce secteur abandonné à la fin les années nonante. La Chine est loin d’être le seul pays au monde à détenir des terres rares dans son sol. Ces matières premières sont, en réalité, présentes dans la plupart des sols. Mais leur extraction coûte cher en raison de l’impact environnemental.
Selon Adamas Intelligence, un bureau canadien d’experts en terres rares, une cinquantaine de projets seraient en cours de développement dans le monde. Mais leur aboutissement est loin d’être assuré.
L’expert d’Adamas Ryan Castilloux estime que «l’émergence de ces nouvelles sociétés d’extraction de terres rares se heurte à un manque d’intérêt pour le financement de leur projet». Selon Bloomberg, pas moins de 12 milliards d’investissements seraient nécessaires. Or, le marché pèse moins de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. L’expert prévoit également une remontée des prix à moyen terme, suite à la mise en place de la nouvelle stratégie chinoise.

Depuis deux ans, les prix des terres rares sont en baisse en raison d’une surcapacité du secteur.
La Chine, premier producteur mondial, a supprimé récemment ses quotas mais le gouvernement chinois prépare une réplique pour assurer son monopole: une consolidation de ses producteurs et une nouvelle taxe. Résultat, selon les observateurs, les prix des terres rares devraient repartir à la hausse à moyen terme.



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