La mafia italienne approvisionne l’Europe en cocaïne via les ports d’Anvers et de Rotterdam. Et pour mieux contrôler son business, elle a installé son quartier général dans le Limbourg.
Il aura fallu du temps pour s’en rendre compte : nulle part ailleurs en Flandre, on ne découvre autant de cultures de cannabis ou de laboratoires clandestins qu’au Limbourg. Cette province est devenue la plaque tournante du trafic européen de drogue depuis des années et nous n’avons rien vu venir, déplore, sur les écrans de TV Limburg, Guido Vermeiren, procureur général.Au fil du temps, des dizaines de familles italiennes se sont installées le long d’un axe qui court d’Anvers à Liège et au départ de celui-ci, contrôlent la distribution de drogue en Europe. Pire, elles ont infiltré le tissu économique, poursuit le procureur qui réclame une approche multidisciplinaire du problème. Des contacts étroits ont ainsi déjà été noués entre le parquet du Limbourg et les autorités italiennes. Les liens familiaux sont en effet puissants et lors de chaque règlement de comptes, des connexions avec la mafia, mais aussi avec la Camorra napolitaine ou la Ndrangheta, ont pu être établies. Comme par exemple, l’exécution, en plein zoning industriel, de Silvio Aquino peu avant la reprise de son procès au cours duquel il devait répondre de l’importation de 2,4 tonnes d’héroïne.
Les mafieux néerlandais sont également actifs dans la province: à Neerpelt, un chef d’entreprise a été retrouvé mort fin novembre dans sa villa. Cette mort suspecte est la cinquième qui touche un ressortissant néerlandais dans ce même quartier huppé. Face à ces connexions internationales, le procureur réclame avec insistance des moyens supplémentaires afin de pouvoir frapper fort et éviter que sa province ne devienne comme la Colombie.
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