DGSE- DGSI
En se concentrant sur la lutte contre le terrorisme, nos services de renseignements ont légèrement délaissé le contre-espionnage... désormais élevé au rang de priorité face à l’agressivité des Russes, des Chinois et des Américains. Enquête.
Nous sommes quelques semaines après l’élection d’Emmanuel Macron. L’ancien ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, à qui le nouveau président a demandé de prendre les rênes du Quai d’Orsay, rencontre pour la première fois à Paris son homologue russe, le 6 juillet 2017. La visite a un caractère sensible: la Russie de Vladimir Poutine a été accusée par Emmanuel Macron d’avoir voulu influencer le scrutin en sa défaveur. En cause, le piratage des serveurs de sa campagne, la publication des courriels de son équipe et l’action supposée des médias Russia Today et Sputnik contre lui, financés par le Kremlin.
L’objectif de cette première entrevue entre Le Drian et Lavrov est de faire le tour de l’actualité internationale, de la coopération franco-russe et, surtout, de toute évidence, de faire baisser la tension entre les autorités des deux pays. Sauf que les Russes n’ont pas vraiment associé les actes à la parole. Comme nous allons le révélé, les services diplomatiques français vont le comprendre en découvrant qu’un officier de sécurité de Sergueï Lavrov porte avec lui une étrange valise...
Après vérifcations, cette valise est en fait un IMSI catcher. C’est-à-dire une fausse antenne relais à laquelle les téléphones mobiles à proximité se connectent, avec la finalité d’aspirer tous les appels. Certains de ces appareils espions, de plus en plus utilisés par les services de renseignements, permettent aussi de consulter les SMS, parfois d’en envoyer et d’accéder aux connexions Internet de tous les téléphones situés dans le périmètre. En clair, les services secrets russes ont cherché à capter clandestinement les échanges téléphoniques et SMS de Jean-Yves Le Drian et de son entourage.
Ce dernier est médusé, mais poursuit la visite comme si de rien n’était, avec la plus grande prudence. D’autant que les proches du ministre français ont déjà expérimenté la violence des tentatives de pénétration russes depuis plusieurs mois... Un colonel de son cabinet, lorsqu’il occupait l’hôtel de Brienne, a été muté au Mali après avoir été “trop bavard” avec des Russes. Grâce à des intercep- tions, la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) est parvenue à prouver l’existence de rencontres discrètes entre ce colonel et un ofcier traitant russe. Les échanges auraient porté sur l’organisation du cabinet du ministre et celle de son ministère. « La difficulté est de savoir si la personne est pleinement consciente », fait valoir un militaire de la DGSE.
Toujours est-il que le procureur de Paris a ouvert une enquête pour suspicion de “trahison par intelligence avec une puissance étrangère, recueil d’informations en vue de leur livraison à une puissance étrangère, provocation directe au crime de trahison”.
Cela ne se passe pas toujours de cette façon... Parfois, les services proposent à la personne qui s’est fait “tamponner” (approcher et recruter) de se transformer en agent double. Car la règle est claire et commune dans tous les pays du monde: si un officier traitant est démasqué, ne pouvant plus agir clandestinement, il est rappelé dans son pays. Il arrive aussi que des espions soient échangés, comme ce fut le cas avec l’agent russe Anna Chapman, arrêtée en 2010 à New York.
Un pays peut enfin avoir intérêt à se servir d’une personne considérée comme ayant été tamponnée par un pays étranger pour faire passer des messages. C’est ce qui s’est passé avec un ancien secrétaire d’État de Jean-Pierre Rafarin, bien avant qu’il n’entre au gouvernement.
La mission de l’agent américain : tamponner des cibles de haut niveau L’histoire concerne un énarque de 32ans, maître de requêtes au Conseil d’État. Le jeune homme brillant, Henri Plagnol, rencontre en 1992 à l’occasion d’un cocktail à l’Unesco une Américaine de la côte est, tout aussi pétillante que lui et disposant d’un réseau parisien impressionnant. L’élégante Américaine, qui dit travailler à la fondation Dallas Market Center, se passionne pour tout ce qu’il raconte. Pas peu flatté, il reste en contact avec elle et la voit régulièrement.
Mary Ann Baumgartner est en réalité un agent de la CIA, ayant occupé des postes en Asie et en Afrique. La DST (Direction de la surveillance du territoire) la connaît depuis que François Heisbourg, un spécialiste du renseignement et des questions de défense, qui conseillera plus tard Emmanuel Macron, l’a identifiée comme une espionne quelques années plus tôt. La mission de l’agent: tampon- ner des cibles de haut niveau pour les faire agir au profit des États-Unis. Entre- temps et alors que la DST suit de près cette Américaine après avoir “sonorisé” plusieurs de ses rendez-vous parisiens, Plagnol est appelé au cabinet d’Édouard Balladur pour devenir son conseiller aux affaires culturelles. Ayant accepté, il continue de prendre des cafés avec l’Américaine, qu’il invite désormais, faute de temps libre, à... Matignon.
Pour la DST, c’en est trop. Ignorant tout, le conseiller est convoqué pour être mis en garde. Au bout de quelques semaines seulement, la sanction tombe: il doit retourner au Conseil d’État à cause de l’affaire. La DST lui propose alors de jouer... l’agent double. Se prêtant au jeu, il continue de voir l’agent illégal, qui lui demande de lui fournir des renseignements sur les positions de la France avant des négociations concernant le Gatt (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Sur instruction de la DST, Plagnol s’amuse à lui livrer de fausses informations. L’affaire se conclura par l’identification de cinq agents de la CIA, dont le chef de poste à Paris, qui seront expulsés sans ménagements à la demande de Charles Pasqua.
Ces affaires d’espionnage organisées en France par la Russie et les États-Unis à des périodes espacées rappellent de manière criante que, même si les services de renseignements ont dû muer pour se concentrer sur le contre-terrorisme à la suite des tueries de Mohammed Merah en 2012, et surtout après les attentats de Paris en 2015, le contre- espionnage ne peut être laissé de côté. Pis, l’espionnage “à la papa” comme le décrit le criminologue Alain Bauer n’a pas disparu, il s’est amplifié.
Qu’il paraît loin le temps où, au lendemain de l’attentat contre le Bataclan, un ponte du renseignement affirmait: « Le problème de la DGSI [Direction générale de la sécurité intérieure], c’est qu’elle est encore en train de traquer les Popov. Ils sont complètement dépassés, tout ça, c’est fini, maintenant il faut basculer dans l’anti-terrorisme. »
Car l’ingérence russe en Europe est devenue bien plus agressive. La récente afaire Skripal est la parfaite illustration du retour des pratiques de la guerre froide. Tous les clichés sont contenus dans cette affaire. Le colonel du renseignement militaire russe (le GRU), Sergueï Skripal, commence à travailler secrètement comme agent double pour les Britanniques (le MI6) dans les années 1990 lors de l’effondrement de l’URSS et ce, jusque dans les années 2000. Pour sa trahison, le colonel est gratifié de 100.000 dollars. Rattrapé par le FSB en 2004, il est jugé pour haute trahison et emprisonné deux ans plus tard pour purger une peine de quinze ans. Il voit revenir la chance lorsque les Britanniques cherchent à le récupérer... et l’échangent contre des espions russes en 2010, après qu’il a été gracié par Dmitri Medvedev. L’ancien colonel décide alors de s’installer à Salisbury et de ne plus — trop — faire parler de lui... jusqu’au 4 mars dernier où sa fille Ioulia habitant Moscou lui rend visite. Ils sont alors empoisonnés au Novitchok, un poison chimique mortel déposé sur la porte d’entrée de l’appartement. Un produit inventé pour être quasi indétectable, dans les années 1970 en URSS.
Sauvés à temps, les deux vivent aujourd’hui sous protection policière. La signature, d’une violence absolue, apparaît comme une évidence : le GRU n’a jamais pardonné la trahison de son agent. Même si la tentative d’assassinat de l’ancien officier crée de vifs afrontements internes aux services de renseignements russes, principalement le GRU et le FSB — qui reproche au premier son irresponsabilité —, le message est clair: l’ensemble des agents russes est désormais prévenu. Les trahisons seront punies et il n’y a pas de prescription. Efficace. La Russie est bien de retour.
Vols de documents, infiltrations à l’Ena...
Par solidarité, plusieurs pays “amis” de la Grande-Bretagne expulsent 150 diplomates et espions russes de leur territoire. C’est ce que fera la France — officiellement —, en guise de représailles. En réalité, l’affaire est un prétexte unique au président français pour expulser cinq espions qu’il ne veut plus voir sur son sol depuis quelques mois. Car, dans le plus grand secret, le patron de la DGSI, Laurent Nunez, a présenté en décembre 2017 à Emmanuel Macron le dossier de « cinq officiers de renseignements russes trop actifs en France », rapporte l’Obs. Signe qu’il était temps de les voir partir: l’un d’eux sera promu général à son retour à Moscou. Les voilà tous expulsés. La Russie ne se privera pas de faire la même chose... en visant principalement des Français russophones.
À la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) à l’Élysée, on reconnaît une véritable « agressivité » de l’espionnage russe sur le sol français: « En matière de contre-espionnage et d’espionnage économique, on a du grain à moudre en ce moment. » En France, de tous les services de renseignements, c’est la DGSI qui s’occupe des affaires de contre- espionnage. L’ancien patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, explique: « Dans les affaires de compromission [les agents approchés par des pays étrangers pour être retournés, NDLR], la DGSI a une compétence exclusive car c’est le seul service du premier cercle disposant d’une compétence judiciaire », prenant soin au passage d’expliquer que « l’essentiel est de garder de bonnes relations avec les autres services ».
C’est pour cela que la DGSI a été chargée d’instruire l’affaire visant deux officiers de la DGSE, Pierre-Marie H. et Henri M. Dans cette affaire, les mauvaises langues ont beau s’amuser à évoquer un règlement de comptes de la DGSI contre ses “cousins” de la DGSE, il s’agit de la simple application des règles en vigueur. Squarcini explique: « La sous-direction du contre-espion- nage est chargée de détecter les attaques contre la DGSI, les autres services et leurs agents. Les plus offensifs sont les Chinois, les Israéliens, les Américains et les Russes. » Pour ces derniers, « le déclic s’est fait au moment de notre réintégration dans l’Otan, sous Sarkozy ».
Les Russes sont des boulimiques de toutes nos informations. Le vol de documents confidentiels des armées, du ministère de l’Intérieur pour le renseignement d’État mais aussi des entreprises pour le renseignement économique est leur spécialité. Ils n’hésitent pas à utiliser abondamment la ficelle du patriotisme et de la défense de la chrétienté pour séduire leurs interlocuteurs. Une technique fonctionnant assez bien dans les milieux classés à droite, notamment parmi les militaires et les policiers. À tel point qu’un service à la DGSI se consacre aujourd’hui exclusivement à la Russie.
Depuis quelques mois, les hauts fonctionnaires de la Place Beauvau et du Quai d’Orsay reçoivent à nouveau des formations régulières et des recommandations sur la question de l’espionnage russe, chinois et israélien. La DGSI forme aussi les parlementaires et les met en garde, notamment dans les groupes d’amitié dans lesquels ils peuvent développer le syndrome de Stockholm en voulant être bien vus par le pays “ami” et en livrant tout ce qu’ils savent. Les voyages sont souvent organisés dans des hôtels luxueux, et les parlementaires traités avec le plus grand soin par le pays d’accueil, amenés à s’exprimer dans des circonstances valorisantes et flatteuses... Une attention toute particulière est portée aux députés binationaux: « Certains ne savent plus trop où ils habitent et quel pays ils servent en premier. »
Enfin, la DGSI mène des sensibilisations dès qu’elle découvre des tentatives de pénétration ou de compromission dans tous les univers. Ont l’a ainsi appris: une cinquantaine d’entre elles ont été entravées par la DGSI depuis janvier. Une exception ou presque: « Il est particulièrement compliqué de dire à un journaliste qu’il se fait retourner ou qu’il est en train de se compromettre, c’est une profession de susceptibles... », nous indique-t-on avec sourire.
Car la DGSI suit avec soin les voyages de presse, les accréditation dans les ambassades et les réceptions: « Il est toujours intéressant de voir qui accepte de laisser son téléphone à l’entrée. »
« Il y a beaucoup d’infiltrations dans le milieu universitaire. L’Ena est considérée comme le graal par les services étrangers. Ils savent que c’est le lieu où leurs agents envoyés comme simples étudiants ou pour un stage ont le plus de chances de rencontrer les futurs ministres, voire le futur président », explique-t-on à la DGSI. Mais aujourd’hui, le secteur aéronautique, l’Otan, les ingénieurs, les agrégés de lettres et les étudiants en journalisme attirent tout autant les puissances étrangères.
« Un service a toujours peur d’être infiltré », révèle Bernard Squarcini. Le paradoxe c’est qu’« on a toujours besoin d’agents avec des compétences rares, comme des linguistes », poursuit-il. Les services étrangers le savent et poussent chaque année des dizaines de candidats pour occuper ces postes très recherchés. « Tout binational sera toujours considéré comme potentiellement suspect dans un service de renseignements », nous assure-t-on. Que se passe-t-il lorsqu’on a un doute sur quelqu’un ? « On déplace ou on écarte les mecs. Parfois ils ne le savent pas. Parfois ils s’en rendent compte. Ça devient alors compliqué. C’est pour cela aussi qu’un service de renseignements est lui-même très cloisonné en interne », précise une source de la DGSI. Mais les services ne peuvent pas surveiller tous leurs agents: « On ne peut pas forcément savoir ce que va dire un agent dans une ambassade pour faire le beau... Le problème, c’est le Networking. »
Dans le domaine économique, les Américains ne se fixent aucune limite Une autre puissance, la Chine, s’est professionnalisée en très peu de temps. L’entourage d’Emmanuel Macron le confie: « Elle s’intéresse à tout ce qu’on fait. Pendant des années, elle s’intéressait à l’industrie, aux brevets, au monde universitaire. Elle mène désormais des actions très offensives dans les milieux dirigeants. On ne compte plus les hommes politiques et les grands patrons faisant l’objet de tentatives de tamponnage.
Certains disent qu’on est paranos. Mais quand ils se rendent compte qu’ils perdent des marchés, il est trop tard... »
À la différence des autres pays, la Chine cultive une singularité qui la rend presque indétectable, nous indique-t-on: « Ils ne traitent jamais leurs agents directement sur le sol français. » En clair, c’est tou- jours depuis Pékin ou un pays tiers servant de base arrière qu’une action d’influence est entreprise. Autre signe distinctif, la Chine retourne souvent ses sources en organisant des voyages en apparence “propres”, avant de progressivement devenir plus offensive. À noter aussi qu’elle n’hésite pas à rétribuer ses sources avec d’importantes sommes d’argent... des conditions qui peuvent intéresser des espions français à la retraite. C’est sans doute le pays, avec les États- Unis, qui paie le plus.
En ce qui concerne les Israéliens et les Américains, « on aborde le sujet avec beaucoup de schizophrénie », assure une source à l’Élysée. Et pour cause: « On sait qu’ils veulent toujours vendre leur matériel au détriment du nôtre. Il suft de voir les batailles Boeing contre Airbus. S’ils sont très loyaux en matière de lutte contre le terrorisme, les deux pays n’ont pas toujours été fair-play en renseignement économique et en contre-espionnage. » Les Américains ne se fixent d’ailleurs aucune limite et n’hésitent pas à intercepter les communications de chef d’État, de ministre et de la haute administration de pays comme le nôtre.
« Depuis dix ans, la France a compris l’importance du renseignement. Paradoxalement, ce sont les attentats qui ont provoqué cette évolution, mais en termes de maturité, on en est encore à l’adolescence », conclut Philippe Hayez, ancien adjoint du directeur du renseignement de la DGSE. Le spécialiste le dit clairement: face aux offensives des puissances étrangères, la France a encore
du chemin à faire. Comme le souffle un cadre de la DGSE, « l’enjeu ultime, c’est que chaque Français se sente acteur de la protection de son pays dans tous les champs de sa vie.
PLUS DE 200 ESPIONS RUSSES CLANDESTINS EN FRANCE
Selon nos sources, les Russes disposent de deux catégories d’espions sur le territoire français. Les légaux, les 90 diplomates accrédités (sur une centaine au total) et une estimation de plus de 200 illégaux, c’est-à-dire des clandestins. Pour la Russie, la clandestinité constitue le “vrai” espionnage car c’est un investissement de long terme. « C’est très complexe quand on y pense de demander à quelqu’un de fonder sa vie dans un autre pays, de se marier, d’avoir des enfants et même d’essayer d’avoir la nationalité du pays pour les enfants », nous explique-t-on. Une situation bien décrite par la série captivante The Americans mettant en scène un couple d’espions russes et leurs deux enfants sur le sol américain. L. de R.
Les mystérieux liens chinois de Raffarin
Les relations très étroites de Jean-Pierre Rafarin avec la Chine ont récemment attiré l’attention de la DGSI, le service de renseignements français chargé du contre-espionnage et de la protection du patrimoine économique français. Dans le jargon, on dit qu’il “clignote”. L’intéressé l’avoue volontiers à Forbes: « Mon intérêt pour la Chine est ancien. J’ai été attiré par ses mystères. » Racontée dans la Vie en jaune, sept jeunes giscardiens en Chine populaire, l’histoire d’amour de Jean-Pierre Rafarin avec la Chine débute lors d’un voyage entre camarades giscardiens en 1976: « C’est parti: serrés les uns contre les autres, au fin fond de la Chine, sept Français un peu éméchés accompagnent les accents de camarades locaux capables de tenir une vingtaine de minutes sur les chansons populaires de chez nous. Tout y passera, y compris une tentative bilingue de l’Internationale. »
Et la lune de miel se poursuit depuis plus de quarante ans. En janvier 2018, lors de la première visite officielle d’Emmanuel Macron en Asie, Rafarin est évidemment du voyage. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lui remet même à cette occasion une lettre de mission de représentant spécial dans l’avion présidentiel. Depuis qu’il a quitté Matignon, en 2005, il n’a pas manqué un seul déplacement présidentiel à Pékin. Y compris durant le quinquennat de François Hollande qui avait pourtant nommé Martine Aubry au poste de représentante spéciale auprès des autorités chinoises. Depuis l’annonce en 2017 de son retrait de la vie politique, il peut se consacrer à ses nombreuses activités, dont le point commun se situe toujours dans l’empire du Milieu. Professeur à la CEIBS, une des meilleures écoles de commerce d’Asie, administrateur du holding chinois de Plastic Omnium,
un équipementier automobile, membre du conseil stratégique de la France China Foundation, une plate-forme de dialogue entre les leaders français et chinois (aux côtés notamment de Jacques Attali, Laurent Fabius, Édouard Philippe, Cédric Villani), Jean- Pierre Rafarin multiplie les déplacements sur place dans le cadre de sa Fondation prospective et innovation (FPI). Prônant un « grand basculement » des alliances économiques de la France de l’ouest vers l’est, il n’a de cesse de faire jouer ses nombreuses relations pour rapprocher l’Europe de la Chine. Certains se demandent aujourd’hui s’il n’est pas instrumentalisé. Et si oui, s’il l’est sciemment.
LA FRANCE EST AUSSI OFFENSIVE
Tous les mois, les services de contre-espionnage de la DGSI et de la DGSE évoquent le suivi de leurs sources et de leurs officiers traitants. Des dossiers sont montés à cette occasion pour essayer de recruter des agents étrangers afin d’en faire des agents doubles. « En ce moment, on cherche des Chinois et des Russes en priorité », précise un officier. L. de R.
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