C’est un carré de la taille d’un tout petit grain de riz, qui pourrait bien faire dérailler tout le commerce mondial.
Jeudi 4 octobre, le magazine Bloomberg Businessweek publiait une enquête très fouillée sur une affaire d’espionnage vieille de plus de quatre ans, mais dont personne n’avait entendu parler. Selon le journal, qui s’appuie sur 17 sources différentes, des minuscules puces pirates auraient été découvertes sur des cartes électroniques livrées notamment à Amazon et à Apple. L’enquête est remontée à des sous-traitants chinois et impliquerait une unité de l’armée populaire spécialisée dans le piratage de matériel.
L’affaire n’est évidemment pas unique, et les services de sécurité du monde entier traquent ce nouveau mode d’espionnage, qui ravale la pose de micros chez l’ennemi au rayon des farces et attrapes pour collégiens. Ici, ce sont des millions d’ordinateurs qui pour- raient potentiellement être touchés par ce type de dispositifs dormants. Leur rôle est très probablement de permettre, le jour J, d’ouvrir les portes électroniques des ordinateurs infectés pour une attaque ou une surveillance massive. Comme un « Bureau des légendes », ce service du contre- espionnage français à l’origine d’une série télé à succès, à l’heure du cybermonde.
Un pacte faustien
La nouveauté, ici, ne provient donc pas de l’affaire elle- même, mais de son dévoile- ment. La plupart du temps, les services secrets lavent leur linge sale en famille. N’émergent parfois que des décisions politico-économiques spectaculaires, comme le bannissement des Etats-Unis des téléphones chinois Huawei et ZTE.
Cette dernière affaire est inquiétante, car elle touche le cœur même de la machinerie industrielle de tout un secteur. L’essor formidable, ces trente dernières années, de l’informatique et de l’électronique américaines repose entière- ment sur l’alliance de l’ingénierie américaine avec la puissance de frappe industrielle chinoise. D’abord avec Taïwan, puis avec le grand satan chinois. Un pacte faustien qui a vu l’Amérique échanger son leadership contre une dépendance totale vis-à-vis des usines chinoises. Comme dans les autres domaines industriels, l’affaire s’est corsée quand l’esclave a dépassé le maître en donnant naissance à ses propres champions numériques. Google, Amazon, Apple et Hewlett-Packard font désormais face à Tencent, Ali- baba, Huawei et Lenovo.
Le politique est en train de briser cette alliance par petites touches. Tant que les affaires seules dominaient, la con- fiance, le contrat et l’intérêt économique bien compris suffisaient à assurer la prospérité de tous. Désormais, il ne s’agit plus seulement de rivalité commerciale. Jeudi, le vice- président des Etats-Unis, Mike Pence a demandé instamment à Google d’abandonner tout projet de développement d’un moteur de recherche chinois et a accusé Pékin d’œuvrer à la destitution du président Donald Trump. La mondialisation se fissure de toutes parts et ce n’est pas une bonne nouvelle, ni pour les Etats-Unis ni pour la Chine et, a fortiori, non plus pour l’éternel dindon de la farce qu’est l’Europe.
L’affaire n’est évidemment pas unique, et les services de sécurité du monde entier traquent ce nouveau mode d’espionnage, qui ravale la pose de micros chez l’ennemi au rayon des farces et attrapes pour collégiens. Ici, ce sont des millions d’ordinateurs qui pour- raient potentiellement être touchés par ce type de dispositifs dormants. Leur rôle est très probablement de permettre, le jour J, d’ouvrir les portes électroniques des ordinateurs infectés pour une attaque ou une surveillance massive. Comme un « Bureau des légendes », ce service du contre- espionnage français à l’origine d’une série télé à succès, à l’heure du cybermonde.
Un pacte faustien
La nouveauté, ici, ne provient donc pas de l’affaire elle- même, mais de son dévoile- ment. La plupart du temps, les services secrets lavent leur linge sale en famille. N’émergent parfois que des décisions politico-économiques spectaculaires, comme le bannissement des Etats-Unis des téléphones chinois Huawei et ZTE.
Cette dernière affaire est inquiétante, car elle touche le cœur même de la machinerie industrielle de tout un secteur. L’essor formidable, ces trente dernières années, de l’informatique et de l’électronique américaines repose entière- ment sur l’alliance de l’ingénierie américaine avec la puissance de frappe industrielle chinoise. D’abord avec Taïwan, puis avec le grand satan chinois. Un pacte faustien qui a vu l’Amérique échanger son leadership contre une dépendance totale vis-à-vis des usines chinoises. Comme dans les autres domaines industriels, l’affaire s’est corsée quand l’esclave a dépassé le maître en donnant naissance à ses propres champions numériques. Google, Amazon, Apple et Hewlett-Packard font désormais face à Tencent, Ali- baba, Huawei et Lenovo.
Le politique est en train de briser cette alliance par petites touches. Tant que les affaires seules dominaient, la con- fiance, le contrat et l’intérêt économique bien compris suffisaient à assurer la prospérité de tous. Désormais, il ne s’agit plus seulement de rivalité commerciale. Jeudi, le vice- président des Etats-Unis, Mike Pence a demandé instamment à Google d’abandonner tout projet de développement d’un moteur de recherche chinois et a accusé Pékin d’œuvrer à la destitution du président Donald Trump. La mondialisation se fissure de toutes parts et ce n’est pas une bonne nouvelle, ni pour les Etats-Unis ni pour la Chine et, a fortiori, non plus pour l’éternel dindon de la farce qu’est l’Europe.
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